| Alès (Alestum, Alesiensis civitas, Alais) est une ville de France, dans le département du Gard, à 45 kilomètres au Nord-Ouest de Nîmes, sur la rive gauche du Gardon, au pied des Cévennes. Population : 39 400 habitants.. Monuments. L'ancienne collégiale dévenue cathédrale est en grande partie de style Louis XV; cependant deux fenêtres de la façade remontent au XIIe siège; le portail Ouest et la tour sont gothiques. L'ancien château, forteresse construite pour surveiller les nouveaux convertis, a servi ensuite de caserne et de prison; il s'élève à l'extrémité de la belle promenade de la Maréchale, dont le nom rappelle le séjour du maréchal de Montrevel, commandant les troupes royales dans les Cévennes contre les Camisards. Deux ponts relient la ville à la rive droite du Gardon; un aqueduc amène depuis 1878 l'eau des sources de la Tour situées au bord du Gardon à 7 km en amont d'Alès. Histoire. Longnon a voulu identifier Alès avec Arisitum; chef-lieu, au VIe siècle, d'un diocèse démembré de celui de Nîmes, mais cette opinion ne paraît pas devoir être acceptée, bien que des débris romains découverts à diverses reprises attestent que, dès l'Antiquité, ce lieu était déjà un centre d'habitation. Il faut descendre jusqu'au XIe siècle pour trouver dans l'histoire des mentions certaines d'Alès; c'était alors une possession de la maison d'Anduze. En 1200, les trois coseigneurs qui se partageaient alors la suzeraineté de la ville, Bernard d'Anduze, Pierre Bermond et Raimond Pelet, lui concédèrent une charte de consulat dont le texte provençal, plusieurs fois publié, est un curieux monument, à la fois des franchises municipales et de la langue vulgaire. En 1243, Alès fut acquis par le roi de France, Louis IX, qui en confirma les privilèges; confirmation renouvelée par la plupart de ses successeurs. Le ville fut dès lors comprise dans la sénéchaussée de Beaucaire. En 1345, elle passa sous la suzeraineté d'Humbert ll, dauphin de Viennois, qui la céda en 1317 à la maison de Beaufort en faveur de laquelle la seigneurie d'Alès fut érigée plus tard en comté (1396). La Réforme marqua le début de longues dissensions et de luttes qui ne se terminèrent qu'au XVIIIe siècle. En 1375, le maréchal de Damville, qui s'était joint aux protestants, s'empara d'Alès qui devint l'un des principaux centres des réformés du Midi. L'édit de Nantes en fit une place de sûreté; elle résista aux troupes royales même après la chute de La Rochelle et ne fut soumise qu'en 1629. La Paix d'Alès ou Édit de grâce. - On donne ce nom à la convention signée le 27 juin 1629, à Alès, après la prise de cette ville par Louis XIII, et qui termina la dernière guerre religieuse. Les calvinistes durent renoncer à leurs places de sûreté, à leurs assemblées, à leurs privilèges, à leur organisation par églises; ils conservèrent toutefois la liberté de leur culte. Après la révocation de l'édit de Nantes, la ville d'Alès, dont la population, en dépit de son abjuration collective, était restée très attachée à la religion réformée, eut beaucoup à souffrir. On y construisit d'abord une forteresse pour servir de base aux opérations dans les Cévennes, puis, pour surveiller de plus près l'état spirituel du massif montagneux situé entre le diocèse d'Uzès et le Rouergue, on démembra du diocèse de Nîmes la partie Nord-Ouest, la plus obstinée dans son attachement à la Réforme, et l'on en fit un nouveau diocèse dont Alès fut le chef-lieu (1694). Peu de temps après on y établit an séminaire. En 1702, l'intendant Basville y installa son tribunal. Le 24 décembre de la même année, la garnison sortie pour surprendre une assemblée de protestants, qui se tenait dans les prairies d'Alès, fut en grande partie massacrée par le chef des camisards, Cavalier. Prospère dès le XIIe siècle, principalement par le commerce et l'industrie de la draperie, Mais ne s'est relevée qu'au XIXe siècle de la ruine qui avait été la conséquence des guerres religieuses. Blason. Les armoiries d'Alès sont de gueules à un demi-vol à dextre d'argent. En 1575, la baronnie d'Alès avait passé à la maison de Montboissier; en 1584, elle passa à celle de Montmorency et enfin, en 1630, à celle de Bourbon-Conti ; le comte d'Alès avait la première place de la noblesse dans les états de Languedoc. (A. Giry). | |