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Gao
(anc. Gao-Gao ou Gôgô) est une ville de l'Est du Mali,
sur la rive gauche du Niger,
en aval de Tombouctou, et à environ 1200
km au nord-est de Bamako. Elle a été
une capitale historique de l'Empire songhaï (du XIe
au XVIe siècle) et un centre commercial
majeur de l'Afrique de l'Ouest, reliant les caravanes transsahariennes.
Aujourd'hui, malgré des défis liés à l'insécurité, Gao reste un carrefour
commercial pour le bétail, les produits agricoles, et le commerce transfrontalier.
Cette ville est est
dans une zone semi-aride avec un climat sahélien.
Les températures peuvent atteindre des sommets extrêmes, dépassant couramment
les 40 °C pendant la saison chaude. Gao reçoit très peu de précipitations,
concentrées entre juin et septembre. La région de Gao est caractérisée
par des plaines désertiques, parsemées de dunes de sable. Le fleuve Niger
apporte un contraste verdoyant dans cet environnement désertique.
Gao est habitée
principalement par des populations songhaï, touareg, peule, et arabe.
Elle reflète une grande diversité culturelle, avec des traditions profondément
enracinées dans l'histoire sahélienne. Elle a été fondée autour
du IXe siècle et est rapidement devenue
un centre commercial important. La ville était le siège du royaume de
Gao, dirigé par les rois connus sous le nom de Za. Cette dynastie d'origine
berbère a régné sur la région pendant plusieurs
siècles.
Au XVe
siècle, sous le règne de Sonni Ali (1464-1492), Gao devient la capitale
de l'Empire songhaï. Cet empire s'étendait
alors sur une grande partie de l'Afrique de l'Ouest, couvrant le Mali actuel,
le Niger et d'autres territoires. Après
Sonni Ali, l'Askia Mohamed (1493-1528) prend le pouvoir et réorganise
l'administration, l'économie et la religion de l'empire, en faisant de
Gao un centre intellectuel et commercial prospère. La ville
abritait alors la grande mosquée de Gao, dite la mosquée de Kankou Moussa,
construite en pisé, ainsi que des centres d'apprentissage musulman.
En 1591, l'Empire
songhaï est renversé après la défaite face aux troupes marocaines lors
de la bataille de Tondibi. L'armée marocaine, équipée de mousquets,
envahit Gao et met fin à la suprématie songhaï. Cette occupation entraîne
un déclin économique et politique. Gao reste sous contrôle marocain
mais perd son importance en tant que centre commercial majeur. Au XIXe
siècle, Gao subit diverses invasions et conflits, notamment lors de l'expansion
de l'empire peul de Sékou Amadou. Avec l'arrivée des Français à la
fin du siècle, Gao devient une partie de l'Afrique-Occidentale française
(AOF). La ville est intégrée dans l'administration coloniale et perd
encore davantage de son influence historique.
Après l'indépendance
du Mali en 1960, Gao reste une ville importante, mais elle est confrontée
à des défis socio-économiques. Depuis les années 1990, la région de
Gao a été marquée par des tensions ethniques, des rébellions touarègues
et, plus récemment, par l'instabilité due à l'insurrection djihadiste
et aux conflits armés dans le nord du Mali. En 2012, la ville tombe sous
le contrôle de groupes islamistes radicaux avant d'être reprise par les
forces internationales et maliennes en 2013. Malgré la libération, l'insécurité
persiste dans la région. |
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