| Breteuil ou Breteuil-sur-Noye (Britolium, Britogilum, Breteuil-en-Beauvoisis, etc.) est une commune du département de l'Oise. Population : 4200 habitants. On a voulu voir à Breteuil le Bratuspantium des Commentaires de César; rien ne vient confirmer cette tradition, et quoiqu'on ait trouvé à Breteuil et sur son territoire de nombreuses antiquités, les premiers documents certains sur cette localité ne remontent pas au delà du XIe siècle, époque à laquelle ses seigneurs, issus de la maison d'Amiens, portaient le titre de comtes, qu'ils abandonnèrent un siècle plus tard. Les habitants de Breteuil furent affranchis en 1224 de toutes taxes et impositions, et mis en possession du droit d'élire un corps de ville composé de six d'entre eux pour administrer leurs affaires. La seigneurie passa par alliance en 1305 à la maison de Montmorency-Beaussault, et y resta jusqu'en 1427; Catherine de Montmorency l'apporta alors à Mathieu de Roye, dont l'arrière-petit-fils, Charles, la donna en dot à sa fille, mariée le 15 novembre 1550 à Louis de Bourbon, premier prince de Condé. Henri II de Bourbon, prince de Condé, céda par échange en 1622 la seigneurie de Breteuil à Maximilien de Béthune, duc de Sully, maréchal de France, dont les descendants la possédaient encore en 1789 avec le titre de vicomté. Le château de Breteuil était une importante place forte où les rois séjournèrent souvent au Moyen âge. Il fut assiégé plusieurs fors, notamment en 1356 et en 1386. Il fut une première fois détruit en 1429 par les Anglais, ainsi que le village et l'abbaye Notre-Dame. Lahire releva peu après les fortifications de la place, qu'il occupa longtemps; mais dès 1431, elle fut traîtreusement livrée aux Bourguignons, qui la rasèrent, sauf la grosse tour ou donjon. Enfin, en 1434, après la prise de Clermont, Lahire l'em porta de nouveau à la suite d'un assaut audacieux et il inquiéta de là les Bourguignons à un tel point qu'ils traitèrent avec lui et achetèrent pour une somme considérable la démolition de la forteresse, qui fut dès lors complètement abandonnée comme place de guerre. La destruction du château ne mit pas le bourg de Breteuil à l'abri des insultes des gens de guerre, et il eut beaucoup à souffrir sous la Ligue. En 1575, les huguenots pillèrent le bourg et l'abbaye, et en 1589 tout fut de nouveau dévasté par les lansquenets du duc de Mayenne. Entre temps, des incendies achevèrent la ruine du pays en 1576, en 1620, en 1636 (celui-là allumé par les Espagnols), et en 1753. La ville a été rebâtie depuis ce dernier désastre, à peu près telle qu'on la voit aujourd'hui. -- Une rue de Breteuil. © Photo : Serge Jodra, 2009. L'abbaye de Notre-Dame de Breteuil appartenait à l'ordre de Saint-Benoît. Elle existait déjà au XIe siècle, époque où Gilduin, comte de Breteuil, en fut le second fondateur. Le premier abbé commendataire fut Jean du Bellay, cardinal et évêque de Paris, en 1527; un de ses successeurs, Jacques de Neuchèzes, évêque de Châlons, y introduisait en 1645 la congrégation de Saint-Maur. Au moment de sa suppression, en 1789, l'abbaye de Breteuil possédait encore des domaines considérables, et sa bibliothèque était riche en précieux manuscrits. Elle portait pour armoiries : d'azur, à une crosse d'or accompagnée de deux fleurs de lis du même. L'église était un monument remarquable de l'époque de transition. Elle a été presque entièrement démolie ainsi que la plupart des bâtiments claustraux qui avaient été réédifiés en 1764. L'ancienne chapelle de Saint-Cyr, dans le cimetière, appartient au XIIe siècle. La paroisse de Saint-Jean offre des parties de la même époque; mais le clocher, qui a 40 mètres de hauteur, ainsi que les façades sont de la Renaissance. Du haut de la motte du donjon du château qui existe encore, on domine tout le pays. L'orientaliste Langlès, membre de l'Académie des Inscriptions, était né à Breteuil en 1763. (Caix de Saint-Aymour). |