| Lorient est une commune de France, dans le département du Morbihan, sur la rive droite du Scorff, au confluent des estuaires de cette rivière et du Blavet, près de leurs embouchures dans la rade; port militaire et port de commerce. Population : 59 200 habitants. Monuments. Lorient est la plus grande ville du département du Morbihan. Elle forme un coin enclavé entre ses deux ports convergents; au Sud-Ouest, au delà du port de commerce, est un agrandissement, la Nouvelle-Ville, sorte de faubourg; au Nord-Ouest est le faubourg de Kerantrech, extra-muros, séparé par la ligne ferrée. Lorient est entouré de remparts entre ses deux ports; ses rues sont tirées an cordeau. On y remarque son église Saint-Louis, dont la tour carrée supporte un phare; la statue en bronze de Bisson, sur une colonne de granit (1833) ; la statue de Victor Massé, sur le tours de la Bove; une fontaine en pierre ornée d'un Neptune; le square Brizeux, avec sa statue dans la Nouvelle-Ville; le musée Dousdebès. Dans le cimetière, le tombeau de Brizeux, par Etex; sur le Scorff, beau pont suspendu de Kerantrech, de 200 m, et, en aval, le pont-viaduc du chemin de fer (358 m). A Kerantrech, belle église moderne (1849-1854); la chapelle SaintChristophe (XVIe siècle). Les promenades sont : la Bove, les places d'Armes et d'Alsace-Lorraine; extra-muros : l'avenue de Merville, les allées de Carnel, le cours Chazelles, le bois et la pointe de Kéroman (établissement de pisciculture et d'ostréiculture; vieux château), la Perrière (bains de mer, parcs d'huîtres; chantiers). Histoire. Lorient est une ville récente, dont l'histoire se rattache à celle de la Compagnie des Indes, et qui présente cette particularité que ses progrès ont été constants et indépendants des vicissitudes de cette compagnie et de la fortune de la France, devenant alternativement, suivant les événements, port commercial ou militaire, toujours florissant. Des traces de voies romaines et des débris y indiquent la présence des Romains. La presqu'île lorientaise resta, jusqu'à l'arrivée des compagnies commerciales, une lande inculte, occupée par le petit village de Kervérot. Cette lande dépendait de la seigneurie de Faouëdic-Lisivy, relevant du fief de Tréfaven, possédé par un Rohan-Guéméné; cependant une partie des terrains était vague et appartenait à la couronne. La troisième Compagnie des Indes orientales dite encore de Madagascar ou de La Meilleraie, fit arriver (1656) ses navires sur la rade du Blavet, à laquelle on donna le nom de Port-Louis. Mais elle céda ses droits à une autre que Colbert organisa et qui fut établie par ordonnance royale (août 1664). Elle fixa son siège à Port-Louis. Le Faouëdic devait servir à l'établissement des chantiers de construction. L'ordonnance de concession du Scorff et du Faouëdic, titre originaire de Lorient, fut signée par Louis XIV le 24 juin 1666. Dès l'année suivante, on avait construit deux frégates en ce lieu, dit d'Orient ou l'Orient, du nom des contrées où se faisait le négoce; sa prospérité et son agrandissement furent rapides; le plan en fut tracé en 1670. Lors de la guerre de Hollande en 1671, la Compagnie y concentra ses établissements d'une manière définitive. Bientôt la marine de guerre commença à s'y établir côte à côte avec celle de la Compagnie. Puis, en janvier 1690, le lieu d'Orient devint un port de guerre. En même temps, la population augmentait; elle était de plus de 6000 habitants en 1708, et l'église fut construite. Cependant à la mort de Louis XIV (1715), laissant la France ruinée, force fut au gouvernement d'abandonner les chantiers du Faouëdic à la Compagnie des Indes orientales. Sous l'impulsion de la Compagnie des Indes, de Law, qui lui succéda, une nouvelle ère commença (1720) pour le lieu d'Orient, que l'on appela désormais la ville de Lorient. En 1738, elle possédait 14,000 habitants et fut érigée en ville royale; des armes lui furent octroyées le 20 mai 1744; elle fut entourée de murailles. Elle repoussa une attaque des Anglais (7 octobre 1746). Le 26 avril 1770 eut lieu la cession à l'Etat de toutes ses propriétés, au nombre desquelles l'arsenal de Lorient (estimé 13 millions). La famille de Rohan, comme ancienne propriétaire du terrain, fut désintéressée par Louis XVI pour un million et demi de francs. Lorient redevint ainsi pour la seconde fois port militaire, et acquit comme tel un développement constant. Un arrêté du 4 mai 1784 en fit un port franc. Une nouvelle Compagnie des Indes fut créée en 1785. Son mouvement commercial fut encore assez grand pour que les ventes dans les anciens magasins atteignissent, en 1790, 24 millions par an. Cette même année, la franchise fut abolie, mais Lorient resta port de retour pour les marchandises de l'Inde. Ce dernier privilège ne tarda pas à être supprimé sous la Révolution, dont les Lorientais adoptèrent d'ailleurs les principes avec enthousiasme. Désormais, Lorient fut un grand port militaire dont l'histoire générale se fond dans l'histoire de France. Ils sont nés à Lorient. Lorient est le lieu de naissance de l'architecte Mazois (1783-1826); de Mme Ulliac-Trémadeur (1794-1862); du compositeur Victor Massé (1822-1884); de Jules Simon, etc. Armoiries. De gueules à un vaisseau d'argent, voguant sur une mer de sinople, et à un soleil d'or se levant derrière des montagnes d'argent posées au flanc droit; au franc canton d'hermine; au chef d'azur semé de besans d'or. (Ch. Delavaud). | |