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Avenue Montaigne, à Paris  (VIIIe arrondissement). - Cette ancienne allée des Soupirs en 1730 et allée des Veuves en 1731 relie le Cours-la-Reine (place de l'Alma) au Rond-Point des Champs-Elysées. Elle a été créée en 1770 par le marquis de Marigny, qui créa également l'avenue Matignon et l'avenue de Marigny. Elle a porté le nom d'allée Montaigne en 1850, puis celui d'avenue Montaigne en 1852, nom en l'honneur du célèbre philosophe et moraliste français (1533-1592). Mlle Raucourt habita allée Montaigne. A l'extrémité du côté de la Seine se trouvait la chaumière de Mme Tallien (31, allée des Veuves). La chaumière fut morcelée et Tallien y habitait encore en 1817 une aile qui subsistait et où la princesse de Chirnay le forçait d'accepter un modeste pied-à-terre. L'autre partie était devenue un vide-bouteille à l'enseigne de l'Acacia. Tallien mourut en 1820 et fut enterré au cimetière du Père-Lachaise. En 1891, un comité organisa une matinée à l'Élysée-Montmartre pour le rachat et la conservation de sa sépulture abandonnée.

N° 53-51. Le 53 est sur l'emplacement de la ruelle de la Buvette-Champêtre en 1813. Les 53, 51, 49, sont sur l'emplacement du bal Mabille (1840) qui avait été créé lui-même sur l'emplacement de l'ancien Petit-Moulin-Rouge. Primitivement ce fut un bal de gens de maison. Acheté par le père Mabille et transformé en 1844. Ce fut le rendez-vous des lionnes. Pomaré (Rose Sergent) y créa la polka. Le danseur Chicard (de son vrai nom Lévêque) y tournait au son de l'orchestre de Pilodo. Sous l'Empire, l'orchestre était celui d'Olivier Métra et Rosalba la nouvelle étoile. Céleste Mogador y apprit à tirer le pistolet. Cet établissement fréquenté et resté célèbre fut fermé en 1875. Au 47, était l'impasse Ruffin fermée aujourd'hui.

N° 18. Emplacement de la maison pompéienne du prince Napoléon (1860). Cet hôtel, qui était voisin de l'hôtel Soltykoff, avait été construit par l'architecte Normand et possédait un péristyle, un atrium avec bassin central, et appartements particuliers contournant la cour.L'hôtel du prince Napoléon a disparu en 1891, et il est remplacé aujourd'hui par le monumental hôtel de Porgès.

N° 17. A côté de l'ancien hôtel de Heeckeren (1856), qui est au 17, se trouvait officiellement avant 1881 le passage des Douze-Maisons où habita Alphonse Daudet dans sa jeunesse. Avant 1792 ce passage se nommait Passage du Marais-des-Gourdes. C'est devenu l'impasse des Douze-Maisons.

N° 15. Là se trouvait encore en 1910 le bel hôtel de Mme la marquise de Lillers. Le roi Georges V de Hanovre, atteint de cécité, et sa fille la princesse Frédérique y résidèrent longtemps. Ce bel hôtel a été acheté en 1910 par les actionnaires du Théâtre des Champs-Élysées.

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Dictionnaire Villes et monuments
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