| Labyrinthe de Crocodilopolis. - Cet édifice, situé en Egypte, semble être le modèle de ceux que les Grecs appeleront plus tard des Labyrinthes. Il est dû au roi Amenemhat III, de la XIIe dynastie, qui vint fixer sa résidence dans le Fayoum, est le fondateur du monument célèbre dont Pline, Hérodote et Strabon nous ont laissé de si pompeuses descriptions; son nom égyptien était Lapi-ro-hunt, c.-à-d, temple à l'entrée du Lac, d'ou le grec labyrinthos. Le labyrinthe s'élevait en effet à l'Est du lac Moeris (ou plutôt du Birket Qârûn), en face de l'ancien site de Crocodilopolis; il était consacré au dieu Sebek (Religion Egyptienne). L'égyptologue Lepsius en a le premier identifié ce qui semble en être les ruines; elles consistaient en nombreux blocs de granit et de calcaire très blanc que les anciens ont pris pour du marbre, en restes de murailles et de chapiteaux de colonnes. Il existe des traces de nombreuses chambres, grandes et petites, sur terre et sous terre. Par ces chambres était circonscrit de trois côtés un vaste emplacement que devait remplir une salle hypostyle; le quatrième côté de la place est encombré par les débris d'une grande pyramide qui fut le tombeau d'Amenemha III et devant laquelle on reconnaît l'emplacement d'un petit temple. Le voyageur P. Lucas qui visita ces ruines dans les premières années du XVIIIe siècle les trouva dans un moindre état de dévastation. En entrant par ce qu'il appelle le grand portique, il trouva : 1 ° une grande salle en marbre (calcaire blanc) avec plafond droit formé de douze pièces de marbre, ayant 40 pieds de hauteur; 2° un portique plus petit que le premier, puis une salle moindre; 3° un portique encore plus petit, puis une salle; 4° un autre portique. Il a pu visiter plus de 150 chambres. Les anciens relatent qu'il y en avait 3000 reliées par des couloirs tellement enchevêtrés qu'un étranger n'en pouvait sortir sans le secours d'un guide. Aux temps d'Hérodote, il y avait une décision sur l'origine du labyrinthe on l'attribuait tantôt aux douze tyrans, tantôt à Psammétique Ier seul; il devait servir de monument funéraire aux Pharaons qui l'avaient construit et aux crocodiles sacrés. Cinquante ans environ avant Alexandre le Grand, Circummon, eunuque du Pharaon Necthébis, ajouta quelque chose aux constructions. Hérodote l'avait visité, du moins en partie; les ruines étaient encore visitées sous l'Empire romain. | |