|
. |
|
Hyères (Areae, Castrum Arearum; Iero [ = Aire, en provençal]; Eire, Eres, Ahires) est le chef-lieu d'un canton du département du Var, arrondissement de Toulon. C'est une des communes les plus vastes de France, sa superficie étant de 22,654 hectares, en y comprenant les îles d'Hyères; au sommet et sur le versant Sud d'une colline de 204 m d'altitude, à 4 km de la rade; à l'Ouest (3,5 km) et au Sud du petit fleuve côtier, le Gapeau, dont une dérivation, un béal, en arrose la base. Le climat d'Hyères, aidé par des irrigations, permet les cultures de végétaux qui, à la fois, craignent le froid et exigent de la chaleur : pêchers, amandiers, grenadiers, jujubiers, oliviers, rosiers, lauriers-roses, palmiers, orangers, citronniers, eucalyptus, cactus, goyavier, néflier du Japon. A l'Est de la ville, sur la côte, sont les Vieux-Salins; au Sud à l'entrée de l'isthme de Giens, sont les Salins-Neufs ou des Pesquiers. Histoire. Vers 940, Boson Ier, comte de Provence et roi d'Arles, donna à Pons, son frère, à titre de vicomté, Marseille et ses dépendances. Les descendants de ce dernier prirent le surnom de Fos. En 1140 fut créé le petit Etat souverain d'Hyères, par Geoffroy II, vicomte de Marseille. Ildefonse Ier, comte de Provence, s'empara, en 1192, de la forteresse d'Hyères, mais son seigneur particulier, Guillaume, dit le Grand Marquis, la reprit aussitôt. Ce fut le 12 juillet 1254 que Louis IX débarqua au port; il se rendit en ville, où on lui fit une belle réception. Trois ans après, la famille de Fos fut obligée de défendre ses droits contre Charles d'Anjou, devenu comte de Provence en 1245; la résistance fut impossible, et le mince Etat prit fin le 15 octobre 1257. Hyères constitua, à la fin du XIIIe siècle, une viguerie, à laquelle ressortissait Toulon, qui était le siège épiscopal. Sous les comtes de Provence de la maison d'Anjou, on peut rappeler le séjour, au château d'Hyères, du « bon » roi René. A ce dernier, en 1480, succéda son neveu, Charles, qui mourut l'année suivante, léguant à Louis XI la souveraineté de la Provence. François Ier, y établit le siège de la sénéchaussée (1532). En octobre 1564, Charles IX, accompagné de la reine mère, du duc d'Anjou et du roi de Navarre, plus tard Henri IV, séjourna à Hyères quelques jours. Hyères prit une part très active aux luttes religieuses. Cependant, tandis que Hyères restait fidèle au roi, le château était en rébellion, et ce ne fut qu'après un long siège qu'il se rendit au gouverneur La Valette, le 6 septembre 1589. En 1596, le château, dans lequel d'Epernon, révolté contre Henri IV, avait installé un de ses officiers, soutint de nouveau un long siège de cinq mois, résistant au nouveau gouverneur de Provence, le jeune duc de Guise (Charles); il capitula à la fin de cette année, retournant pour la troisième fois au souverain : la ville n'était plus qu'un monceau de décombres; elle se rebâtit sur son ancien emplacement, plus salubre que les marécages du littoral. En 1620, Hyères fut abandonnée comme position militaire. Vers la fin du règne de Louis XIII, le siège de la sénéchaussée fut transporté à Toulon. Hyères a vu naître notamment l'oratorien Guibaud (1744-1794) et Massillon (1663-1742). L'église Saint-Louis, construite par les templiers, fut restaurée de 1822 à 1840. L'église Saint-Paul, dont quelques parties sont du XIIe siècle, est reliée à une plate-forme par un escalier de la Renaissance. L'hôtel de ville était jadis une chapelle des templiers. Sur la place voisine, buste de Massillon, qui naquit à quelques pas de là, rue Rabuton. Place des Palmiers; place de la République, où est érigée la statue de Charles d'Anjou. Aux environs, chapelle de l'Ermitage ou Notre-Dame d'Hyères (XIIIe siècle), avec un clocher moderne portant une massive statue de la Vierge; substructions et restes de la ville de Pomponiana (où certains auteurs voient plutôt l'emplacement d'Olbia); ruines de Saint-Pierre d'Almanarre (XIe siècle), monastère de religieuses cisterciennes, détruit par les pirates au XIVe siècle; nombreux châteaux et villas. Armoiries : d'azur, à la tour d'argent, maçonnée de sable, ouverte et ajourée du champ, crénelée de quatre pièces, donjonnée de trois tourelles, crénelées chacune de quatre pièces du même, et accompagnées en pointe de trois besants d'or, deux et un. (Ch. Delavaud). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|