| Louhans (Lovincum, Lovingum) est une commune de France, dans le département de la Saône-et-Loire, sur la Seille, le Solnan et la Vallière; population : 6300 habitants. On a trouvé à Louhans, en 1746, des statuettes gallo-romaines en bronze qui permettent de faire remonter la ville à cette époque; tout autour on a découvert également et à plusieurs reprises des vases et des monnaies antiques. Au Moyen âge les seigneurs bâtirent un château-fort sur les bords de la Seille, à l'une des extrémités de la ville, laquelle fut d'ailleurs entourée d'une ceinture de murailles percée de trois portes. Elle fut prise et brûlée par les grandes compagnies en 1370, assiégée plusieurs fois pendant la lutte des Armagnacs et des Bourguignons, occupée par les Impériaux qui en furent aussitôt délogés par Baudricourt en 1496, attaquée encore par Poncenac à la tête d'une armée de 4000 Suisses en 1562. Elle était restée fidèle au roi pendant les troubles de la Ligue; aussi le duc de Nemours, frère du duc de Mayenne, y conduisit-il ses troupes en 1591 et la prit-il; peu après, le maréchal d'Aumont la lui reprit, mais, la même année, le marquis de Treffort l'en chassa avec l'aide des barons de Thianges, de Lux et d'Uxelles. Ceux-ci démolirent le château et commencèrent le démantèlement de la ville; l'année suivante les ligueurs y revinrent et l'occupèrent encore quelque temps. La conquête de la Franche-Comté ne fut pas non plus sans entraîner des désastres pour Louhans. Les habitants avaient été affranchis en 1269 par Henri d'Antigny, sire de Sainte-Croix, qui appartenait à une branche cadette de la maison de Vienne à laquelle la seigneurie de Louhans avait pu être donnée en apanage par les comtes de Bourgogne. Rodolphe de Hochberg, époux de Marguerite de Vienne, vendit la terre à Pierre de Goux, chancelier de Bourgogne, en 1467. Mais les Hochberg y rentrèrent peu après, car Jeanne de Hochberg, marquise de Rothelin et comtesse de Neuchâtel, l'apporta en 1506 à Louis d'Orléans, duc de Longueville. Avec sa fille, Françoise d'Orléans, elle passa à Louis de Bourbon-Condé, à son fils, à son petit-fils et à Marie d'Orléans, femme de Henri de Savoie, dont la fille, duchesse de Nemours, la vendit en 1709 à François Guyet, ancien intendant des finances, pour qui elle fut érigée en comté en 1724. Sa fille, Philiberte-Thérèse Guyet, veuve de Jérôme de Chamillard, maréchal des camps et armées du roi, eut pour héritier son neveu, Antoine-Jean Gagne, comte de Périgny, lequel légua ses terres à Legoux de Saint-Seine, premier président au parlement de Bourgogne, et à ses enfants, à qui elles appartenaient encore à la Révolution. Il reste quelques morceaux du mur de ville, avec deux anciennes tours en brique (XVIe siècle). La rue principale est entièrement bâtie sur arcades dont les plus anciennes paraissent remonter au XVe siècle; on y remarque plusieurs maisons de style, une notamment de la Renaissance (hôtel du Commerce) qui a des poutres curieusement sculptées. L'église paroissiale Saint-Pierre, dont la nef a dû être relevée après l'incendie de 1370, et dont le reste date du XVe siècle, avait déjà besoin d'être reconstruite à la fin du XVIIIe siècle; au siècle suivant on en a réédifié, sur le modèle primitif, le clocher surmonté d'une galerie dont la pierre découpée à jour reproduit les premiers mots de l'Ave Maria, et la chapelle de Notre-Dame dite du Seigneur. Hôpital (XVIIe siècle), dont la pharmacie est ancienne. Collège (XVIIe siècle). Couvent de cordeliers (XVIIe siècle), supprimé à la Révolution. Hôtel de ville (XVIIIe siècle). Armes : de gueules à deux clefs d'argent posées en sautoir accompagnées en chef d'une fleur de lis d'or. (Lex). | |