| Apt (Apta Julia Vulgentium) est une ville de France, dans le département du Vaucluse, sur le Caulon, affluent de droite de la Durance. Population : 11900 habitants. Histoire. Apt, occupée par les Celtes dont cette ville tire probablement son nom, était, à l'époque de l'invasion romaine, le chef-lieu d'une peuplade, les Vulgientes, dépendant des Voconces. Elle fut détruite par les Romains vers l'an 125 av. J.-C. et relevée de ses ruines par Jules César. Elle prit alors le nom d'Apta Julia Vulgentium et reçut le titre de colonie latine. Située sur la grande voie aurélienne qui, par le mont Genèvre, conduisait d'Italie en Gaule, elle devint un des principaux points militaires défendant cette voie et fut promptement comptée au nombre des grandes cités de la seconde Narbonnaise. Elle conserva son rang dans le partage des Gaules par Auguste et elle devint, sous Hadrien, la première cité de la troisième Viennoise. Lors de la dissolution de l'empire, elle passa sous la domination des Burgondes, puis des Francs jusqu'à la fondation par Boson du royaume de la Bourgogne Cisjurane (879). Elle fut ensuite comprise dans le royaume d'Arles. En 1006, nous trouvons Humbert, comte ou vicomte d'Apt. Ce comté d'Apt n'était, en principe, qu'un fief mouvant du comté de Provence. A partir du XIe siècle, il se perpétue entre les mains des d'Agoult et des Simiane, descendants d'Humbert. La ville d'Apt reçut, dès le XIIe siècle, une administration municipale composée de quatre consuls et il y eut un baile et un juge nommés par les comtes de Provence. Ces magistrats présidaient les conseils de ville et l'assemblée du parlement ou conseil général, composé de tous les chefs de famille. A partir de 1257, les quatre consuls furent remplacés par deux syndics qui furent autorisés, en 1525, par le comte de Tende, gouverneur de Provence, à reprendre le titre de consuls. Elle brava les attaques du vicomte de Turenne au XIVe siècle et plus tard, pendant les guerres religieuses, du baron des Adrets. Depuis cette époque, l'histoire d'Apt, n'offre rien de remarquable. En 1660, cette ville reçut la visite d'Anne d'Autriche qui y vint honorer les reliques de sainte Anne, sa patronne, ou plutôt la remercier d'avoir fait cesser sa longue stérilité. Car une tradition populaire veut que les femmes qui désirent une progéniture aillent remuer le berceau de sainte Anne d'Apt. Dans les derniers siècles, Apt faisait partie du gouvernement militaire de Provence; elle relevait de l'archevêché, du parlement, de la généralité, de l'intendance et de la chambre des comptes d'Aix. Elle était le chef-lieu d'une viguerie, d'un évêché et d'une justice royale. Blason. Les armes d'Apt, qui remontent à 1404, sont : de gueules à une épée d'or dans son fourreau de sable posé en pal et entortillé de son baudrier de même, avec celle devise : Foelicibus Apta triumphis. Monuments. On a découvert à Apt, toutes les époques, de nombreux restes de la domination romaine. Le sol ancien, qui est à deux ou trois mètres, est jonché de débris antiques, urnes, sépultures, amphores, médailles, mosaïques, inscriptions et statues. La découverte la plus considérable est celle qui fut faite en 1728, d'un groupe composé d'une femme, de sa jeune fille et de son mari, portés à Paris et placés dans les jardins de Versailles. En 1600, on trouva une statue de Minerve au quartier des Tourrettes. On prétend qu'il y avait un hippodrome et un amphithéâtre sur l'emplacement duquel aurait été bâtie la cathédrale. Au Nord, sur une colline encore appelée Piémars (Podium Martis), était un temple dédié à Mars. Les principaux monuments subsistants sont l'ancienne cathédrale, aujourd'hui église paroissiale, l'ancien évêché et les débris des remparts. La cathédrale date du XIe siècle. Elle a été reconstruite vers 1056 par l'évêque Eliphant sur une église plus ancienne. Sous le sanctuaire existe une crypte construite avant le me siècle. Elle figure un choeur, entouré de bas-côtés. Au centre de l'hémicycle intérieur se trouve un autel, large dalle surmontant un bloc antique portant une inscription. Sur le revers des piliers carrés qui supportent la voûte sont gravés ces trois mots AHN CRIPTAM SCAL. Le mur circulaire des bas côtés se divise en sept niches formées par autant d'arcades engagées. On descend ensuite dans un étroit couloir de 1,40 m de hauteur sur 1 m de largeur, seul débris de l'église primitive. C'est là qu'une ouverture carrée fermée par une grille indique ce qu'on appelait le tombeau de sainte Anne qui contenait autrefois un voilà regardé comme celui de la sainte, mais qui ne remontait qu'au XIe siècle. Cette cathédrale e été remaniée au XIVe et au XVIe siècle. Depuis la suppression de l'évêché, elle est devenue église paroissiale. On remarque à l'intérieur un beau sarco phage gallo-romain, le tombeau des Sabran, des pierres tumulaires, une châsse émaillée du XIe siècle, des tableaux de Parrocel, de Mignard, etc. L'ancien évêché (1754) a été partagé entre la sous-préfecture, le tribunal et la mairie. Il ne reste guère des anciens remparts du XIIe siècle qu'une tour crénelée et une autre tour comprise dans les constructions de l'évêché et occupée par les bureaux de la mairie. Belles promenades plantées de platanes. (GE). | |