| Arsinoé. - Deux villes égyptiennes portent le nom d'Arsinoé. Elles ne furent pas, comme on le croit parfois, bâties spécialement pour la reine Arsinoé, mais existaient depuis longtemps. Ptolémée II Philadelphe changea simplement leur nom et leur donna celui de sa femme : 1° Ville située au fond du golfe Héropolite, à 125 milles de Péluse, près de l'emplacement de la Pi-hakhiroth plusieurs fois mentionnée dans la Bible (Exode, XIIi, 2, 9 ; Nombres, XXXIII, 7). Le village moderne d'Argueroud, placé près de Suez, indique la position de cette ancienne Arsinoé. Là venait déboucher le Canal royal, terminé par Ptolémée Philadelphe, qui communiquait avec la branche Pélusiaque du Nil et atteignait Arsinoé après avoir traversé les Lacs amers. Plus tard, cette ville, restaurée ou agrandie par la dernière Cléopâtre, vit changer son nom en celui de Cléopâtris. 2° Le nom d'Arsinoé fut donné à Crocodilopolis, lors de la subdivision du XXIe nome et de la création du nome Arsinoïte. Le nome appelé Arsinoïte, à l'époque gréco-romaine, la province du Fayoum, était anciennement un district du XXIe nome de la basse Égypte, nommé hiéroglyphiquementTe-she (Pays du Lac) parce qu'il contenait le lac Moeris (Birket Qârûn). Le chef-lieu de ce district était la ville de Crocodilopolis ou était adoré le dieu Sebek à tête de crocodile. Le nome Arsinoïte, baigné par le lac Moeris et arrosé par une quantité de petites rivières, était l'un des plus riches de l'Égypte. Outre le blé, les céréales de toute sorte et les légumes du Nil, il produisait en abondance des figues, des grenades, des olives. Ses vignobles et ses jardins, remplis de roses, pouvaient rivaliser avec ceux des environs d'Alexandrie. Ces changements de dénomination eurent lieu sous Ptolémée Philadelphe et furent faits en l'honneur de sa soeur et épouse Arsinoé, de sorte qu'on doit les reporter au plus tôt en l'an 278 A. C. (Victor Loret). | |