| Le mot panthéon désignait, dans l'antiquité romaine, un édifice consacré à tous les dieux. Le premier édifice ainsi appelé fut probablement une grande salle ronde, précédée d'un portique, et que M. V. Agrippa, l'ami et le gendre de l'empereur Auguste, fit élever sous son troisième consulat, en l'an 27 avant notre ère, par l'architecte Valérius Ostiensis, au centre du Champ de Mars et à proximité des Thermes qu'Agrippa avait fait édifier en l'an 33, pendant son édilité. Les vicissitudes qu'eut à subir ce Panthéon d'Agrippa seront retracées dans la page consacrée au Panthéon de Rome; il y a lieu seulement ici de rappeler que, dans la suite, on donna ce même nom de Panthéon à des édifices dans lesquels étaient conservés les restes de grands personnages ou bien dans lesquels était honorée leur mémoire, et que la forme circulaire n'était pas une condition obligatoire de cette destination. L'empereur Hadrien, qui probablement fit restaurer, reconstruire ou embellir le Panthéon d'Agrippa à Rome, fit édifier à Athènes, lors d'un de ses voyages dans cette ville, un Panthéon, dont les ruines, de plan rectangulaire, ont été souvent confondues avec les ruines du temple de Zeus Olympien, tandis qu'Agrippa avait fait ériger à Antequera (Espagne) un temple sur le modèle de son Panthéon de Rome, temple qui fut restauré deux siècles plus tard, mais dont on ne trouve plus de traces aujourd'hui. - Le Fronton du panthéon d'Agrippa. Source : The World Factbook. On peut citer un certain nombre d'édifices qui, consacrés dans divers pays à la sépulture de personnages célèbres, reçurent ce nom de Panthéon. Les principaux de ces édifices sont : l'église Saint-Dominique, à Palerme, vaste sanctuaire qui, élevé au XIIIe siècle par les dominicains, contient les tombeaux de beaucoup de Siciliens qui se sont distingués comme artistes, savants, légistes, littérateurs, hommes politiques ou guerriers; l'église de l'abbaye de Westminster, à Londres, achevée dans son état actuel au XIIIe siècle et qui, renfermant de nombreuses tombes de membres de familles royales et de longues rangées de monuments d'hommes célèbres, est regardée avec raison par les Anglais comme un sanctuaire national et le véritable Panthéon de l'Angleterre; le Panthéon ou caveau des rois, à l'Escurial, près Madrid, crypte de forme octogonale de 10 m de diamètre et d'un peu plus de hauteur, située au-dessous de la capilla mayor, décorée des marbres les plus précieux et d'ornements de bronze doré et renfermant, en quatre rangées de niches superposées, de nombreuses sépultures de souverains espagnols depuis Charles-Quint. - Façade du Panthéon, à Paris. Le Panthéon de Paris, ancienne église Sainte-Geneviève ; l'église de la Madeleine, à Paris, qui, commencée sous Louis XV, fut transformée, par ordre de Napoléon Ier, en temple de la Gloire dédié aux soldats de la Grande Armée, mais qui, après la chute de l'empire, fut terminée sous cette forme de temple antique et rendue à sa destination primitive; enfin, la Walhalla, temple érigé par ordre du roi Louis Ier de Bavière, de 1830 à 1842, à Donaustauf, près Ratisbonne (Regensburg), sur les dessins de l'architecte Léon de Klenze, en l'honneur des grands personnages de la Germanie et qui, véritable sanctuaire grec bâti sur le modèle du Parthénon d'Athènes, fut destiné à renfermer les bustes, en forme d'hermès, des hommes dont s'honorait l'Allemagne, depuis Arminius, le vainqueur des Romains en l'an 24 de notre ère, jusqu'au grand écrivain Goethe, mort en 1832. (Charles Lucas). | |