| Neufchâteau est une commune de la France, dans le département des Vosges, dans un bassin formé par la vallée de la Haute-Meuse, près du confluent de la rivière le Mouzon. Population : 7500 habitants. L'origine de Neufchâteau est controversée; les uns l'identifient avec la station de Noviomagus, située sur la voie romaine de Langres à Toul, entre Neuvy et Soulosse et mentionnée dans la Table de Peutinger; selon d'autres, Noviomagus est Nijon (Haute-Marne). C'est seulement au XIe siècle, vers 1020, que Neufchâteau est signalé pour la première fois sous le nom de Novicastelli dans une lettre de Hermann, évêque de Toul, à Etienne, seigneur de Neufchâteau. Neufchâteau avait alors ses seigneurs particuliers vassaux des ducs de Lorraine. Il dut son importance à sa situation au point de convergence de plusieurs rivières sur la Meuse; c'est dans ses environs que se croisent les trouées qui établissent des communications par la Saonelle avec le Bassigny, par la haute Meuse avec le plateau de Langres, par le Mouzon et le Vair avec les Faucilles et les pays de la Haute-Saône. Au XIIIe siècle, le commerce de Neufchâteau était fort actif; ses marchands fréquentaient les foires de Champagne; les Juifs et les Lombards y étaient nombreux; les ducs de Lorraine y avaient un atelier monétaire. En 1220, Neufchâteau tombe sous la haute suzeraineté des comtes de Champagne; l'influence champenoise y devient prédominante, les ducs lorrains reçoivent des comtes de Champagne l'investiture de la châtellenie de Neufchâteau. En 1257, le duc Ferri III accorde aux habitants de Neufchâteau une charte communale sur le modèle de la fameuse charte de Beaumont. Au XIVe siècle, Philippe le Bel affirme avec vigueur à Neufchâteau la suzeraineté qui lui était dévolue avec l'héritage du comté de Champagne; les ducs de Lorraine, détenteurs de Neufchâteau, prêtent hommage au roi de France; entre les mains des rois de France, Neufchâteau devient un poste d'observation au seuil de la Lorraine. De 1389 à 1412, les Neufchâtelois eurent de vifs démêlés avec les ducs de Lorraine, Jean Ier et Charles II; leur ville traversa des crises violentes; le roi Charles VI dut intervenir pour soustraire Neufchâteau aux vengeances du duc de Lorraine. Ces troubles portèrent un coup décisif à la prospérité économique de la ville. En 1681, la chambre royale de Metz incorpora au domaine de la couronne Neufchâteau et les fiefs qui en dépendaient, leur seigneur ayant encouru la confiscation desdits fiefs pour défaut d'hommage au roi de France; le traité de Ryswick (1697) rétablit les ducs de Lorraine dans la possession de Neufchâteau. La ville, qui, en 1751, était devenue le chef-lieu d'un bailliage, comprenant dans sa juridiction 84 villages ou hameaux, fut réunie définitivement au domaine royal avec la Lorraine. - L'église Saint-Christophe, à Neufchâteau. Les seuls monuments à signaler sont les églises Saint-Nicolas (XIIe siècle) et Saint-Christophe (XIIIe siècle). Neufchâteau possède une bibliothèque dont le fonds provient en grande partie d'une ancienne abbaye voisine, celle de Mureau. Armoiries : D'or à la bande de gueules chargée de trois tours d'argent. Après 1870, l'importance stratégique de Neufchâteau a singulièrement grandi ; tout le réseau ferré de la haute Meuse, conçu en vue de nécessités militaires, a eu pour centre Neufchâteau, d'où on a fait rayonner six lignes vers Chaumont, vers Chalindrey, vers Mirecourt, vers Toul, vers Pagny-sur-Meuse, vers Gondrecourt et Nançois-le-Petit. Aussi la petite sous-préfecture a-t-elle joué pendant plusieurs décennies un rôle fort important au point de vue de la défense nationale. Un fort fut construit au-dessus de la ville près du château de Bourlèmont, est destiné à empêcher tout coup de main tenté par un raid sur la gare de Neufchâteau. Mais la ville ne gagna pas au même titre en valeur économique. (E. Chantriot). | |