| Rue du Figuier, à Paris. - Cette rue du IVe' arrondissement commence rue Charlemagne et aboutit à l'intersection des rues du Fauconnier et de l'Hôtel-de-Ville, se poursuivant ensuite sous le nom de rue de l'Ave-Maria. Dès l'année 1300, elle était construite et habitée, et portait déjà son nom actuel. Au n°1 se trouve l'entrée de l'hôtel de Sens, un des restes les plus curieux de l'architecture du Moyen âge. Ils sont si rares, maintenant, les monuments civils qui peuvent évoquer le Paris antérieur au XVIe siècle : la tour de Jean sans Peur, la porte de Hôtel de Clisson, l'Hôtel de Cluny, l'Hôtel de Sens - et c'est presque tout. L'évêché de Paris étant autrefois dépendant de l'archevêché de Sens, les archevêques de Sens venaient souvent dans la capitale et y avaient un hôtel. - L'Hôtel des évêques de Sens, à Paris. (© Photo : Serge. Jodra, 2009). Celui-ci, si l'on en croit l'inscription apposée sur sa façade par la municipalité aurait été bâti « vers 1500 » (entre 1475 et 1507) par les ordres de Tristan de Salazar, archevèque de Sens. A le regarder de près, nous avons peine a voir là un logis construit à l'extrême fin du XVe siècle. Qu'on le compare précisément à Cluny, qui est de ce temps-là, il est visible que l'influence de la Renaissance française apparaît dans celui-ci, et nullement à l'Hôtel de Sens, qui est un spécimen parfait de l'architecture du Moyen âge finissant, mais encore du Moyen âge. Au surplus, Tristan de Salazar fut archevêque de Sens dès 1475. On peut admettre qu'aussitôt nommé, il ordonna la construction de son hôtel parisien; de là cette haute baie ogivale, ces charmantes tourelles en encorbellement, ces escaliers en vis qui donnent tant de saveur à la construction, mais qu'un architecte de 1500 aurait jugés archaïques. Au cours de sa longue histoire, l'Hôtel de Sens a été la demeure de plusieurs personnages célèbres, le chancelier Duprat, les cardinaux de Lorraine, Pellevé, Duperron, Marguerite de Valois après son divorce, etc. Il passa par la suite aux archevêques de Paris, fut vendu en 1790. Il abrite aujourd'hui la bibliothèque Forney, dédiée aux arts décoratifs. L'important, est que le joyau soit resté intact. (Th. Lavallée / F. B.). | |