| Tégée est une cité de la Grèce antique, au Sud-Est de l'Arcadie, aujourd'hui en ruines, à 8 kilomètres au Sud de Tripolis. Elle était dès l'époque homérique la plus célèbre cité d'Arcadie; son roi Echemos aurait tué; disait la légende, en duel Hyllos, fils d'Héraklès. La légende, encore, lui donnait pour fondateur le héros Aleus qui y avait élevé un sanctuaire à Athéna, surnommée Alea. Détruit par un incendie, ce temple fut reconstruit dans les conditions les plus magnifiques par le sculpteur Scopas, dans la première moitié du IVe siècle av. J.-C. Outre ce temple, Tégée possédait encore comme monuments remarquables, du temps de Pausanias qui les décrit, un temple d'Athéna Poliatis, un temple d'Aphrodite avec les statues des législateurs tégéates, une agora, un théâtre et, sur les routes qui menaient en Laconie, deux temples d'Artémis et un temple de Pan. Tégée, bâtie dans un bassin fermé très fertile, dénommé Tégéaits, au Nord de la Laconie, résista obstinément à Sparte, et ce ne fut qu'en 560 qu'elle traita. Les Tégéates conservèrent leur indépendance, mais, devenus alliés des Spartiates, ils les accompagnaient à la guerre et formaient l'aile droite. Après la bataille de Leuctres, ils rompirent cette alliance et entrèrent dans la Confédération arcadienne. Ils furent plus tard les alliés des Etoliens, puis de Cléomène III, conquis et reperdus et reconquis par les Achéens. Au temps de Strabon, Tégée était la seule ville habitée de l'Arcadie. Alaric la détruisit de fond en comble. C'est en 1879 que l'Institut archéologique allemand d'Athènes entreprit à Tégée les premières fouilles qui, à partir de ce moment, ont donné les plus brillants résultats; ils ont été consignés dans des études spéciales par Milchhoefer et Doerpfeld. On a mis à jour les substructions du temple d'Athéna Alea, qui s'étendait sur 49,90 m de longueur et 21,30 m de largeur avec quatorze colonnes doriques sur les faces et six sur les fronts : l'édifice était tout entier en marbre, les plafonds ornés de caissons en marbre de style ionique et les colonnes, tant du pronaos que de la cella, de colonnes ioniques et corinthiennes. Les frontons comportaient des groupements de, figures grandeur naturelle qui étaient l'oeuvre du sculpteur Scopas et dont les fragments, pour la plupart transportés à Athènes, ont été expliqués par l'archéologue Treu. L'interprétation en a été facilitée grâce au texte de Pausanias (VIII, 45 et suiv.); ils représentaient, sur la face Est, la chasse du sanglier de Calydon, sur la face Ouest le combat d'Achille contre Télèphe, deux épisodes célèbres de la légende arcadienne. L'École française d'Athènes s'est occupée, elle aussi, de l'antique Tégée. Des fouilles fructueuses ont été faites dans les ruines de cette ville par plusieurs archéologues français, entre autres par Bérard. (J.-A.H.). | |