| Parvis Notre-Dame (place Jean-Paul-II), à Paris (IVe'arrondissement). - Le Parvis Notre-Dame est une grande place sur laquelle se trouvent la cathédrale Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu. Elle date de la fondation même de Notre-Dame, et, bien qu'elle fût jadis beaucoup moins grande qu'aujourd'hui. Le nom de Parvis dérive sans doute du mot Paradisus (Paradis), expression autrefois en usage pour indiquer l'aire ou place qu'on voyait devant les basiliques. Dans une grande maison du Parvis Notre-Dame se tenaient les écoles publiques avant l'établissement des collèges et de l'université, le bureau des pauvres, les églises Saint-Christophe et Sainte-Geneviève-des-Ardents, enfin l'échelle patibulaire et la prison de l'évêque de Paris. C'est là qu'on amenait les condamnés pour faire amende honorable, une torche à la main, et entendre lire leur arrêt de mort. Ce fut au Parvis Notre-Dame, que Bérenger et Etienne, cardinaux et légats du pape Urbain V, firent dresser le 11 mars 1314, un échafaud sur lequel montèrent Jacques Molay, grand-maître des Templiers, le maître de Normandie et deux autres frères. Lecture faite des crimes qu'on imputait à leur ordre; l'on prononça là sentence qui condamnait les accusés à une prison perpétuelle. Sommé par le légat de confirmer les aveux qu'il avait faits à Poitiers, Jacques de Molay s'avança sur le bord de l'échafaud, et fit à haute voix une rétractation à laquelle adhéra le grand-maître de Normandie. Ils furent conduits le soir même à l'île aux Bureaux (aujourd'hui place Dauphine), et le bûcher consuma ces illustres victimes. Ce lugubre spectacle fut donné une dernière fois, le 19 février 1790, pour le supplice du marquis de Favras. On y faisait aussi des exécutions criminelles. Enfin, près de l'église Saint-Christophe et sous la protection de Notre-Dame, se tenait le marché au pain pour les pauvres, où venaient vendre en franchise les boulangers des environs de la ville. Le Parvis commença à être déblayé en 1748 par la suppression de la rue de la Huchette en la Cité, et de la démolition des églises Saint-Christophe et Sainte-Geneviève, sur l'emplacement desquelles on élargit les rues Saint-Christophe et Neuve-Notre-Dame, et l'on bâtit l'hospice pour les enfants trouvés, remplacé ensuite par l'administration générale des hôpitaux; les autres agrandissements de la place ont été faits depuis la Révolution, et principalement aux dépens de l'Hôtel-Dieu et du cloître Notre-Dame. « 22 avril 1769. La place étant au-devant de l'église métropolitaine sera achevée et élargie du côté de l'Hôtel-Dieu, comme elle l'est du côté opposé; en conséquence, la chapelle et les portions de bâtiments du dit Hôtel-Dieu, qui occupent l'emplacement à ce nécessaire, seront démolies, et sera construit un nouveau bâtiment dans une disposition symétrique avec l'hôpital des Enfants-Trouvés, pour donner en même temps à la rue Nôtre-Dame la largeur convenable. » (Extrait des lettres-patentes). Cette amélioration ne fut pas alors exécutée. Dans sa séance du primidi 21 brumaire an II, le conseil général de la commune arrêta que le Parvis Notre-Dame se nommerait désormais Parvis de la Raison. ( L. / Th. Lavallée). - Le Parvis Notre-Dame (au fond, la Préfecture de Police; à droite, l'Hôtel-Dieu). (© Photo : Serge Jodra, 2009). | |