| Place Saint-Sulpice, à Paris (VIe' arrondissement). - Cette place est située entre les rues Férou, du Pot-de-Fer, du Vieux-Colombier et du Petit-Bourbon. Elle a été formée sur une partie du terrain occupé par l'ancien séminaire Saint-Sulpice, dont nous allons rappeler l'origine. Jean-Jacques Ollier, abbé de Pébrac, avait établi, en 1641, un séminaire à Vaugirard. Nommé curé de Saint-Sulpice l'année suivante, il emmena avec lui ses associés, les logea dans son presbytère, et plaça dans une maison de la rue Guisarde quelques autres ecclésiastiques qui désiraient entrer dans cet établissement. Leurs exercices eurent lieu en commun; mais le nombre des prosélytes devint si considérable, que le fondateur résolut d'en faire deux communautés distinctes. Au mois de mai 1645, il acheta une maison et un jardin situés dans la rue du Vieux-Colombier. Ce fut sur leur terrain que, du consentement de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, on construisit les bâtiments nécessaires à ces deux communautés. Le premier de ces établissements fut autorisé cette même année par lettres-patentes, enregistrées au grand conseil le 6 septembre 1646, à la chambre des comptes le 30 décembre suivant, et au parlement le 2 décembre 1650. La chapelle fut bénite le 18 novembre de cette dernière année : elle était remarquable par les belles peintures dont Lebrun l'avait décorée. Le petit séminaire était situé dans la rue Férou. Il porta dans le principe le nom de Saint-Joseph, et fut fondé en 1686, dans une maison de cette rue, que la construction du portail Saint-Sulpice força de démolir. On transféra le 10 juin de l'année suivante, cet établissement dans une autre propriété, achetée par le séminaire, dans le haut de la rue Férou. On avait réuni, en 1694, à ce petit séminaire, une autre communauté, connue sous le nom de Sainte-Aure. Les sulpiciens furent supprimés en 1792, et les bâtiments de leur communauté devinrent propriétés nationales. Anciens projets rattachés à la formation et à l'alignement de la place Saint-Sulpice. 1° D'après un plan dressé par Servandoni, la largeur de cette place était fixée à 120 m sur 208 m de longueur, et les constructions à élever devaient avoir des façades symétriques. On a seulement construit, d'après cette disposition, les bâtiments situés à l'encoignure de la rue des Canettes. La première pierre en fut posée le 2 octobre 1754. 2° Un plan adopté par le ministre de l'intérieur, L. Bonaparte, le 26 thermidor an VIII, indiquait de nouvelles dispositions qui consistaient à réduire les dimensions de la place et à terminer le côté opposé à l'église par une portion circulaire. Un arrêté des consuls du 16 vendémiaire an XI prescrivit l'exécution de ce plan dans le délai de six années. « Au palais de Saint-Cloud, le 25 juin 1806. - Napoléon, etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. L'arrêté du gouvernement, du 16 vendémiaire an XI , portant adoption d'un plan y annexé pour la formation d'une place demi-circulaire en avant de l'église paroissiale de Saint-Sulpice de la ville de Paris, est rapporté. - Art. 2e. Il sera substitué au plan indiqué par l'article ci-dessus un nouveau plan donnant à la place une forme rectangulaire d'une exécution moins coûteuse, mais pourtant symétrique, et susceptible de s'allier avec les embellissements de l'art, etc. Signé, Napoléon. » 3°Un plan fut approuvé par le ministre de l'intérieur Champagny, le 19 octobre 1806, en conformité de ce décret. 4° Un plan fut encore adopté par le ministre de l'intérieur, le 19 juillet 1808, qui maintint la forme rectangulaire, mais qui assigna une plus grande dimension à la place. 5° Une décision ministérielle du 20 décembre 1810 prescrivit les dispositions suivantes : 1° La place Saint-Sulpice sera portée jusqu'à la rue du Pot-de-Fer, et celle rue sera redressée et rendue parallèle au portail, par mesure de grande voirie, c'est-à-dire au fur et à mesure de la reconstruction des maisons; 2° le système de décoration de la maison curiale construite au nord-est de celle place sera répété au sud-est, et la commune de Paris fera construire la nouvelle façade, sauf à revendre ensuite à son profil ces mêmes constructions avec le terrain; 3° le surplus des bâtiments à construire au pourtour de la place Saint-Sulpice sera décoré à la volonté des propriétaires. 6° Un décret du 24 février 1811 ordonna l'achèvement de cette place dans le courant de la même année. Les dispositions arrêtées en 1810 ont été confirmées par une décision ministérielle du 9 mai 1812. Les constructions de 2 à 12 et celles qui dépendent du séminaire ne sont pas soumises à retranchement. En 1838, la place Saint-Sulpice a été nivelée et plantée d'arbres. On a construit ensuite la fontaine monumentale que l'on peut y voir aujourd'hui, d'après les dessins de Visconti, architecte. | |