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Gisors, Gisortium, est une ville du département de l'Eure, sur l'Epte, la Troëne et le Réveillon à 26 kilomètres à l'Est des Andelys; 10 900 habitants. Gisors était autrefois la capitale du Vexin normand. L'existence de Gisors est attestée par les documents depuis l'époque mérovingienne; c'était alors une dépendance de Neaufles qui fut donnée aux archevêques de Rouen. Au Moyen âge elle eut pour premiers seigneurs les comtes du Vexin. Elle était comprise à la fin du XIe siècle dans le duché de Normandie; ce fut alors que le duc Guillaume le Roux, voulant couvrir de ce côté la frontière de son duché, fit construire par Robert de Bellême la forteresse dont les ruines imposantes subsistent encore. La possession de ce château fut l'origine de la guerre qui éclata en 1110 entre le roi de France Louis le Gros et le roi d'Angleterre Henri I. Gisors : une rue et l'église Saint-Gervais et Protais au-dessus des toits. Depuis lors et jusqu'à la fin de la guerre de Cent ans, Gisors ne cessa guère d'être disputée par l'Angleterre et par la France. Louis VII la réunit à la couronne en 1158 ; Philippe-Auguste y trouva un refuge après la perte de la bataille de Courcelles (1197). Au XVe siècle, elle fut prise et quelque temps occupée par le duc de Clarence, sur lequel elle fut reprise par Charles VIII en 1449. En 1527, François Ier donna la seigneurie de Gisors à Renée de France, à l'occasion de son mariage avec le duc de Ferrare. Un peu plus tard, elle embrassa le parti de la Ligue et accueillit le duc de Mayenne qui dut l'abandonner après la bataille d'Ivry. Au XVIIe siècle, elle prit parti pour la Fronde et ouvrit ses portes au duc de Longueville. Donnée par Louis XIV au duc de Berry, la seigneurie passa ensuite à L.-Ch.-Aug. Fouquet auquel elle fut concédée en 1748 en échange de Belle-Ile, puis au comte d'Eu et au duc de Penthièvre qui la possédait au moment de la Révolution. Gisors était sous l'Ancien régime un chef-lieu d'élection et l'un des sept grands bailliages de la Normandie. Pendant la guerre de 1870, la garde nationale tenta vainement de défendre la ville au Mont de l'Aigle les Allemands y entrèrent le 9 octobre. Plusieurs traités furent signés à Gisors : en 1114 et en 1119, Louis VI y conclut la paix avec Henri ler; le 13 septembre 1317 y fut conclu un traité entre Philippe le Long et le fils aîné du comte de Flandre. Le château de Gisors. Monuments. L'église de Gisors. © Photos : Serge Jodra, 2009. L'église des Saints-Gervais et Protais (mon. hist.) a été commencée en 1240 par Blanche de Castille; il subsiste de cette époque une partie du choeur et les collatéraux; la nef, les chapelles, les tours ont été construites aux XIVe, XVe et XVIe siècles. Le grand portail est un mélange d'architecture gothique et de la Renaissance; les portails du Sud et du Nord sont de beaux spécimens du style de la Renaissance; ils sont, comme toute l'église du reste, ornés d'une profusion de sculptures. Plusieurs de celles de l'intérieur ont été, mais sans preuves suffisantes, attribuées à Jean Goujon. Il s'y est conservé de beaux vitraux anciens de diverses époques. L'hôtel de ville est établi dans l'ancien couvent des Carmélites (XVIIIe siècle); il renferme une bibliothèque publique et un musée archéologique et d'histoire naturelle. La chapelle construite, dit-on, sur les plans de Mansart, a été transformée en théâtre. Près du cimetière une ancienne porte romane est le seul vestige de la chapelle d'une maladrerie. Près du château s'élève la statue du général Blanmont, né à Gisors. |
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