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Pointe-à-Pitre

Pointe-à-Pitre est le chef-lieu de la Guadeloupe. La ville est bâtie à l'ouest de  l'île de Grande-Terre, sur une bande côtière, à l'entrée de la Rivière Salée qui sépare les deux îles principales de la Guadeloupe : Grande-Terre et Basse-Terre. Sa position, au carrefour des voies maritimes entre la mer des Caraïbes et l'océan Atlantique, en fait un emplacement stratégique pour le commerce depuis la période coloniale.

Le relief de Pointe-à-Pitre est principalement plat, en contraste avec la région volcanique de Basse-Terre. Cette topographie plate de Grande-Terre, parfois sujette aux inondations pendant la saison des pluies, est propice à l'urbanisation et à l'implantation d'infrastructures de grande ampleur, notamment dans la zone portuaire.

Le climat de Pointe-à-Pitre est tropical, chaud et humide, avec une température moyenne annuelle autour de 26 °C. La ville connaît une saison humide de juin à novembre, marquée par de fréquentes précipitations, des cyclones et des tempêtes tropicales. La saison sèche, de décembre à mai, voit des conditions plus favorables au tourisme et aux activités en plein air.

Pointe-à-Pitre possède quelques espaces naturels, comme la mangrove située autour de la Rivière Salée et des zones côtières, qui jouent un rôle important dans la protection de la biodiversité et dans la prévention de l'érosion côtière. Cependant, l'urbanisation dense et l'activité portuaire exercent une pression importante sur ces écosystèmes.

La population de Pointe-à-Pitre est d'environ 15 000 habitants (2024). L'agglomération, qui intègre aussi notamment les communes plus peuplées de Baie-Mahault (sur Basse-Terre) et des Abymes abrite environ 252 000 habitants et forme un pôle économique majeur autour de la zone industrielle de Jarry. La structure urbaine de Pointe-à-Pitre se caractérise par un centre-ville historique à l'architecture coloniale, des marchés animés, et une forte concentration de bâtiments administratifs, commerciaux et culturels. Certains quartiers anciens souffrent de dégradation, tandis que les zones autour du port et du centre-ville sont plus développées.

Pointe-à-Pitre est le principal centre économique de la Guadeloupe, en particulier grâce à son port, qui est l'un des plus importants des Antilles françaises. La zone portuaire de Jarry, située à Baie-Mahault, est le coeur de l'activité économique de l'île, permettant l'importation de biens essentiels et l'exportation de produits agricoles comme le rhum, le sucre et les bananes. En plus de son activité portuaire, la ville est un pôle commercial avec de nombreux commerces, des marchés comme le marché Saint-Antoine et le marché aux épices. Elle accueille également le Mémorial ACTe, un centre de mémoire et de culture dédié à l'histoire de l'esclavage et de la traite des esclaves, qui attire des visiteurs locaux et internationaux et contribue à l'essor du tourisme culturel.

Pointe-à-Pitre, avec une histoire marquée par les influences africaines, européennes, indiennes et caribéennes possède un riche patrimoine architectural : maisons créoles,  édifices religieux comme l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, marchés. La ville organise plusieurs événements culturels tout au long de l'année, comme le carnaval, qui est l'un des plus importants de la région. Les marchés de la ville, comme le marché Saint-Antoine,  reflètent aussi cette diversité culturelle avec des des épices, de l'artisanat et des traditions culinaires qui enrichissent la vie locale. La musique et la danse, notamment le zouk et le gwoka, ont aussi leur place dans la culture locale. La ville accueille aussi la biennale d'art contemporain des Caraïbes, qui attire des artistes de toute la région.

Pointe-à-Pitre fait face à plusieurs défis contemporains, notamment en matière d'urbanisation et d'environnement. La dégradation des bâtiments historiques dans le centre-ville et le manque de logements modernes posent des problèmes pour l'attractivité de la ville. Les inégalités sociales et le chômage sont aussi des enjeux majeurs pour la population, en particulier dans les quartiers défavorisés.

La ville est par ailleurs confrontée à des défis environnementaux liés aux risques climatiques, comme les cyclones et l'érosion côtière. Les autorités locales travaillent sur des projets de réhabilitation et de modernisation, avec une attention portée à la préservation du patrimoine historique et à la résilience face aux risques naturels.

Histoire de Pointe-à-Pitre.
La ville de Pointe-à-Pitre a été fondée vers 1764, bien que son territoire ait été occupé par des colons français depuis quelques années. Son emplacement stratégique, à l'embouchure de la Rivière Salée et à proximité de l'îlet à Cochons, en faisait un site idéal pour développer un port et faciliter les échanges commerciaux. La ville doit son nom à un homme prénommé "Pitre" (probablement un marin ou un commerçant) qui y aurait résidé; certains disent qu'il était originaire des Flandres, d'où le prénom flamand.

Dès sa fondation, Pointe-à-Pitre devient un important point de passage pour les navires transportant du sucre, du café, du coton et d'autres produits issus des plantations esclavagistes de la région. Le port prend une importance croissante, au point de devenir le principal débouché économique de la Guadeloupe, surpassant la ville de Basse-Terre, qui reste néanmoins le chef-lieu administratif.

Au cours du XIXe siècle, Pointe-à-Pitre connaît une forte croissance économique et une modernisation. Cependant, la ville traverse aussi des périodes de grande instabilité. En 1843, un violent tremblement de terre détruit presque entièrement la ville. Elle est reconstruite rapidement grâce aux ressources du commerce sucrier. L'abolition de l'esclavage en 1848 transforme la société et la main-d'œuvre, avec l'arrivée d'ouvriers engagés venus d'Inde et d'autres régions, ce qui enrichit la diversité culturelle de Pointe-à-Pitre. La ville devient le théâtre de nombreuses luttes sociales, les anciens esclaves et leurs descendants cherchant à trouver leur place dans la société post-esclavagiste. Le commerce continue toutefois à prospérer, en particulier grâce aux exportations de sucre et de rhum, et Pointe-à-Pitre reste un carrefour commercial dans la région des Caraïbes.

Le XXe siècle voit une accélération de la transformation de Pointe-à-Pitre, avec l'industrialisation et la modernisation des infrastructures portuaires et urbaines. Après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, la Guadeloupe devient un département d'outre-mer français. Cette départementalisation entraîne des réformes sociales et économiques, accompagnées de la construction d'infrastructures modernes : écoles, hôpitaux, routes et services publics se développent sous l'impulsion des fonds publics.

Toutefois, la ville reste vulnérable aux catastrophes naturelles. Le cyclone de 1928 cause de nombreux dégâts et des pertes humaines, et d'autres cyclones suivront, frappant régulièrement la ville et nécessitant des reconstructions. En 1974, un incendie majeur ravage le centre de Pointe-à-Pitre, détruisant plusieurs bâtiments historiques et entraînant une réorganisation de l'espace urbain. Les difficultés économiques et le chômage provoquent aussi des mouvements de contestation, notamment dans les années 1970 et 1980. Aujourd'hui, Pointe-à-Pitre est l'une des villes principales de la Guadeloupe et un centre économique dynamique, en particulier grâce au port de Jarry, situé dans la zone industrielle de Baie-Mahault, qui est l'un des principaux ports commerciaux des Antilles. 

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Dictionnaire Villes et monuments
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