| Batardeau, digue destinée à garantir de toute infiltration un travail pratiqué au-dessous du niveau d'eaux voisines, et fréquemment employée dans la construction des écluses, des canaux et des piles de pont. Quand la hauteur des eaux qu'on veut maintenir n'est que d'un mètre, une simple levée de terre suffit, pourvu qu'elle ne soit pas exposée à un courant rapide. Si la hauteur est d'un mètre et demi, la digue en terre doit être consolidée par une série de pieux. Enfin, quand il s'agit de construire ou de réparer, soit une pile de pont au milieu du lit d'une rivière, soit les fondations d'un quai, on entoure l'endroit du travail d'une double rangée de pieux laissant entre eux un espace d'un mètre environ, réunis par des traverses, et les têtes par des entretoises; on forme deux solides parements, intérieur et extérieur, au moyen de planches jointives enfoncées verticalement et clouées sur les traverses; en enlève avec soin la vase qui se trouve entre les parements, et on en remplit l'intervalle avec de la terre glaise bien pilonnée. La distance entre les parements est ordinairement égale à la hauteur des eaux qu'il doit maintenir. C'est encore au moyen de batardeaux qu'on détourne le cours d'une rivière. Dans la fortification militaire, on nommait batardeau un massif de maçonnerie qui servait à retenir l'eau d'un fossé. (E. L.). | |