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Bagnères-de-Bigorre est une ville du département des Hautes-Pyrénées, sur la rive gauche de l'Adour, au débouché du vallon de Salut et à l'entrée de la vallée de Campan, à 551 m d'altitude; 8100 habitants. Elle est renommée par ses eaux thermales. Histoire. « Numini Augusti sacrum Secundus Sebemdonis fil. nomine Vicanorum Aquensium et suo posuit. »Bagnères est désignée sous le nom de Vicus Aquensis; dans l'Itinéraire d'Antonin la ville porte le nom d'Aquae Bigerrionum; elle s'est appelée aussi Balneariae. Après la domination romaine, les eaux thermales de Bagnères semblent avoir perdu toute célébrité; la ville passa sous la domination des Wisigoths, à qui l'on attribue le canal de dérivation des eaux de l'Adour, appelé Canal d'Alaric, à 2 km en aval de Bagnères. Elle eut peut-être à souffrir de l'invasion des Sarrasins, qui furent battus par les Bigorrais à Lanne Mourine, entre les villages d'Ossun et de Juillan, et elle fut, dit-on, détruite par les Vikings. Ce n'est qu'au XIIe siècle que Bagnères semble s'être relevée de ses ruines, lorsque le comte de Bigorre, Centulle III, octroya à cette ville une charte d'affranchissement et de coutumes. Cette charte, rédigée en gascon, expose que le comté de Bigorre a eu beaucoup à souffrir des incursions des Navarrais, Tescins (brigands aragonais), Basques et Aragonais et que, pour protéger le pays, le comte Centulle a résolu de repeupler la ville de Bagnères et de donner aux pobladors et habitants bonnes et durables coutumes. La charte concède aux Bagnérais le droit de possession de leurs maisons à charge d'un cens annuel; on ne peut les contraindre à prêter au seigneur contre leur volonté. Les bourgeois ont une juridiction communale et leurs juges doivent être renouvelés tous les ans; ils ne peuvent être soustraits à leurs naturels et doivent faire droit dans les limites de la ville, mais on peut toujours appeler des sentences des juges communaux à la cour vicomtale à Tarbes. Le for admet la preuve par témoins, mais règle avec soin le duel judiciaire. On devient bourgeois après un an et un jour de séjour dans la ville et après avoir été présenté à la communauté, sans qu'aucune réclamation ait été faite. Les bourgeois ne doivent servir que trois fois l'an et pendant neuf jours seulement. Tout homme pouvant fournir une caution ne peut être arrêté. Les droits du vicomte en matière judiciaire sont réglementés avec soin. Cette charte et ces coutumes furent confirmées aux habitants de Bagnères par Esquivat de Chabannes, comte de Bigorre, en 1251, avec cette addition que tout meurtrier qui pourrait composer avec le comte, avec les parents du mort et avec la communauté, ne serait pas chassé de la ville ni du comté. Les Bagnérais étaient sans cesse en lutte avec les habitants des vallées voisines du Lavedan; un traité, datant aussi du XIIe siècle, régla les amendes et les compositions exigées pour les meurtres et les dévastations commis sur le territoire des deux pays. La commune de Bagnères était administrée par un conseil de soixante jurés, qui nommait les juges municipaux annuels. D'après l'enquête faite par ordre de Philippe le Bel, en 1300, dans le comté de Bigorre, Bagnères formait une des sept vigueries on baillies de la Bigorre; cette viguerie comprenait Bagnères, Pouzac, Baudéan, Ordizan, Cieutat, Pomaroux, Trébons, Labassère et Campan, formant en tout 1134 feux. La charte de coutumes de Bagnères fut à cette époque confirmée par le roi de France. Bagnères resta, comme le comté de Bigorre, entre les mains du roi de France jusqu'en 1361, date à laquelle le baron de Bazilhac, sénéchal du roi en Bigorre, reçut ordre de remettre le comté entre les mains du roi d'Angleterre, en exécution du traité de Brétigny. En 1367, Henri de Transtamare, qui, battu par Pierre le Cruel, s'était refugié dans le Languedoc, pénétra en Bigorre et s'empara de Bagnères par escalade; la ville fut pillée et les habitants massacrés. Bagnères redevint anglaise après le départ d'Henri de Transtamare pour la Castille; mais elle se souleva bientôt, ainsi que Tarbes et Tournay, contre Jean de Grailly, captal de Buch, lieutenant du roi d'Angleterre, pour se donner au duc d'Anjou, frère de Charles V (1369-1373). Au commencement du XVe siècle, Bagnères passa sous la domination des comtes de Foix et perdit son importance politique. Au XVIe siècle, ses eaux thermales furent fréquentées par un grand nombre de personnages connus; chantées par Du Bartas, célébrées par Montaigne, elles furent visitées souvent par Jeanne d'AIbret, et l'une des sources, qui a conservé le nom de source de la reine Jeanne, fit cesser, dit-on, la stérilité de la reine de Navarre. Lors des Guerres de religion et de l'invasion de Montgommery en Bigorre, Bagnères fut épargnée, mais dut fournir des otages aux vainqueurs. De 1588 à 1589, la ville fut ravagée par une terrible épidémie qui enleva les cinq sixièmes de la population. En 1660, un tremblement de terre renversa une partie de l'église de Saint-Vincent. Depuis le XVIIe siècle, l'histoire de Bagnères se confond avec celle de ses eaux thermales. Parmi les visiteurs célèbres, on cite Mme de Maintenon, qui conduisit à Bagnères, en 1675, le duc du Maine, la princesse des Ursins, le duc de Richelieu, d'Aiguillon, Nivernais, Bertin, Parny, etc. Au XVIIIe siècle, Bagnères rassortissait au parlement de Toulouse, intendance d'Auch, recette de Bigorre. D'après la division établie en 1342 par Pierre-Raymond de Montbrun, évêque de Tarbes, l'archiprétré de Bagnères, qui relevait de l'archidiaconé de la Barthe, comprenait onze paroisses : Campan, Baudéan, Asté, Gerde, Pouzac, la Bassère, Trébons, Ordizan, Antist, Montgaillard et Hüs. De longue date, la principale industrie de Bagnères a été l'exploitation des beaux marbres de la vallée de Campan. Dès la fin du XVIe siècle, mais surtout sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV, les marbres de Bagnères étaient exploités pour la construction des maisons royales. Monuments. Les Thermes de Marie-Thérèse et le Casino n'ont aucun intérêt monumental. |
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