| Rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIIIe arrondissement). - Ouverte au commencement du XVIIIe siècle, cette rue relie les Champs Elysées et la place de la Concorde au boulevard Maleherbes. La partie située au sud du faubourg Saint-Honoré s'appela rue de la Bonne-Morue, à cause d'une enseigne de restaurateur; cette partie s'appela ensuite avant 1865 rue des Champs-Élysées. La partie au nord du de la rue du Faubourg Saint-Honoré s'appelait rue de la Madeleine. Toute la rue doit son nom actuel à Boissy d'Anglas (1756-1826), qui habita la rue et qui, avant d'être pair de France présida avec énergie et sang-froid la Convention, un fameux jour d'émeute. Rappelons qu'il resta ce jour-là impassible sur son siège et salua respectueusement la tête de son collègue Ferraud, qui lui fut présentée au bout d'une pique. N° 1. C'est aujourd'hui l'ambassade des Etats-Unis, qui occupe un édifice construit en 1931; Auparavant, il se trouvait à cet emplacement un hôtel construit par Grimod de La Reynière, fermier général et administrateur des postes (1769). Son fils Alexandre, gourmet célèbre et auteur de l'Almanach des Gourmands. (Son portrait par Boilly et un autre par Debucourt, servirent longtemps d'enseignes à la maison Corcellet qui était en 1803 galerie de Valois). Avec Alexandre de La Reynière, l'hôtel devint, d'après Grimm " l'auberge la plus distinguée des gens de qualité ". Les chevaux y avaient des mangeoires d'argent. L'hôtel fut visité en 1783 par Paul Ier, alors comte du Nord. Il fut séquestré à la Révolution, mais continua à être habité par le fameux gourmet. M. de la Bouchère (1819) qui le vend è l'État en 1823. Avant sa destruction, l'hôtel Grimod de La Reynerie a accueilli encore l'ambassade de Russie, l'ambassade de Turquie, le ercle Impérial (1862) et le cercle des Champs-Elysées. Après sa fusion en 1887 avec le cercle des Mirlitons, le cercle devint cercle de l'Union artistique, communément appelé l'Épatant. Le cercle de l'Union artistique avait été fondé en 1860, et s'était installé primitivement rue de Choiseul, puis place Vendôme, où il était connu sous le nom de cercle des Mirlitons. Le marquis de Massa, l'auteur de nombreuses et spirituelles revues en fut le président. N° 10. Emplacement de l'ancien magasin des marbres du roi et de la maison d'éducation de Mlle Lorphelin, la rivale de Mme Campan. Cette pension de jeunes filles très renommée fut transférée rue de Chaillot, et Mlle Lorphelin étant morte en 1848, fut remplacée par Mme Sauvan. Le maréchal Sérurier (1815). Le maréchal Marmont, duc de Raguse (1830). Famille d'Andlau. Le comte Pelet de La Lozère, ancien conventionnel (1841). N° 9. Emplacement d'un hôtel de La Trémoille (1789). Le peintre de chevaux, Anthelme Lagrenée, fils du grand peintre surnommé l'Albane français, et époux de Mlle Bazire de la Comédie-Française, habitait ici; il mourut victime du choléra de 1832. N° 15. Hôtel Vouillemont. Fut habité par la Reine de Naples. N° 12. Hôtel d'Abrantes. Anne-Joseph de Peilhon, petit-neveu de Saint François Régis et ancien trésorier général des bâtiments et manufactures de France, en était possesseur sous Louis XV, ainsi que d'une grande partie des terrains en bordure sur la rue de la Bonne-Morue, terrains dont il s'était rendu adjudicataire le 4 juin 1755, En 1766 Peilhon revendit à la Ville la partie des terrains qui était située près clé la place, et c'est sur ces derniers terrains que fut élevé l'hôtel de Crillon. Après Peilhon, l'hôtel passa à son gendre, le marquis de Rochegude, chevalier de Saint-Louis, qui fut pendu à Avignon pendant la Révolution en 1790. Le fils de ce dernier, le marquis de Rochegude, qui fut plus tard député du Vaucluse, en hérita, mais l'hôtel fut vendu pendant sa minorité et adjugé 40 565 livres au citoyen Decalogne, alors que Peilhon avait loué la maison pour trente ans en 1769 au prix de 11000 livres par an. Acheté par la liste civile. Le général Junot, gouverneur de Paris et duc d'Abrantès : il remania l'hôtel et lui ajouta les deux colonnes à l'entrée. Sa veuve la duchesse d'Abrantès y habita et y écrivit ses mémoires. L'hôtel fut habité par le prince de Beauvau, et abrita les derniers jours du baron Haussmann. N° 28. Emplacement d'une maison qui appartenait à Lulli et où il mourut en 1637. N° 35. Accès à la Cité du Retiro, passage qui débouche rue du Faubourg Saint Honoré. Le nom vient de Buen retiro. C'était jadis la grande Cour des Coches. On peut remarquer le 13, le 15, le 19 qui fut manège et loge maçonnique. | |