| On appelle narthex un portique intérieur ménagé à l'entrée d'une église. Le narthex se distingue du porche en ce qu'il est ouvert sur le dedans de l'église et clos de portes et fenêtres sur le dehors, tandis que le porche est largement ouvert sur l'extérieur. L'usage du narthex remonte aux premiers temps de l'Église. Il était destiné à recevoir les pénitents et les catéchumènes qui n'étaient pas autorisés à pénétrer dans l'église proprement dite. On peut citer comme exemple de très anciennes églises pourvues d'un narthex : à Rome, Saint-Laurent (VIe s.) et Sainte-Agnès hors les Murs (VIIe s.); à Ravenne, Saint-Vital (VIe s.); à Constantinople, Sainte-Sophie. A l'époque carolingienne, nous trouvons un narthex à la chapelle palatine que Charlemagne fit élever à Aix-la-Chapelle. A l'époque romane, les narthex sont nombreux. Quelquefois, notamment en Bourgogne, ils forment une véritable petite église séparée à la fois du dehors et de la grande église par des portes; par exemple aux abbatiales de Paray-le-Monial et de Vézelay, et à l'ancienne cathédrale de Mâcon; à l'abbatiale de Cluny le narthex élevé en 1220 formait même une première grande église avec les bas côtés et tribunes. Des autels s'élevaient dans les narthex romans et dans les tribunes qui les surmontaient. A l'époque gothique, l'architecture devenant plus légère et plus hardie, et cherchant à supprimer ce qui pourrait encombrer l'édifice, les narthex sont plus rares et plus largement ouverts sur l'intérieur, comme l'est déjà celui de Saint-Denis (1137 à 1140). (C. Enlart). | |