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Largentière

Largentière est une ville de France, dans le département de l'Ardèche. Cette commune est située au fond d'une étroite vallée, arrosée par la rivière de Ligne, affluent de l'Ardèche. Ses principales cultures sont la vigne et le mûrier. Population : 1950 habitants.

Histoire.
Ce lieu s'appelait autrefois Segualariae, qui fut remplacé par Argentaria, à cause de ses mines de plomb argentifère. D'après une tradition locale, une colonie sarrasine serait venue s'établir là vers le VIIIe siècle. La charte d'obédience des chanoines de Viviers (Xe siècle environ) mentionne Argentaria comme un des bénéfices des chanoines. Largentière entre vers le XIIe siècle dans le domaine de l'histoire générale par les démêlés dont ses mines sont l'objet. L'évêque et d'autres seigneurs en avaient alors repris l'exploitation commencée probablement par les Romains et peut-être même par les Gaulois : un bas-relief encastré dans le mur d'une maison particulière a été attribué tantôt à l'époque gallo-romaine, tantôt seulement au XIIIe siècle. 

Les comtes de Toulouse réclamant une part du produit, l'évêque demanda et obtint de l'empereur Frédéric en 1177 une confirmation des droits et privilèges déjà accordés par les souverains allemands à ses prédécesseurs; diverses transactions intervinrent entre les comtes et l'évêque; un des règlements les plus importants fut celui qui eut lieu en 1198 l'évêque céda au comte de Toulouse la moitié du château de Ségualières (Largentière) et de toutes les mines découvertes ou à découvrir dans la région argentifère. En retour, le comte promettait fidélité et protection à l'évêque. Une dernière transaction intervint en 1210 pour consolider la précédente. 

Les évêques de Viviers profitèrent ensuite de la guerre des Albigeois pour assurer leur domination à Largentière. En 1215, Simon de Montfort reçoit des mains de l'évêque le château de  Fanjaux; mais, trois ans après, le pape oblige le général des croisés à rendre Fanjaux à l'évêque. Jusqu'en 1224, le comte de Toulouse ne cesse de revendiquer la possession de Fanjaux et des mines de Largentière. Enfin, en 1229, Raymond VII fait la paix, abandonnant à l'Église romaine tout ce qu'on possédait au delà du Rhône, et au roi de France tous les droits qui lui appartenaient depuis les limites du diocèse de Toulouse et depuis la rivière du Tarn jusqu'au Rhône. La même année, Adhémar de Poitiers renonce, au profit de l'évêque de Viviers, à tous ses droits sur Largentière et reçoit en échange le château d'Antraigues.

Les évêques de Viviers restent alors les maîtres incontestés de Largentière et de ses mimes; mais d'autres difficultés leur viennent bientôt des rois de France, qui, ayant réuni le Languedoc à la couronne, réclament, comme héritiers des comtes de Toulouse, la moitié de la ville de Largentière et autres forteresses de la contrée. Après divers incidents, les évêques de Viviers renoncent à la suzeraineté de l'empereur d'Allemagne (1309) et reconnaissent celle du roi de France, qui leur accorde, en échange de leur soumission, le droit de frapper monnaie à Largentière. Par suite,
l'exploitation des mines fut activée, mais la concurrence de l'argent américain la fit plus tard abandonner. Reprise en 1876, elle n'a pas tardé à être abandonnée de nouveau. 

La tranquillité fut plusieurs fois troublée à Largentière pendant les guerres religieuses. En 1562, des bandes de reformés vinrent piller le couvent des cordeliers; en 1581, la ville se défendit coutre une nouvelle invasion des protestants du dehors. Largentière possédait depuis longtemps un régime municipal et des libertés fort appréciables pour le temps. Dès l'année 1208, l'évêque Burnon, voulant s'attacher les habitants que cherchait à gagner le comte de Toulouse, leur avait accordé une charte de privilèges qui furent confirmés par chacun de ses successeurs. Largentière était une des douze baronnies de tour du Vivarais. Elle fut vendue en 1716 par l'évêque Martin de Ratabon à François de Beaumont, marquis de Brison, au prix de 44,500 livres qui servirent à bâtir le palais épiscopat de Viviers.

Monuments.
Les monuments sont : 1° le château féodal qui fut embelli et agrandi au XVIIIe siècle par le marquis de Brison; 2° l'église, bel édifice à trois nefs, qui parait être de la première moitié du XIIIe siècle; son clocher' gothique est de date récente; - 3° le nouveau palais de justice, construit, en 1845, dans le style grec alors à la mode; les prisons sont installées dans la partie basse des bâtiments.

Blason.
Les armes de la ville sont : d'azur au château crénelé de cinq créneaux et donjonné, ayant deux guérites, le donjon aussi crénelé et surmonté d'une girouette, le tout d'argent ouvert et maçonné de sable. (A. Mazon).

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Dictionnaire Villes et monuments
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