| Oloron-Sainte-Marie est une ville du département des Pyrénées-Atlantiques, au confluent des gaves d'Aspe et d'Ossau, dont la réunion forme le gave d'Oloron; 11 000 habitants. Histoire. Les deux gaves qui se rejoignent dans la ville la divisent en trois quartiers distincts : Sainte-Croix, sur le promontoire élevé qui domine le confluent des deux gaves; Sainte-Marie, dans la plaine de la rive gauche du gave d'Aspe et le quartier neuf, sur la rive droite du gave d'Ossau. Sainte-Croix a remplacé l'ancienne ville celtibère, puis gallo-romaine d'Iluro, l'une des douze cités de la Novempopulanie. Dès l'époque d'Auguste, elle s'étendit dans la vallée et devint au IVe siècle le siège d'un évêché. Désolée et ruinée par les invasions successives des Vascons au VIe siècle, puis des Sarrasins au VIIIe siècle, elle fut à peu près abandonnée pendant plusieurs siècles. Au XIe siècle, l'évêque Raimond Ier, reprit possession de l'église de Sainte-Marie. Un peu plus tard, le vicomte de Béarn, Centule IV, prit possession de l'ancienne ville celtibérique et y construisit un château et une église. La ville féodale et la cité ecclésiastique conservèrent longtemps une existence distincte. La ville épiscopale eut une histoire assez agitée : au XIVe siècle, par la rivalité de prélats qui se disputèrent l'évêché; au XVIe siècle; par les tentatives de l'évêque Gérard Roussel pour gagner les habitants à la Réforme. Renversé un dimanche de sa chaire par ses auditeurs, il mourut des suites de cette chute et Oloron devint le centre de la résistance catholique en Béarn. Montgommery y rétablit le culte protestant en 1569, et la Réforme y fit de nombreux prosélytes. En 1589, l'avènement au trône de Henri IV et la réunion du Béarn à la couronne qui en fut la conséquence firent cesser la séparation des deux villes, qui forent réunies sous la juridiction royale. En 1685, la révocation de l'édit de Nantes, mais surtout les dragonnades qui suivirent firent à peu près disparaître le protestantisme. Lors de la division de la France en départements, Oloron fut d'abord le chef-lieu du département des Basses-Pyrénées (auj. Pyrénées-Atlantiques), mais Pau ne tarda pas à lui être substitué. Monuments. L'ancienne ville féodale de Sainte-Croix conserve des ruines du château du vicomte de Béarn (mon. hist.) du XIVe siècle, de ses anciens remparts, de vieilles maisons des XVe, XVIe et XVIIe siècles, et l'église Sainte-Croix, bâtie au moment, de la reconstruction de la ville; c'est un édifice à coupole, avec bas côtés recouverts de voûtes demi-cylindriques; elle contient d'anciens chapiteaux historiés et un portail latéral intéressant; la façade principale, de style roman, est moderne. L'ancienne ville ecclésiastique renferme la cathédrale Sainte-Marie (mon. hist.), qui est aussi de construction romane, mais profondément remaniée au XIVe siècle; un construisit à cette époque cinq chapelles absidales, on surhaussa la grande nef, on doubla les bas côtés. Un peu plus tôt (XIIe et XIIIe s.), on avait construit devant la façade Ouest une massive tour carrée percée à la base d'arcades gothiques formant porche. Sons ce porche subsiste l'ancien et très curieux portail roman de l'église primitive, historié de nombreuses sculptures. Du palais épiscopal subsiste une belle tour du XIIIe siècle. Le quartier neuf possède une église moderne, Notre-Dame, de style roman. (Y.). | |