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Saint-Martory
est une commune du département de la Haute-Garonne,
dans l'arrondissement de Saint-Gaudens;
à l'entrée du canal d'irrigation de Saint-Martory; 840 habitants.
On peut y voir une église avec clocher
du XVIe siècle, et porte romane
(provenant de l'abbaye de Bonnefont); une
caserne de gendarmerie construite avec des débris romans du même
monastère; un pont du XVIIIe
siècle précédé d'un arc de triomphe en forme
de porte. Croix sculptée (XVe siècle);
le château seigneurial du XVe
siècle, sur les bords de la Garonne, les ruines du pont, que la
voie romaine de Toulouse à Saint-Bertrand
de Comminges traversait; les Rochers de l'Escalère sur la rive
gauche de la Garonne. -
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L'église
de saint-Martory
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Le
portail roman.
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A 2 kilomètres au Nord-Est, sur
une colline, se trouvent les ruines du château
de Montpezat (XIIIe s.), à deux
donjons. On y voit encore la haute tour d'un
de ces donjons dominant un groupe de constructions qui formaient jadis
l'habitation des possesseurs de cette forteresse. Une vaste enceinte de
murs crénelés entoure, en suivant la pente de quelques escarpements,
toute sa surface occupée par les bâtiments du château.
Au pied du château de Montpezat, un défilé qui conduisait
à Saint-Bertrand de Comminges
était défendu par une porte à herse de fer et une
tour du XIVe siècle dont parle Froissart
:
«
Et passâmes à Mont-pezat, un très beau chastel et très-fort
pour le comte d'Ermignac, séant haut sur une roche, et au-dessous
est le chemin et la ville. Au-dehors de la ville, le trait d'une arbalète
à un pas que on dit à la garde, est une tour sur le chemin
entre la roche et la rivière, et dessous cette tour sur le passage
a une porte de fer à coulisse, et pourraient six personnes garder
ce passage contre tout le monde, car ils ne peuvent que deux chevaucher
de front, par les roches et la rivière. »
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Le
château de Montpezat. Ses ruines sont admirablement campées
sur
une colline de 416 m dominant la Garonne.
A 5 kilomètres à l'Ouest du
village, dans une situation pittoresque, on peut voir les ruines de l'abbaye
cistercienne de Bonnefont (1136, commune de Proupiary), où étaient
ensevelis les comtes de Comminges. Près
de l'église où étaient leurs tombeaux s'étendait
un cloître magnifique. Quatre cents colonnes
de marbre blanc en décoraient les galeries. Leurs chapiteaux
formés de palmes de feuilles d'eau, de plantes grimpantes, offraient
dans leur ensemble un aspect aussi varié qu'admirable. La salle
capitulaire était très grande et
les retombées de sa voûte venaient
s'appuyer sur une colonne octogonale placée au centre de cette salle.
Les beaux matériaux de style
roman et ogival, des XIIe
et XIIIe siècles, qui ont servi
à construire l'abbaye ont été emportés depuis
la Révolution dans tous les environs.
Aujourd'hui église,
cloître, salle capitulaire, tout a
disparu, et partout on trouve dans l'arrondissement de Saint-Gaudens
des colonnes arrachées au cloître de Bonnefont et des pierres
qui ont fait partie de ce vaste édifice. Il ne subsiste plus
que la grande muraille de clôture avec une porte
du XVe siècle. Les moines de Bonnefont
ont été les principaux introducteurs du style gothique dans
la région centrale des Pyrénées.
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Saint-Martory
et la Garonne. Ci-dessous, la porte à l'extrémité
sud du pont.
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