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Gand
Gand (Gent en flamand, Gandavum en latin du Moyen âge) est une ville de Belgique, chef-lieu de la Flandre orientale, au confluent de l'Escaut avec la Lys et autres rivières, à 49 kilomètres au Nord-Ouest de Bruxelles.  L'Escaut, la Lys et la Lieve la divisent en 26 îles reliées par une centaine de ponts; elle communique avec la mer par les canaux de Bruges-Ostende et de Terneuzen. Population : 232 000 habitants, en 2012.
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Belgique : Gand, sur une ancienne photo.
Gand et la Lys, sur une ancienne photographie.

Histoire.
L'origine de la ville est fort incertaine. Dès le VIIe siècle, Gand est mentionné dans l'histoire. Elle fut fortifiée en 1053 par le comte Baudouin. Ses habitants se signalèrent de bonne heure par un vif esprit d'indépendance et ils arrachèrent successivement à leurs princes de nombreux et importants privilèges. Mais la puissante cité contenait aussi dès cette époque beaucoup d'éléments de désordre, surtout dans la corporation des tisserands, et de fréquentes guerres civiles ensanglantèrent les rues de Gand pendant les XIIIe et XIVe siècles. Alors apparut un homme remarquable, Jacques Van Artevelde, qui entreprit de diriger l'esprit remuant de ses concitoyens, et gouverna Gand pendant sept ans; il se consacra à la grandeur de sa ville natale avec un désintéressement absolu, ce qui n'empêcha pas qu'il fut massacré dans un mouvement populaire en 1345. 

Plus tard, sous la domination des ducs de Bourgogne, Gand déclara la guerre à Philippe le Bon qui l'accablait d'impôts. La lutte dura cinq ans; à la fin, les troupes gantoises, braves, mais indisciplinées, succombèrent à Gavre le 23 juillet 1543. Les privilèges les plus précieux de la fière commune furent anéantis. 

C'est à Gand que fut proclamée, en 1477, la première constitution des Pays-Bas, et que fut célébré, la même année, le mariage de l'archiduc Maximilien avec Marie de Bourgogne, l'unique héritière de Charles le Téméraire, qui fit passer sous la domination de la maison de Habsbourg les riches provinces des Pays-Bas. C'est à Gand que naquit Charles-Quint en 1500. Sous le règne de ce prince, Gand était peut-être la cité la plus grande et la plus populeuse de l'Europe; elle comptait 35,000 maisons et 175,000 habitants.

En 1539-1540, des difficultés surgirent à propos d'une demande d'impôts, et les Gantois se révoltèrent. L'empereur accourut d'Espagne pour réprimer la sédition. La ville fut forcée de livrer au bourreau les têtes de vingt-six mutins; elle perdit tous ses privilèges et dut payer de ses deniers l'érection d'une citadelle, destinée à rendre désormais impossible toute tentative d'insurrection. 

Pendant les troubles religieux qui signalèrent le règne de Philippe Il, une foule de Gantois s'exilèrent et portèrent leur industrie en Angleterre et en Allemagne. C'est à Gand que fut signé, en 1576, l'acte d'union de toutes les provinces, connu sous le nom de Pacification
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La Pacification de Gand

On appelle ainsi le traité conclu à Gand le 8 novembre 1576, au lendemain de la furie espagnole, entre les délégués de toutes les provinces des Pays-Bas, le Luxembourg excepté. Cet acte mémorable proclame d'abord une amnistie générale; toutes les provinces s'allient afin de chasser des Pays-Bas les soldats espagnols. Cette expulsion effectuée, les États généraux se réuniront pour mettre ordre aux affaires du pays et statuer sur la question religieuse. En attendant, les placards sur l'hérésie et les ordonnances criminelles du duc d'Albe sont suspendus, et les biens ecclésiastiques seront restitués à leurs anciens possesseurs. Le 17 décembre, les évêques des Pays-Bas déclarèrent solennellement que la Pacification ne contenait rien de contraire à la religion catholique, et de son côté le conseil d'État affirma que les dispositions du traité n'avaient rien de contraire aux droits du souverain. Le 12 février suivant, don Juan d'Autriche signait à Marche l'Edit perpétuel qui ratifiait, au nom du roi d'Espagne, toutes les clauses de la Pacification, sauf celle qui avait accordé provisoirement la liberté de conscience. Dès lors la lutte redevenait inévitable.

Depuis cette époque, Gand suivit toutes les vicissitudes des autres villes de la Flandre, et son histoire, pendant vingt ans, n'offrit qu'une suite ininterrompue de troubles sanglants. 

En 1584, le duc de Parme s'en empara et y établit l'autorité du roi d'Espagne. Gand eut encore à subir plusieurs sièges : en 1678, 1706, 1708, 1709, 1745, 1792 et 1794. De 1796 à 1814, elle fut le chef-lieu du département de l'Escaut. Louis XVIII s'y retira pendant les Cent-Jours (1815), et y publia un journal officiel, le Moniteur de Gand. Sous le règne de Guillaume Ier, l'industrie gantoise se développa rapidement et atteignit un haut degré de prospérité; aussi la population demeura-t-elle orangiste pendant de longues années après 1830.

Monuments
Les principaux monuments de Gand sont :

L'hôtel de Ville.
La façade Nord de l'Hôtel de ville est de style gothique flamboyant date de 1481 et a été restaurée en 1829 ; la façade Est n'a été construite qu'au XVIIe siècle; elle est monotone et banale. Cet édifice contient de grandes et magnifiques salles, notamment celle de la Keure.
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Gand : le beffroi et l'hôtel de Ville.
Le Beffroi et l'Hôtel de Ville de Gand, au début du XXe s.

Le Beffroi.
Le beffroi, haut de 114 m, du  XIVe siècle, est une tour carrée surmontée d'un lourd campanile en fonte qui supporte un dragon en cuivre doré auquel des légendes apocryphes mais tenaces ont assigné une origine byzantine, la vérité, prouvée aujourd'hui par les comptes communaux, est que ce dragon a été fait à Gand en 1380. Le beffroi contient un carillon de 44 cloches

Le palais de l'Université.
Le palais de l'Université, oeuvre de l'architecte Roelandt, a été construit de 1849 à 1826. La bibliothèque de l'Université possède notamment un manuscrit daté du VIe siècle; on y aussi trouve les manuscrits de l'ancienne abbaye Saint-Bavon, parmi lesquels le fameux Liber floridus, et la superbe collection des manuscrits ornés de miniatures, qui fut formée au XVe siècle par l'abbé Raphaël de Mercatel. La bibliothèque est surtout riche en ouvrages traitant de l'histoire nationale et de la littérature néerlandaise; elle comprend aussi une riche collection d'estampes

La cathédrale Saint-Bavon.
La cathédrale de Saint-Bavon, de style gothique, est, à l'intérieur, d'une richesse extraordinaire. Cette église, une des plus grandes et des plus belles de la Belgique, était primitivement consacrée à Saint Jean. Elle prit le nom de Saint Bavon en 1540, lorsque Charles-Quint, voulant élever une citadelle sur l'emplacement de l'abbaye de Saint-Bavon, lui donna pour chapitre les religieux de cette abbaye supprimée, et on l'érigea en cathédrale en 1559. 

C'est un monument fort peu orné à l'extérieur : les murs, malgré leur grande hauteur, ne sont renforcés que par de minces contre-forts; les portails sont d'une extrême simplicité. La tour, bâtie de 1462 à 1534, est également plus remarquable par la hardiesse de ses proportions que par la richesse de ses ornements : quatre tourelles d'angles, dégagées de la tour elle-même, qui est octogonale, la font paraître carrée. Cette tour, haute de 90,66 m, supportait autrefois une flèche, qui l'élevait jusqu'à 122 m, et que la foudre a dévorée en 1603. 

Le rond-point du choeur est dans le style gothique du XIIIe siècle; le choeur, plus élevé que les nefs, paraît n'avoir été terminé qu'à la fin du même siècle; les nefs et les transepts offrent le style ogival du XVe siècle. La chaire de vérité, morceau de sculpture magnifique, sculptée en chêne et en marbre blanc, est l'oeuvre de Laurent Delvaux. Le choeur est revêtu d'une décoration en marbres blanc et noir, dont le style classique n'est pas en rapport avec celui de l'édifice; on y voit quatre mausolées, dont le plus remarquable est celui de l'évêque Triest par Jérôme Duquesnoy, de belles stalles sculptées, et un maître-autel entouré de trois portes de bronze au lieu de retable

La crypte qui s'étend sous le choeur fut bâtie au Xe, siècle et reconstruite en 1228. Elle contient beaucoup de mausolées. La sacristie renferme un important trésor dont le joyau est la châsse de saint Macaire, en argent massif.

Le plan général de l'église de Saint-Bavon est celui de la croix latine avec transepts et collatéraux : il y a, tout autour de l'église, des chapelles ornées de précieux tableaux. Il y en a un de Rubens : la Réception de saint Amand dans l'abbaye de Saint-Bavon, après avoir distribué ses biens aux pauvres; les autres sont de Pourbus, de Grayer, Otto Venius, Rombouts, Roose, etc. Mais le plus remarquable de tous est celui qu'exécutèrent Jean et Hubert Van Eyck de 1414 à 1432. Le sujet de cette composition est tirée de l'Apocalypse et porte le nom de l'Agneau céleste (ou Agneau mystique). 
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Gand : la crypte de la Vierge de l'abbaye de Saint-Bavon.
Ruines de l'abbaye de Saint Bavon : la crypte de la Vierge.

Les ruines de l'abbaye de Saint-Bavon.
Les ruines de l'abbaye de Saint-Bavon offrent un intérêt considérable au point de vue de l'architecture religieuse. La plus grande partie de cet important monastère fut détruite en 1540 par Charles-Quint pour faire place à une citadelle. 

Les autres églises.
L'église Saint-Michel date du XVe siècle ; elle possède le Christ mourant de Van Dyck. L'église de Saint-Nicolas a été élevée en partie au XIIe siècle et en partie au XVe; la nef du milieu a conservé des parties romanes; la tour et les portails marquent la transition au style gothique. 
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Belgique : l'église Saint-Nicolas, à Gand.
L'église Saint-Nicolas, à Gand (vers 1900).

Les Béguinages.
Le grand Béguinage avait été établi en 1227 par Jeanne de Constantinople; jusqu'en 1873 il avait continué à former un quartier habité par plusieurs centaines de religieuses; un conflit administratif amena l'émigration des béguines à Mont-Saint-Amand où le duc d'Arenberg leur bâtit une petite ville en style flamand du XIVe siècle. 

Le petit Béguinage n'a pas subi de sérieuses modifications. Ses rues proprettes, où règne un perpétuel silence, offrent encore à l'esprit l'image d'une bourgade du XVIIe siècle.

Les places.
Parmi les places publiques, on remarque le marché du Vendredi, grand de près d'un hectare, où s'accomplirent depuis le Moyen âge les grands événements de la cité. 

Les autres monuments.
Le palais de Justice est un édifice d'un aspect majestueux construit par l'architecte Roelandt, et qui fut terminé en 1844. 

Le château des comtes a été restauré à la fin du XIXe s. Ses restes couvrent un terrain de 4000 m². 
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Gand : le Palais de Justice.
Le palais de Justice et, ci-dessous, le château des comtes de Gand, au début du XXe s.
Gand : le château des comtes.

Nous signalerons aussi quatre anciennes maisons de corporation quai aux Herbes; celle des Bateliers a été construite en 1531 et a subsisté à peu près intacte; c'est le plus beau bâtiment privé de toute la Belgique.

Gand possède deux belles statues : celles de Jacques Van Artevelde, et de Liévin Bauwens, oeuvres de P. Dovigne-Quyo. (GE / B.).
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Gand : le Rabot.
Le Rabot (ancienne porte de garde), sur la Lieve.
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Dictionnaire Villes et monuments
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