| Rue des Bourdonnais, à Paris. - Cette rue du Ier'arrondissement relie le quai de la Mégisserie à la rue Saint-Honoré (à son débouché sur la place Marguerite de Navarre). Guillot l'appelle rue à Bourdonnas; Sauval dit qu'en 1297 elle se nommait rue Adam-Bourdon et Sire Guillaume-Bourdon; et en 1300, rue des Bourdonnois. Depuis cette époque , c'est la rue des Bourdonnais. Au nº 11 était la maison des Carneaux, à l'enseigne de la Couronne d'or, et démolie dans les premières années du XIXe siècle, mais sa principale tourelle, chef-d'oeuvre de bon goût et d'élégance, fut transportée au Palais des Beaux-Arts. Paris n'avait pas de bâtiment plus remarquable par la grâce et la délicatesse des ornements. On ignore par qui cette propriété avait été bâtie. Ce qui est certain, c'est qu'elle fut habitée en 1380 par Philippe, duc de Touraine (puis duc d'Orléans), frère du roi Jean, qui en avait fait l'acquisition le 1er octobre 1363. Ce prince la vendit au fameux Guy de la Trémouille, qui l'occupait en 1398. Elle devint l'hôtel seigneurial de cette illustre famille. L'hôtel de la Trémouille s'étendait alors le long de la rue Béthisy jusqu'à celle Tirechape (toutes deux disparues). Reconstruit sous Louis XII, cet hôtel fut habité par le chancelier Anne Dubourg et le président de Bellièvre. Il était en 1652 le lieu d'assemblée des six corps de marchands, et c'est là que fut décidée la reddition de Paris à Louis XIV. La rue des Bourdonnais a été à partir du XVIe siècle, célèbre par ses marchands de drap. L'impasse des Bourdonnais, qui débouche sur cette rue, était autrefois une voirie dite marché aux pourceaux, place aux chats, fosse aux chiens, et où l'on suppliciait les faux monnayeurs et les hérétiques. (L. / Th. Lavallée). | |