| Rue de l'Aiguillerie (auj. rue Courtalon?), à Paris (Ier'arrondissement). - A l'entrée de cette rue était une petite place, qui fut formée en 1569 par la destruction de la maison d'un bourgeois, Philippe Gastine. Ce bourgeois ayant, malgré les édits royaux, ouvert un prêche, fut pendu, ainsi que ses deux frères; on rasa sa maison, et une pyramide fut élevée à sa place. Cette pyramide était un monument très curieux : élevée sur cinq piédestaux superposés et différents de style et d'ornements, elle était surmontée d'une croix ornée de statues, chargée de détails et d'inscriptions. Deux ans après, Charles IX, d'après les clauses de la pacification de Saint-Germain, ordonna de détruire ce monument, qui rappelait la guerre civile. Le Parlement et l'Université s'y opposèrent; et, quand les agents et les soldats royaux voulurent, à trois reprises, enlever la pyramide, des émeutes éclatèrent; le peuple massacra plusieurs protestants et saccagea leurs maisons. Il fallut employer la force pour apaiser ce désordre : un des mutins fut saisi et pendu à la fenêtre d'une maison voisine; alors l'ordre royal put être exécuté, et la croix de Gastine fut transférée dans le cimetière des Innocents, où elle existait encore en 1785. | |