| Arc de l'Etoile ( = Arc de Triomphe), à Paris. - Ce monument gigantesque s'élève à l'extrémité de l'avenue des Champs-Elysées à Paris, au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l'Etoile). Il est bâti en pierre dure de Château-Landon, qui se polit comme le marbre. Le conseil municipal de Paris en décida la construction après la campagne de Prusse en 1806, pour célebrer les victoires des armées françaises depuis 1789. Les travaux furent immédiatement commencés, sur les dessins de l'architecte Chalgrin, et poursuivis, depuis 1811, par Goust, son élève: suspendus par suite des événements de 1814 et 1815, et repris sous la direction de Huyot pendant le gouvernement de la Restauration, qui voulait perpétuer par ce monument le souvenir de l'expédition du duc d'Angoulême en Espagne en 1823, ils furent achevés sous Louis-Philippe par Blouet en 1836. - L'Arc de l'Etoile à Paris. Cet arc triomphal repose sur des fondations de 8 à 10 m de profondeur : sa hauteur est de 45,33 m, sa largeur de 44,82 m, et son épaisseur de 22,20 m. La grande arcade centrale a 29,19 m de hauteur, et 14',62 m de largeur. Les petites arcades latérales qui sont perpendiculaires à cette arcade, et qui traversent le monument d'outre en outre dans le sens de sa largeur, ont 16,34 m de hauteur et 8,44 m de largeur. A droite et à gauche de la grande arcade, du côté de Paris, deux groupes sculptés en haut relief représentent, l'un le Départ (1792), par Rude, l'autre le Triomphe (1810), par Cortot. Au-dessus de ces groupes allégoriques sont deux bas-reliefs, représentant, l'un les honneurs rendus au général Marceau après sa mort, l'autre la Victoire d'Aboukir, et dus au ciseau de Lemaire et de Seurre. Les deux groupes qui se trouvent sur l'autre façade de l'arc, du côté de Neuilly, représentent la Paix (1815) et la Résistance (1814), et sont l'oeuvre d'Étex; les bas-reliefs qui les surmontent sont la Prise d'Alexandrie, par Chaponière, et le Passage du pont d'Arcole, par Feuchères. - Groupes sculptés face à l'avenue des Champs Elysées : le Triomphe de 1810, par Cortot, et, à droite, le Départ des Volontaires de 1792 (la Marseillaise), par Rude. Sur la frise qui règne tout autour du monument, Brun, Jacquot, Laitié, Rude, Caillouette et Seurre ont sculpté quelques-uns des hauts faits de l'armée française : les figures de cette frise ont environ 2 m de hauteur. L'attique est orné de onze boucliers sur lesquels sont gravés les noms des batailles de Valmy, de Jemmapes, de Fleurus, de Montenotte, de Lodi, de Castiglione, de Rivoli, d'Arcole, des Pyramides, d'Aboukir et de Zurich. Les faces latérales de l'arc sont aussi ornées de bas-reliefs et d'attributs semblables. Bosio, Debay, Gechter, Bra, Pradier, Espercieux, Valcher, Marochetti, ont concouru à cette ornementation. Les noms de 384 généraux de la République et du premier Empire sont inscrits sous les petites arcades; on a souligné les noms de ceux qui ont péri sur le champ de bataille. Deux escaliers ont été ménagés dans deux des quatre piliers de l'arc, afin de pouvoir monter jusqu'au sommet du monument, où l'architecte a pratiqué une grande salle voûtée qui allège la masse de la construction. L'Arc de l'Étoile est le plus grand monument en ce genre qui ait été élevé jusqu'à nos jours; sa masse est vraiment imposante, et l'exécution très belle; mais la composition générale est vulgaire et commune : l'ornementation sculpturale, excepté la frise, y semble un hors-d'oeuvre et un placage; enfin, comme oeuvre architectonique, les beaux arcs romains, et le petit arc du Carrousel, à Paris, sont infiniment supérieurs à cet Arc de l'Étoile. (B.). - Groupes sculptés face à l'avenue de la Grande Armée : la Résistance de 1814, et, à droite, la Paix de 1815par Etex. © Photos : Serge Jodra, 2010. | |