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Roubaix
(Rosbacum, Rusbacum; en français Rosbais, Robais, Robbois,
etc.) est une commune de la France,
dans le département du Nord.
Population-: 97,000
habitants. La ville se trouve à 10 km au Nord-Est de Lille,
sur le canal de Roubaix. Elle est distante de 207 km de Paris,
à vol d'oiseau, et est situé à 35 m au dessus du niveau
de la mer. Roubaix forme avec Tourcoing
et Lille une même agglomération.
Histoire.
L'origine de Roubaix ne paraît pas
remonter au delà du IXe siècle.
Il y eut d'abord sur sou emplacement une châtellenie des comtes de
Flandre. Une église
y fut construite vers la fin du XIe siècle.
Le premier châtelain important fut Guillaume de Bretagne (vers 1072-1093),
dont le père était un descendant d'Alain Barbe-Torte, duc
de Bretagne, et avait été
envoyé par Guillaume le Conquérant
pour lever des troupes en Flandre, où il avait épousé
la fille du châtelain de Gand. Hugues Ier
de Roubaix prit part à la première croisade
avec, le comte de Flandre (1096-1099). Bernard Ier
(v. 1106-1129) livra à la justice du comté de Flandre un
des assassins du comte Charles le Bon (1127). Bernard III (v. 1187-1210)
fut bailli de toute la Flandre et prit part à la quatrième
croisade. Alard Ier (1285-1340) suivit
le parti de Gui de Dampierre contre Philippe
le Bel, fut fait prisonnier et une partie de sa seigneurie de Roubaix
fut confisquée par le roi de France.
A partir du commencement du XIVe
siècle, les armoiries des seigneurs de Roubaix portent en plus,
dans le chef, une molette d'éperon d'or, qui indique que la seigneurie
passa probablement à cette époque à une branche collatérale.
Jean de Roubaix, né vers 1370, prit part à l'expédition
des Génois contre Tunis
(1390) et à la croisade de Nicopolis (1395) et mourut à l'âge
de quatre-vingts ans (v. 1401 - 7 juin 1449). Il fut premier chambellan
du duc de Bourgogne'
Jean sans Peur, qui lui donna la
seigneurie d'Herzelles. Pierre de Roubaix (1449-1498) fut l'instigateur
des premiers agrandissements importants de la ville. Il y fit bâtir
ou maisonner, suivant les termes de son épitaphe, de sorte que Roubaix
compta sept rues et une place, entourées de fossés et de
haies et situées dans une petite île, reliée par un
pont à la campagne environnante. En 1469, Pierre de Roubaix accorda
d'importants privilèges aux marchands de drap.
En 1579, la seigneurie de Roubaix fut érigée
en marquisat par Philippe II et passa
ensuite par mariage à la maison dès princes de Ligne (1582).
En 1667, Roubaix fut réuni à la France. Un incendie détruisit
une partie de la ville en 1684. Elle fut saccagée plusieurs fois
dans les guerres qui eurent pour théâtre les frontières
du Nord de la France (1708 et 1793). A la fin du XVIIIe
siècle, Roubaix n'avait que 8000 habitants. Ce n'est qu'au XIXe
siècle que Roubaix vit renaître sa prospérité
et que sa population augmenta rapidement.
Anciennes
institutions municipales.
Pendant la plus grande partie du Moyen
âge, Roubaix n'eut aucune indépendance municipale et fut
placée entièrement sous la juridiction du châtelain.
Le châtelain de Roubaix n'avait que le droit de moyenne et de basse
justice dans sa petite seigneurie; jusqu'en 1420, époque à
laquelle le droit de haute justice l'ut concédé à
Jean de Roubaix par le duc de Bourgogne. Le seigneur de Roubaix avait pour
principal agent le bailli et ses deux lieutenants. Au XVIIIe
siècle, le bailli reçut le titre de bailli général
du marquisat. Les habitants de la seigneurie formaient un simple tribunal
de police, composé de juges cottiers, c.-à-d. gens de campagne,
appelés aussi hôtes ou tenants, qui se rendaient tous les
quinze jours à la cour féodale
du châtelain. Ce ne fut qu'en 1414 que furent créés
sept échevins et un greffier. Le curé de la ville assistait
à l'audition des comptes de l'église
et des pauvres. Des sergents ou messiers étaient chargés
de la police rurale.
Blason.
Les armoiries primitives de Roubaix étaient
les mêmes que celles de ses seigneurs, lesquels avaient gardé
celles de Guillaume de Bretagne : D'hermine au chef de gueules.
Après la Révolution, les
Roubaisiens demandèrent des armoiries spéciales, qui leur
furent concédées en 1818 : D'azur à un rot de sable,
encadré d'or, accompagné en chef d'une étoile d'or,
accostée de deux bobines d'argent; et en pointe d'une navette d'or;
à la bordure dentelée d'or. Les armoiries seigneuriales
furent ensuite rétablies, simultanément avec les armoiries
modernes, depuis 1859 : les armoiries actuelles de la ville de Roubaix
sont mi-parties des armoiries anciennes et de celles de 1818. La devise
est Probitas et industria (depuis 1818).
Monuments.
La ville de Roubaix n'a encore aucun monument
considérable. Tous les édifices anciens ont été
réédifiés. L'église
Saint-Martin, dont la plus grande partie remontait au XIVe
siècle, a été reconstruite en 1850. L'Hôtel-Dieu
a été fondé en 1494.
Ils
sont nés à Roubaix.
Roubaix a vu naître le grammairien
Michel de Roubaix (XIIIe siècle),
le dominicain Guillebert de La Haye (1640-1692),
l'inventeur Nicolas d'Annoeullin (XVIIIe
siècle), l'abbé Brédart (1761-1824), le poète
romantique Decottignies (1821-1842), le chansonnier Gustave Nadaud (1820-1893).
(E.-D. Grand). |
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