| Picquigny (Pinchiniacum) est une commune de la France, dans le département de la Somme, sur la rive gauche de la Somme. Population : 1400 habitants. Cette localité était avant la Révolution le chef-lieu d'un doyenné du diocèse d'Amiens et avait une administration municipale composée d'un maieur (mayeur) et de six échevins; on ne lui connaît pas de charte communale. Picquigny doit sans doute son origine à son château qui s'élève sur une haute falaise dominant la Somme. C'était le chef-lieu d'une seigneurie très considérable, une des principales baronnies du royaume. On croit qu'elle était originairement franc-alleu; elle passa, sans doute par dévotion, dans la mouvance de l'évêque d'Amiens et dans celle de l'abbaye de Corbie, et ses seigneurs devinrent ainsi vidames de l'évêque d'Amiens et avoués de l'abbé de Corbie. Ils prenaient volontiers le titre de vidames d'Amiens. La liste des barons connus de Picquigny remonte au XIe siècle. La première maison de Picquigny s'éteignit en 1398 avec Marguerite II, femme de Robert III, dit Wautier, seigneur d'Ailly-le-Haut-Clocher; en 1695, à la mort de Charles d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, la seigneurie passa à Charles-Honoré, duc de Chevreuse, son cousin et héritier institué. Le 27 avril 1774, elle fut mise en vente, pour payer les dettes de Louis-Marie-François-Romain de Chevreuse, duc de Chaulnes, et achetée par un riche juif nommé Liefman Calmer, bourgeois de La Haye qui, le 21 octobre 1779, la revendit, moins certaines terres, au comte d'Artois. En 943, Guillaume Longue-Epée, duc de Normandie, fut assassiné à Picquigny par Arnould, comte de Flandre, au sortir d'une conférence qu'il avait eue avec lui. En 1471, la ville fut saccagée par le duc de Bourgogne. Il reste encore des ruines assez considérables du château, dont les parties les plus anciennes ne paraissent pas antérieures au XIVe siècle. L'église, ancienne collégiale de Saint-Martin, enfermée dans l'enceinte du château, est un intéressant édifice composé d'un transept en partie de l'époque romane, voûté au XVIe siècle, d'une nef non voûtée avec bas-côtés de même du commencement du XIIIe siècle, et d'un choeur avec chevet à quatre pans, terminé par un angle, du XVIe siècle, gothique, couvert d'une voûte en pierres. Armoiries : Fascé d'argent et d'azur de six pièces, à la bordure de gueules. - Les ruines du château et la collégiale de Picquigny. © Photo : Serge Jodra, 2010. Traité de Picquigny. Passé au mois de septembre 1475, entre Louis XI, roi de France, et Edouard IV, roi d'Angleterre, d'après lequel fut conclue une trêve de neuf ans. L'entrevue des deux souverains eut lieu sur un pont en charpente établi sur la Somme et au milieu duquel s'élevait une logette recouverte de quelques planches et traversée dans toute sa largeur par un fort grillage permettant de passer le bras. | |