| Figeac est une ommune du département du Lot, à 67 kilomètres de Cahors, sur la rive droite du Célé; population 9606 habitants. Elle doit son origine à l'abbaye bénédictine de Saint-Sauveur fondée par Pépin II, roi d'Aquitaine, en 839; elle accepta la réforme de Cluny au XIe siècle et fut sécularisée au XVIe siècle par le pape Paul III. Le bourg qui s'était formé autour de l'abbaye fut entouré de murailles à la fin du XIe siècle. La commune et le régime consulaire y furent organisés d'un commun accord entre l'abbaye et les habitants au cours du XIIe siècle; mais, à partir du milieu du XIIIe, d'incessants conflits qui souvent dégénèrent en émeutes eurent lieu entre la commune et l'abbaye jusqu'à l'époque où Philippe le Bel acquit de celle-ci ses droits de suzeraineté. Nogaret, qui avait négocié cette acquisition, demeura chargé de régler la condition de la commune; il prépara à cet effet une charte de coutume que diverses circonstances empêchèrent de promulguer. En 1318 seulement Philippe le Long concéda des lettres patentes qui restèrent jusqu'au XVIIe siècle la base de l'organisation municipale de Figeac. - La maison des Templiers, place Champollion, à Figeac. Le traité de Brétigny fit tomber la ville sous la domination anglaise, mais Ï'effort que firent les habitants pour s'en affranchir leur valut de la part de Charles V la confirmation de leur charte et de nouveaux privilèges. Deux chefs de bandes au service de l'Angleterre, Perdicas d'Albret et Bernard de La Salle s'emparèrent de Figeac en 1372, mais ils consentirent bientôt à évacuer la ville moyennant le payement d'une forte somme d'argent. Au XVIe siècle, elle eut à souffrir des Guerres de religion et fut notamment pillée par les protestants en 1576. Sully qui avait acquis la seigneurie de Figeac la remit au roi Louis XIII en 1622 lors de la guerre de Guyenne. Quelques années plus tard, en 1630, les Figeacois se portèrent vaillamment au-devant d'une armée de bandits qui ravageait le pays et la taillèrent en pièces. Figeac a conservé l'aspect d'une ville du Moyen âge; beaucoup de ses maisons datent des XIIIe et XIVe siècles ; l'une d'elles (rue du Griffoul) est dominée par une tour crénelée quadrangulaire. Parmi ses monuments, il faut signaler l'église de Saint-Sauveur (mon. hist.), qui correspond à l'ancienne abbatiale autour de laquelle s'est organisée la ville, et dont les parties basses remontent au XIe siècle. C'est un édifice à trois nefs avec transept et déambulatoire. D'une inscription ancienne gravée sur l'un des piliers de la grande nef il résulte qu'il fut consacré par l'évêque de Cahors, Gérard II. Les parties hautes et les chapelles de la nef sont des XIIIe et XIVe siècles. Les chapelles et les deux roses du transept sont de l'époque de transition, mais la tour-lanterne qui s'élève sur la croisée a été reconstruite au XVIIe siècle. Les grandes voûtes ont été refaites au XVe. La facade moderne est surmontée d'un clocher barlong. Dans l'une des chapelles de la nef on a recueilli de très anciens chapiteaux qui appartenaient à un édifice plus ancien et peut-être à l'église du IXe siècle. - | | L'église du Saint-Sauveur. | L'église Notre-Dame du Puy. | L'église Notre-Dame du Puy (mon. hist.), du XIIe siècle, domine la ville haute; elle se compose d'une large nef s'ouvrant sur des bas-côtés par des arcades de largeur inégale. La façade de l'Ouest est du XIVe siècle et surmontée d'une belle rose. L'hôtel de ville est l'ancienne demeure de la famille de Baleyne acquise par le Consulat; c'est un manoir du XIVe siècle dont l'aménagement intérieur a été en grande partie moderne. Les halles situées sur la place basse sont une vieille construction percée d'arcades en plein cintre et surmontée d'une toiture aiguë du XVIe siècle. - Trois ponts anciens font communiquer la ville avec la rive gauche du Célé; l'un d'eux, près de l'église Saint-Sauveur, remonte au XIIe siècle. Depuis 2003, une passerelle piétonne permet également le franchissement de la rivière. - A travers les rues moyenâgeuses de Figeac... Sur la place entourée de beaux ormes, située entre cette église et la rivière, s'élève une pyramide ornée de plaques de bronze couvertes d'hiéroglyphes, élevée à la mémoire de Champollion, né à Figeac. Place des Ecriture, on trouve depuis 1991 un autre hommage à l'égyptologue : une reproduction monumentale du à l'artiste Joseph Kosuth de la Pierre de Rosette. - Reproduction de la Pierre de Rosette, place des Ecritures, à Figeac. ©Photos : Elsa et Serge Soucasse, 2015. Sur des hauteurs voisines de la ville s'élevaient quatre pyramides de pierre dont deux subsistent encore; elles sont communément nommées les aiguilles (mon. hist.); elles paraissent remonter au XIIe siècle. On a prétendu qu'elles devaient être surmontées de fanaux destinés à guider les voyageurs; ce sont plus vraisemblablement les bornes destinées à indiquer les limites de la juridiction ou de la « sauveté » de l'abbaye. (GE). | |