| Arc de Triomphe du Carrousel, à Paris. - Situé à l'Ouest de la Place du Carrousel entre les deux ailes du Louvre, ce monument, commencé en 1806 sur les dessins de Percier et Fontaine, et achevé en 1809, servait d'entrée d'honneur à la cour du palais des Tuileries, sur l'axe duquel il fut construit. Il rappelle les arcs de Constantin et de Septime-Sévère à Rome, mesure 14,625 m de hauteur, 19,50 m de largeur, 6,662 m d'épaisseur, et est construit en pierre de liais. Ses deux grandes faces sont percées de trois arcades, dont les pieds-droits sont coupés par une arcade unique qui s'ouvre sur l'un et l'autre flanc. L'arcade principale a près de 9 m sous clef, sur 4,45 m d'ouverture; les petites ont 5,30 m sur 2,70 m. Sur chaque face principale, et en avant des pieds-droits, sont quatre piédestaux engagés, supportant chacun une colonne isolée, d'ordre corinthien, dont le fût, d'un seul morceau, est en marbre rouge du Languedoc, les chapiteaux et les bases en bronze; ces colonnes supportent, dans la hauteur de l'attique, des statues en marbre blanc de soldats de différentes armes de la grande armée, exécutées par Taunay, Foucaut, Corbet, Chinart, Dumont, Bridan, Moutoni et Dardel. - L'arc de triomphe du Carrousel, à Paris. © Photo : Serge Jodra, 2008. - Cet attique est surmonté d'un double socle, sur lequel était primitivement un char attelé des quatre chevaux de Corinthe enlevés aux Vénitiens : deux figures allégoriques en fer et en plomb doré, la Victoire et la Paix, ouvrage de Lemot, conduisaient ce char. En 1815, le char et les deux figures furent enlevés et détruits; les chevaux furent restitués à Venise. On rétablit le quadrige sous la Restauration : il est en bronze, et a été fait par Bosio. Les bas-reliefs en marbre, qui représentent, sur les faces principales, !es scènes de la campagne de 1805, avaient été remplacés par des plâtres figurant quelques actes de la campagne du duc d'Angoulême en Espagne pendant l'année 1823; ils ont été replacés en 1831. C'est l'oeuvre de Cartellier, d'Espercieux, de Clodion, de Ramey, de Dessine et de Lesueur. Les fleuves, sur les faces latérales, sont de Boichot; les quatre bas-reliefs de l'attique ont été exécutés par Fortin, Gérard, Calamar et Dumont; les Renommées des grands arcs et les frises d'enfants à la hauteur des chapiteaux, par Taunay et Dupasquier; le grand caisson de la voûte, par Lesueur; les trophées d'armes, par Montellier; les ornements des corniche et des voûtes, par Besnier et Thelen; les chapiteaux et bases en bronze, par Lafontaine. On reproche à l'arc de triomphe du Carrousel l'absence de grandeur : il est comme écrasé par la masse des Tuileries et du Louvre qui l'environnent. Néanmoins, la composition en est belle, et c'est la production la plus remarquable de l'art architectural en France sous le premier Empire. (B.). | |