| Rue Saint-Paul, à Paris. - Cette rue du IVe arrondissement relie le Quai des Célestins à la rue Saint-Antoine. Elle fut appelée ainsi d'une église de même nom. Cette église, d'abord chapelle d'un cimetière, devint paroisse en 1125 et fut rebâtie sous Charles V dans un style aussi lourd que massif. Elle renfermait des tableaux et des vitraux précieux, le mausolée de J. Hardouin Mansart, oeuvre de Coysevox, le tombeau de Jean Nicot, qui rapporta d'Amérique le tabac, celui du sculpteur Biard, et, dans son cimetière, ceux de François Mansardt du maréchal de Biron, qui avait été décapité à la Bastille, de Rabelais, de Nicole Gilles, de la comtesse de la Suze, de Desmarets de Saint-Sorlin et de plusieurs autres écrivains. L'homme au masque de fer y fut aussi enterré en 1703 sous le nom de Marchiali. Henri III y avait fait élever des tombeaux magnifiques à trois de ses favoris, tombeaux qui furent détruits par le peuple en disant : « qu'il n'appartenoit pas à ces méchants, morts en reniant Dieu, sangsues du peuple et mignons du tyran, d'avoir si braves monuments et si superbes en l'église de Dieu, et que leurs corps n'étoient pas dignes d'autre parement que d'un gibet. » Cette église, supprimée en 1790, a été détruite en 1800. A l'extrémité de la rue Saint-Paul, et donnant sur l'ancien quai des Ormes (quai des Célestins) était une maison démolie vers le milieu du XIXe siècle pour élargir ce quai, et qui appartenait en 1624 au poète Des Yveteaux, précepteur de Louis XIII. Elle passa à l'avocat Patru, puis à Sarasin, puis à Segrais. Mademoiselle de Scudéry, Racan et Saint-Amand y demeurèrent. Au siècle suivant, elle appartenait à Lancry, peintre de Mme de Pompadour. Sénancour y a demeuré sous l'Empire. Dans la rue Saint-Paul aboutissent notamment : la rue Neuve-Saint-Pierre, dans laquelle, au nº 10, était autrefois l'hôtel de la marquise de Brinvilliers; et la rue de l'Ave Maria, autrefois nommée rue des Barrés. (Th. Lavallée). | |