| Barrières (de barre, barrer), ouvrages avancés de fortification, dont on se servait au Moyen âge pour tenir l'ennemi à distance d'une place, ou qu'on établissait autour des camps. On donna le même nom aux obstacles en bois ou en fer placés devant certains hôtels, comme signe d'autorité et de féodalité : s'il survenait une émeute, le seigneur ou le magistrat descendait à sa porte pour entendre les griefs, mais restait on dedans de la barrière pour ne pas être assailli par les mutins. Les gouvernements, dans un intérêt fiscal, établirent des barrières ou bureaux de douanes entre leurs royaumes ou leurs provinces, pour faciliter la perception des droits d'entrée ou de sortie. Il en existait encore au XIXe siècle à l'entrée des villes pour la perception des octrois sur les marchandises, les denrées et les liquides soumis à un droit de commune. Celles de Paris étaient, avant 1800, d'une grande importance; mais après que la ville se dota pour enceinte d'une muraille bastionnée, les barrières ne furent plus que de petits bureaux de commis, des constructions en pierre meulière et pierre de taille, mais basses, et de l'aspect le plus modeste. On donnait, par extension, le nom de barrières aux guinguettes et aux cabarets qui les avoisinaient, et où les ouvriers de Paris allaient boire et danser les dimanches et fêtes. Autrefois, les sergents du Châtelet, à Paris, se tenaient ordinairement près de la barrière qui était en avant de l'édifice, afin d'être prêts à toute réquisition. Quand on leur construisit des corps de garde dans les divers quartiers de la ville, on donna à ces bâtiments le nom de barrières des sergents. Les postes militaires qui existaient à toutes les barrières de Paris furent remplacés, en 1857. Par des postes de sergents de ville. (E. L.). | |