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Burgos
Burgos, Bravum Burgi, est une ville d'Espagne  (Castille et Leon), sur l'Arlanzon (tributaire de la Pisuerga, affluent du Duero), à 213 kilomètres au Nord de Madrid. Population : 179 000 habitants (en 2013).

La ville s'élève en amphithéâtre sur la rive droite  de l'Arlanzon que traversent trois ponts; à gauche de la rivière est le grand faubourg de La Vega; à l'Ouest, sont ceux des Las Huellas et de San Pedro. Les guerres civiles ont failli ruiné l'industrie et le commerce de Burgos, qui furent jadis très florissants. 

Burgos, qui avait eu jadis plus de 100 000 habitants et dont la population n'était plus que de 28 000 au début du XXe siècle, a conservé de nombreux témoignages de sa splendeur passée. Dominée par une citadelle ruinée, la ville est irrégulièrement bâtie sur une pente, elle a des rues étroites et sombres; de ses neuf places, l'une est entourée de portiques de trois côtés et est assez élégante. Les fontaines sont nombreuses. 

Monuments.
Le monument le plus remarquable de la ville est la célèbre cathédrale, une des merveilles de l'art gothique

Cathédrale de Burgos. 
Cette église, placée sous l'invocation de la Sainte Vierge, est un des plus beaux monuments de l'Espagne, et même de l'Europe. Commencée en 1221 sous le règne de Saint Ferdinand, roi de Castille, elle ne fut achevée qu'au XVIe siècle par l'architecte Jean de Badajoz. L'ensemble de l'architecture est aussi remarquable que les détails de la sculpture. Malheureusement l'édifice est enveloppé de bâtiments qui l'encombrent, et il est d'ailleurs bâti dans un creux, sur le côté  d'une colline, en sorte que le portail latéral du Nord est de 9 mètres plus élevé que le pavé de l'église.

La façade principale, située à l'ouest, offre trois portails, au-dessus desquels on a sculpté la Conception, l'Assomption, et le Couronnement de la Vierge : lors des restaurations qui furent faites à l'édifice pendant le XVIe siècle, le portail du milieu fut défiguré par un fronton grec, et divers ornements gothiques disparurent pour faire place à des formes du goût de l'époque. La balustrade supérieure est découpée en lettres élégantes, qui forment ces mots en l'honneur de la Vierge : Pulchra es et decora. La rosace peut être comparée aux plus belles qui existent. 

Des deux côtés de la façade s'élèvent deux tours surmontées de flèches très légères; elles appartiennent au style ogival fleuri, et s'élèvent à une hauteur de 84 mètres. Là, toute la construction disparaît, pour ainsi dire, sous les ornements : ce ne sont que pinacles, statues, dais, feuillages, découpures, bossages ciselés avec un fini précieux. 

La façade du nord n'est pas moins ornée : les voussures de la porte sont remplies de délicates sculptures et de statues; des images de saints se trouvent à côté de figures mythologiques, mélange fréquent dans l'art au commencement du XVIe siècle. L'escalier splendide par lequel on descend de ce portail dans l'église est une oeuvre de la Renaissance, due à Diego de Siloé. Le portail méridional se distingue également par le luxe de sa décoration. Au-dessus du transept s'élève un dôme bâti sur un plan octogone, et dont la lanterne, atteignant une hauteur de 55 mètres, laisse pénétrer la lumière dans l'intérieur de l'édifice.-
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Photo de la Cathédrale du Burgos.
La Cathédrale de Burgos. - Les travaux de sa construction,
commencés en 1221, sous Ferdinand III, durèrent trois siècles. 
Les tours datent du XVe siècle. Le dôme octogonal au-dessus
de la croisée a été achevé au milieu du XVIe siècle.

En entrant dans la cathédrale de Burgos, on est frappé par la vivacité de la lumière : c'est l'effet de la blancheur des matériaux employés à la construction, et surtout de l'absence de vitraux peints. L'édifice, en forme de croix latine et à 3 nef, a 100 m de long, 72 à la croisée, 31 dans les nefs. Le gothique fleuri a prodigué partout, et principalement dans le transept, ses ornements les plus riches et les plus gracieux; les Castillans appellent ces admirables travaux l'ouvrage des anges. Le choeur, meublé de stalles enrichies de merveilleuses sculptures de fantaisie, est fermé par une belle clôture en bas-reliefs; on y remarque un trône archiépiscopal, un riche maître-autel, avec un arbre généalogique de Jésus-Christ, et un retable de la fin du XVIe siècle, offrant, entre autres statues estimées, celle de la Vierge, par Miguel de Ancheta. 

Tous les trésors de l'art ont été accumulés dans les chapelles latérales de l'église : là sont quelques belles verrières, des tombes historiées, des statues, des tableaux, des retables. Une de ces chapelles a un Christ célèbre, fait, dit-on, d'une peau humaine rembourrée avec beaucoup d'art et de soin, et ayant de véritables cheveux. La chapelle dite du Connétable est la plus splendide : aussi spacieuse que beaucoup d'églises, elle supporte, à l'extérieur, comme une couronne de tourelles ou aiguilles élégantes, en harmonie avec les grandes flèches de l'église, et, à l'intérieur, elle éblouit par ses sculptures, exécutées pour la plupart par Philippe de Bourgogne, artiste éminent, qui, malgré son nom, n'est pas Français. Citons enfin, parmi les richesses de la cathédrale de Burgos, la chapelle Sainte-Anne et le monument élevé à l'évêque historien Alonzo de Carthagène. (B.).

Les autres monuments de Burgos.
Il faut citer plusieurs autres églises : San Esteban, bâtie de 1280 à 1350; San Gil, de la même époque; l'hôtel de ville; le palais archiépiscopal; l'arc de triomphe, élevé en l'honneur de Fernando Gonzalez, le premier comte de Castille; la porte (ou arc de) Santa Maria, décorée de statues. 
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Burgos : Arco de Santa Maria.
L'arc de Sainte-Marie, à Burgos.

Les promenades qui descendent jusqu'à l'Arlanzon sont charmantes. A  l'Ouest de la ville est le monastère de Santa Maria de las Huelgas, fondé par Alphonse IX (1187), dont l'abbesse avait rang d'évêque et prenait place immédiatement après la reine d'Espagne; elle commandait aux 150 religieuses de son couvent, à 17 monastères, 14 villes et 50 villages. L'église et les deux cloîtres (XIIIe, siècle) sont de style gothique; on y voit les tombeaux de plusieurs rois et reines d'Espagne. 

A 4 km à l'Est de Burgos est la chartreuse de Miraflores, fondée en 1441, de style fleuri; on y voit les tombeaux d'albâtre de Juan Il et de sa femme Isabelle de Portugal. 

A 8 km de la ville, dans une vallée déserte, est le monastère abandonné de San Pedro de Cardena ou le Cid fut enterré en 1099 à côté de Chimène; en 1842 on
a transporté leurs ossements dans l'hôtel de ville de Burgos. Le Cid est né ait bourg voisin de Vivar ou Bivar, où on lui a élevé un monument commémoratif.

Histoire.
Fondée à la fin du IXe siècle, à la place de l'ancienne Cauca ou de Deobrigula, elle fut la résidence des comtes, puis des rois de Castille. En 1087, Alphonse Ill transporta sa résidence à Tolède; il transféra à Burgos l'évêché de Gamonal; en 1574, Burgos devint archevêché. Le 10 novembre 1808 le maréchal Soult écrasa à Burgos l'armée espagnole du marquis de Belveder; Wellington l'assiégea inutilement du 19 septembre au 29 octobre 1842. (A.-M. B.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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