| Le Palais de l'Elysée, à Paris (VIIIe arrondissement) est la résidence du président de la République française, un des plus beaux palais de Paris. Il est compris entre les Champs-Elysées et la rue du Faubourg Saint-Honoré, sur lequel est l'entrée principale, la rue de l'Elysée et l'avenue Marigny. Il fut bâti en 1728 par Mollet pour le comte d'Évreux (Louis-Henri de La Tour d'Auvergne, époux de Mlle Crozat). Mme de Pompadour l'acheta 500 000 francs en 1753. Le marquis de Marigny y habita. L'hôtel fut embelli par Lassurance et augmenté de l'enclos Thorigny possédé alors par la veuve de Le Nôtre et une nièce de Bossuet. On y ajouta également le jardin des Goulettes qui se trouvait sur l'emplacement de la rue de l'Élysée. Après la mort de la marquise, ce jardin à fleurs fut concédé au financier Bouret qui y fit construire un hôtel qui fut plus tard hôtel Sebastiani-Praslin. Après la mort de la marquise de Pompadour survenue à Versailles en 1764, son corps, selon ses derniers voeux, fut ramené à son hôtel avant d'être porté à l'église des Capucines. Mme de Pompapour légua l'hôtel au roi pour le comte de Provence. Louis XV qui en changea la destination. Logement des ambassadeurs extraordinaires. Garde-meubles (1768) pendant peu de temps, en attendant l'achèvement de celui de la place de la Concorde. Le financier Beaujon (1773), qui l'agrandit. Louis XVI racheta l'hôtel en 1786 et le revendit à la duchesse de Bourbon, mère du duc d'Enghien (1786). La duchesse de Bourbon loue l'hôtel au sieur Horvyn. Ce dernier, avec Velloni, en fit un lieu de plaisir sous le nom d'Élysée et de hameau de Chantilly. Le jardin à la française devint alors un parc anglais; on y donna des fêtes champêtres. Séquestré à la Révolution, il est propriété nationale en 1793, il est vendu en 1798 à la société Horvyn. Mlle Horvyn le revendit en 1805 à Murat et à sa femme Caroline Bonaparte. Napoléon Ier le reprit en 1808 et le fit remanier par Percier et Fontaine. Au moment de son divorce, l'empereur le donne à Joséphine qui, préférant la Malmaison, le lui vend. Le palais s'appela Élysée Napoléon. L'Empereur y signa sa seconde abdication et c'est de là qu'il partit pour la Malmaison en 1815. Le duc de Wellington et le tsar Alexandre l'occupèrent en 1814 et 1815. Le duc et la duchesse de Berry (1815). On y rapporta le corps du duc après son assassinat (1820). Le palais après la mort du duc resta inhabité jusqu'en 1827, et la duchesse de Berry, veuve, se retira aux Tuileries. Hôtellerie des Princes jusqu'en 1870 sauf en 1850 où il est habité par le Prince Président qui y prépara le coup d'État avec Persigny, Morny, et le général Saint-Arnaud (2 décembre 1851). Sous Louis-Philippe le Palais reçut Méhémet Ali et la reine Marie-Christine. En 1848, il fut le siège de la Commission des dons patriotiques. Sous Napoléon III, le palais fut restauré par l'architecte Lacroix et le peintre Sébastien Cornu qui étaient l'un le frère et l'autre le mari de Mme Hortense Cornu, soeur de lait de l'Empereur. C'est de cette époque que date la façade sur la rue et l'isolement du Palais par le percement de la rue de l'Élysée. Au 4 septembre, l'Élysée fut occupé par l'État-major de la garde nationale et il fut sauvé en 1871 par le conservateur qui y opposa des faux scellés judiciaires. Depuis, l'Élysée sert de résidence aux Présidents de la République (le premier à l'occuper à ce titre fut Thiers). En 1888 on a construit une salle des fêtes, oeuvre de Chancel, plafonds de Dubufe. - Le jardin du palais de l'Elysée au XIXe siècle. Gravure de Henri Courvoisier-Voisin. | |