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Alcazar,
nom de plusieurs palais moresques
de l'Espagne.
Alcazar
de Medina-al-Zahra.
L'alcazar de Medina-al-Zahra, que le sultan
Abdérame III commença, en 930,
à peu de distance de Cordoue, pour
une favorite nommée Zahra, paraît avoir été
le plus somptueux. On y employa les plus habiles architectes de Bagdad,
de Constantinople et d'autres pays;
10 000 ouvriers y travaillèrent chaque jour; 1 400 mulets et 1 000
animaux de trait transportaient les matériaux; 1100 charges de terre
et de plâtre étaient apportées tous les trois jours,
et on mettait journellement en oeuvre 6 000 pierres de taille, sans compter
les dalles de pavage, les pierres non taillées et les briques.
L'architecte qui dirigea les constructions
est appelé par les uns Abdallah ben-Younas, et par les autres Moslémah-ben-Abdallah.
Le palais de Zahra avait 2 700 coudées (214, 50 m) de longueur de
l'E. à l'O., et 1500 coudées (64 m) de largeur. Sur la principale
porte d'entrée, on avait placé la statue de Zahra. Sur 4312
colonnes de diverses proportions et de marbres variés qui soutenaient
ou ornaient l'édifice, 1013 avaient été apportées
d'Afrique, 19 de Rome, 140 avaient été données par
l'empereur grec Constantin IX, et le reste était tiré des
diverses contrées de l'Espagne. Les portes des appartements
étaient de fer ou de cuivre argenté et doré. Le pavage
était en pièces dé marbre, ornées de dessins;
des marbres, des stucs de couleur, des arabesques, recouvraient également
les murailles; les poutres et les caissons,
en bois de cèdre, étaient délicatement travaillés;
on avait peint les plafonds en or et en azur. Dans quelques salles, une
eau pure et transparente jaillissait d'admirables fontaines, et retombait
dans des bassins de marbre.
La salle du calife,
entre autres, contenait une fontaine de
jaspe, au milieu de laquelle était un cygne d'or qui venait de Constantinople,
et ornée de figures humaines également apportées de
l'Empire grec, et de 12 figures d'animaux
en or et en pierres précieuses, exécutées à
Cordoue. Au palais étaient attenants
des vergers, des pièces d'eau, des bosquets de myrtes et de lauriers:
dans ces jardins on remarquait des bains avec leurs réservoirs en
marbre et leurs tapis historiés de fleurs
et d'animaux, et un Pavillon du calife, supporté par des colonnes
en marbre blanc avec chapiteaux dorés,
et contenant une grande vasque de porphyre, d'où un mécanisme
ingénieux faisait jaillir une colonne de vif-argent reflétant
les rayons du soleil; on entrait dans ce pavillon par des portes d'ébène
et d'ivoire. Entre autres dépendances du palais, il faut citer encore
un hôtel des monnaies, des casernes pour la garde du calife, et une
mosquée à 5 nefs,
longue de 97 coudées (62 m), large de 49 (31 m), où se trouvait
une chaire d'un travail merveilleux. L'Alcazar de Zahra ne subsista pas
longtemps; on le démolit au XIe
siècle.
L'Alcazar
de Cordoue
L'Alcazar de Cordoue,
dont on a fait depuis un palais de l'Inquisition,
puis un haras royal et une prison, fut construit en 786 par Abdérame
Ier. Il offre l'aspect d'une vieille
forteresse. Les créneaux qui le surmontent ne forment aucune saillie
sur le profil du mur, mais sont rangés comme les dents d'une scie.
L'Alcazar
de Ségovie.
Au contraire, dans l'Alcazar de Ségovie,
paré d'une élégante couronne de tourelles, les créneaux
sont placés en encorbellement;
des jours, pratiqués de haut en bas dans la partie de ces créneaux
qui est en saillie, permettaient aux assiégés de voir le
pied du mur sans se découvrir, et de faire pleuvoir par là
les projectiles sur les ennemis.
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L'alcazar
de Ségovie.
Cet Alcazar, jadis palais des rois, est
situé sur un roc escarpé. Il passe pour avoir été
fondé par les Wisigoths
et embelli par les Arabes;
les appartements ont varié de distribution selon les âges
la cour principale et le grand escalier
paraissent être de la fin du XVIe
siècle. L'une des pièces les plus remarquables est la Salle
des rois; les boiseries qui en revêtent les parois sont richement
sculptées, et surmontées d'une corniche
supportant les statues des rois d'Oviedo, de Léon et de Castille,
depuis Froïla 1er jusqu'à Jeanne
la Folle.
L'Alcazar
de Séville.
Dans l'Alcazar de Séville,
il semble qu'on ait voulu faire concourir tous les genres d'architecture
à l'embellissement de l'édifice : le cintre moresque se combine
gracieusement avec l'ogive, ou bien les galeries moresques sont soutenues
par des colonnes d'ordre corinthien. Une inscription placée à
la façade de l'Alcazar désigne Pierre
le Cruel comme ayant fait construire les palais de Séville;
mais une inscription arabe plus ancienne dit que le roi Naser en a bâti
la plus grande partie, et que les travaux ont été dirigés
par l'architecte Jalubi.
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L'alcazar
de Séville.
Les parties anciennes semblent remonter
au XIIe siècle; il n'y a que la
façade et l'étage supérieur qui soient du temps de
Pierre le Cruel; quelques travaux ont été faits sous Charles-Quint
et sous Ferdinand VI. Les parois des murs, comme dans les autres constructions
arabes, sont recouvertes de faïences vernissées et d'ornements
en stuc. On remarque surtout la salle des Ambassadeurs, que couronne une
coupole hémisphérique incrustée de bois peints et
dorés. |
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