| Nérac est une ville de France, dans le département du Lot-et-Garonne, sur la Baïse; population : 7500 habitants environ. La Baïse sépare la ville en deux parties; le Grand-Nérac sur la rive gauche et le Petit-Nérac sur la rive droite, reliés par deux ponts, l'un moderne, l'autre du XVe siècle. Histoire. Nérac, dont on ignore l'origine, apparaît dans l'histoire au début du XIe siècle. A cette époque, la seigneurie en fat acquise par l'abbaye de Saint-Pierre de Condom, qui, pour résister à ses voisins, se mit sous la protection des sires d'Albret. Ceux-ci se substituèrent peu à peu à leurs protégés et, en 1306, Amanieu VII, devenu seul maître de la ville, construisit sur la colline dominant la rive gauche de la rivière, sur l'emplacement d'une forteresse féodale du XIe siècle, un château qui fut achevé par Jeanne d'Albret. Au XVIe siècle, il fut quelque temps la résidence de la soeur de François Ier, Marguerite de Valois, puis de Jeanne d'Albret et enfin de la seconde Marguerite de Valois, femme de Henri IV, qui y tint une cour brillante. Le 27 juin 1562, Montluc et Terride firent une tentative inutile sur Nérac, dont les habitants avaient embrassé la Réforme; mais peu de temps après elle tomba aux mains des catholiques. A la fin de 1578 se tinrent à Nérac, entre catholiques et protestants, des conférences qui aboutirent à la paix de Nérac, signée le 28 février 1579 entre Henri III et Henri de Navarre; elle confirmait tous les privilèges accordés précédemment aux protestants. Quatorze mois plus tard, pendant la guerre des Amoureux, elle servit à Henri de Navarre de centre d'action et de ralliement, doit il tentait de hardis coups demain sur les places catholiques de l'Agenais, de l'Armagnac et de la Guyenne. Devenu roi de France, Henri IV établit à Nérac la chambre de l'édit de Guyenne. Mais, après la mort du roi, la ville protestante étant entrée dans le soulèvement des protestants, fut assiégée par l'armée royale et prise après quatre jours de siège (13 juillet 1621). Louis XIII lui enleva alors la chambre de l'édit et la chambre des comptes, et depuis lors Nérac perdit toute importance politique. La révocation de l'édit de Nantes acheva sa ruine industrielle et commerciale et depuis elle n'a jamais plus retrouvé la prospérité dont elle avait joui au XVIe siècle. Monuments. Les églises de Nérac sont modernes; celle de Grand-Nérac, oeuvre de l'architecte Louis, date de 1780; celle du Petit-Nérac, en style gothique du XIIIe siècle, a été construite en 1872. Les seuls édifices intéressants sont ceux qui datent du temps de la splendeur de la ville. Du château des sires d'Albret ne subsiste qu'une aile, nommée château de Henri IV, construite au XVIe siècle en style gothique, mais avec nombre de détails où se manifeste le goût de la Renaissance. Une statue de Henri IV en bronze par Raggi, réplique de celle de Pau, s'élève devant le château. Le palais de l'ancienne chambre des comptes réunit aujourd'hui la sous-préfecture, le tribunal, la bibliothèque et le musée. Dans les anciens jardins royaux de la rive gauche de la Baïse, transformés en jardins maraîchers, se voient les restes du Palais des Mariannes, édifice de la Renaissance élevé par Henri d'Albret, le PavilIon des bains du roi de Navarre, et la fontaine des Poupettes, aussi de la Renaissance. De l'autre côté de la rivière, l'ancien parc du château créé par Henri de Bourbon, planté d'ormes et de chênes magnifiques, est devenu la promenade de la Garenne. On y a mis au jour les restes d'une ancienne villa romaine et notamment une mosaïque (mon. hist.). Plus loin est la Fontaine Saint-Jean, anciennement dépendance d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et la Fontaine du Dauphin construite en 1602. Au delà du parc sont les ruines pittoresques de l'ancien château féodal de Nazareth. La ville a conservé un assez grand nombre d'anciennes maisons du XVIe siècle. A 3 km Nord-Ouest se trouve l'ancien château de Seguinot qui appartint au capitaine Lanoue et, à 2 km au Sud-Ouest, l'ancien château du Tasta (XVe siècle), près duquel a été mis au jour un cimetière mérovingien. (GE). | |