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Salins-les-bains
(Salinae) est une commune de la France
(département du Jura), dans une vallée
encaissée, entre les forts Belin et Saint-André, sur la Furieuse.
Population : 3247 habitants (janvier 2010).
Salins se divisait
au Moyen âge en deux bourgs : le
Bourg-Dessus et le Bourg-Dessous. L'abbaye de Saint-Maurice en Valais a
eu un droit de suzeraineté sur le Bourg-Dessus en vertu d'un acte
de précaire par lequel Ménier, prévôt de ce
monastère, transféra vers la moitié du Xe
siècle la propriété de Bracon et de ses dépendances
à Aubry, comte de Mâcon et sire
de Salins, et à ses fils pour la durée de leurs vies. Soit
que les sires de Salins aient abusé de la concession temporaire
qui leur avait été faite, ou qu'un autre titre soit intervenu
entre l'abbaye de Saint-Maurice et la maison de Salins, les sires de Salins
restèrent possesseurs du Bourg-Dessus sous la suzeraineté
de l'abbaye de Saint-Maurice jusqu'à l'extinction de leur famille.
Le Bourg-Dessus s'appelait
encore Bourg-le-Sire, et fut aussi désigné sous le nom de
Bourg commun ou communal, lorsque Jean de Chalon eut laissé à
ses enfants, en indivis, cette partie de Salins. En 1249, Jean de Chalon
l'Antique, sire de Salins, accorda des franchises au Bourg-Dessous. L'origine
du Bourg-Dessous, appelé aussi Bourg-le-Comte, est plus obscure.
Les systèmes mis en avant pour en expliquer la possession par les
comtes de Bourgogne, que l'on constate au XIe
siècle, ne reposent que sur des hypothèses généalogiques,
et, en particulier, sur la généalogie des fils d'Aubry, qui
est assez mal connue.
En 1249, Jean de
Chalon l'Antique, sire de Salins, accorda des franchises au Bourg-Dessus.
Le Bourg-Dessous eut plus tard les siennes qui lui furent données
en 1318 par Philippe le Long, roi de France,
et Jeanne, comtesse de Bourgogne, sa femme.
En 1480, Louis XI prononça l'union des
deux bourgs, confirmée en 1490 par Charles
VIII, remise en question à la fin de la domination française,
elle fut enfin accordée définitivement par Philippe le Beau
en 1497. Dans chacun des deux bourgs de Salins se trouvait une saline :
la Grande-Saunerie dans le Bourg-Dessus, le Puits-à-Moire dans le
Bourg-Dessous. La propriété de la Grande-Saunerie, qui fut
appelée aussi le Puits du Bourg-le-Sire, suivit le sort de celle
du château de Bracon dont elle dépendait.
Quant à la
saline dite du Puits-à-Moire, appelée aussi Puits du Bourg-le-Comte,
Puits du Bourg-Dessous, après avoir vraisemblablement appartenu
directement aux seigneurs du bourg où il se trouvait, elle passa
en d'autres mains et devint la propriété d'une quantité
de personnes tant d'église que laïques, tant nobles que roturières,
désignées sous le nom de rentiers du Puits-à-Muire.
Au XVIIe siècle, les deux salines
étaient devenues la propriété du roi. Les Etats de
la province s'assemblèrent plusieurs fois à Salins au XVe
siècle. En 1480, ils demandèrent à Louis XI d'établir
dans cette ville le Parlement de Franche-Comté;
le roi décida qu'un seul Parlement siégerait alternativement
dans les deux Bourgognes, à Dijon et à Salins. Il ne se tint
que quelques années dans cette dernière ville et fut transféré
à Dole. Le Bourg-Dessous de Salins fut l'un des sièges de
la justice du bailli de Bourgogne établie à la fin du XIIe
siècle par le comte Othon ler.
Salins fut aussi
l'un des sièges du bailliage d'Aval, lorsque Philippe
le Bel eut divisé le comté en bailliages d'Amont et d'Aval.
En 1696, un présidial y fut établi auquel fut incorporé
le bailliage. Il y avait encore à Salins une maîtrise des
eaux et forêts et une subdélégation. La ville possédait
de nombreux établissements religieux : trois églises collégiales
et paroissiales en même temps : Saint-Anatoile, fondée au
XIe siècle par Hugues de Salins,
Saint-Maurice, et deux autres églises paroissiales, plusieurs chapelles,
une commanderie du Temple, fondée au XIIe
siècle, des couvents d'hommes et de femmes, une maison d'oratoriens
et une de jésuites, plusieurs hôpitaux.
On signale à
Salins en 1350 l'établi serrent d'un des premiers monts-de-piété.
C'est à Salins que fut publié, vers 1480, le premier livre
qui ait été imprimé en Franche-Comté : le bréviaire
Bisontin, de Jean des Près. En 1668, Salins fut pris par le duc
de Luxembourg, et en 1674 par le duc de La Feuillade.
Salins a été
pendant quelques mois, en 1790, le chef-lieu d'un district qui fut ensuite
transféré à Arbois. En
1815, la ville résista aux alliés; en 1825, elle fut presque
complètement détruite par un incendie. En janvier 1871, les
Français soutinrent pendant plusieurs jours un combat contre les
Allemands, qui voulaient couper la retraite à l'armée de
Bourbaki.
Salins a vu naître
l'historien Girardot de Nozeroy, l'abbé
d'Olivet, le général Cler, mort à Magenta, et auquel
sa ville natale a érigé une statue, le jurisconsulte Valette,
Victor Considérant, le sculpteur Max Claudet, etc. |
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