| Quai aux Fleurs, à Paris (IVe'arrondissement). - Ce quai, qui longe la Seine sur tout le Nord-Est de l'île de la Cité, et qui s'est d'abord appelé Quai Napoléon, date de 1802. Auparavant, la Seine était bordée de ce côté par les jardins du chapitre Notre-Dame, par le petit port Saint Landry, enfin par de hautes maisons appartenant à la rue Basse-des-Ursins et qui plongeaient leur pied dans la rivière. La plus remarquable de ces maisons était l'hôtel des Ursins, qui avait été bâti par le vertueux Juvénal des Ursins; il était terminé du côté de la Seine par deux grosses tourelles surmontées chacune d'une terrasse et réunies par une arcade à balcon, d'où l'on jouissait d'une vue magnifique. Cet hôtel fut détruit en 1553, et sur son emplacement l'on ouvrit la rue Haute-des-Ursins (rue des Ursins). - "Ancienne habitation d'Héloïse et d'Abélard (1118) rebâtie en 1849". (© Photo : Serge Jodra, 2009). Nous ne parlerons que pour mémoire de la maison sise sur le quai aux Fleurs, où elle porte les numéros 9-11, et qu'une inscription, sans l'ombre d'authenticité ni même de vraisemblance, signale comme l'ancienne habitation d'Héloïse et d'Abélard en 1118, reconstruite en 1849. De pareilles affirmations gravées sur le marbre sont un défi au bon sens. Au moins sait-on que non loin de là , au n° 1 de la rue du Chantre (rue des Chantres), se trouvait la maison du chanoine Fulbert, oncle d'Héloïse. On montrait dans celle-ci un petit escalier et un cabinet tombant en ruines et qu'on croyait dater du temps des amants du XIIe siècle, dont l'histoire est encore aujourd'hui si fraîche dans les souvenirs populaires. Paris n'a pourtant pas rendu à la mémoire d'Héloïse, de cette femme si complète par le coeur et par l'esprit, qui ouvre la série des illustres Parisiennes, de cette ancêtre, de cette parente de madame de Sévigné et de madame Roland, tous les honneurs qu'elle méritait; et l'on s'étonne que, dans la foule des statues élevées aux célébrités de la capitale, l'on ait oublié celle de cette glorieuse fille de Paris, la première de son temps par son intelligence et son savoir, par son éloquence et ses malheurs. (Th. Lavallée). | |