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Aire-sur-l'Adour
(Vicus Julii, Civitas Atturensium, Civitas Aturum, Adura) est une
commune de France, dans le département
des Landes.
Population : 6663 habitants.
Histoire.
Les Maures d'Abdérame la dévastèrent et elle eut particulièrement à souffrir des guerres qui désolèrent la contrée dans les siècles suivants : aussi était-elle à la fin du XIIe siècle à peu près dépeuplée; on dut unir à l'évêché privé de ressources l'abbaye du Mas, voisine de la ville. Aire appartenait aux évêques : ceux-ci étaient impuissants à se faire respecter; l'un d'eux, Anesance de Toujouse, de la maison de Joyeuse, fut massacré sous le règne de Charles le Bel, par des barons jaloux. En vain, les prélats avaient appelé en pariage le roi d'Angleterre pour la justice du Mas; en vain ils s'associèrent le vicomte de Marsan dans l'exercice de leur juridiction sur leur ville épiscopale, l'évêque Garcias dut quitter précipitamment son palais emporté d'assaut (1331). En 1332, les bourgeois d'Aire obtinrent d'importants privilèges. Le 16 novembre 1418, une ligue appelée Ligue d'Aire fut conclue dans cette ville par les représentants les plus puissants de la féodalité méridionale : le sire d'Albret, les comtes de Foix, d'Armagnac et d'Astarac. Pendant les Guerres de religion, en 1569, les églises d'Aire furent ruinées, les maisons saccagées par les soldats de Montgomery. Monuments.
Le palais épiscopal est de construction moderne; en 1616, le parlement de Bordeaux accorda 15,000 livres d'indemnité à l'évêque d'Aire dont on avait rasé le palais pour empêcher l'ennemi de s'y établir. Le pont de pierre sur l'Adour, écroulé pendant la Révolution, a été rebâti en 1834. Dans les environs de la ville, deux camps
romains protégeaient les vallées
entre lesquelles s'élève Aire; on en voit encore les vestiges.
Des fouilles ont mis à découvert sur le coteau ouest de la
ville, appelé le camp de Pompée, un nombre considérable
d'autels votifs dédiés à
Mars, Marti Lelhuno; le dieu de la guerre
devait avoir sur cette hauteur un temple qui a peut-être été
ruiné par les barbares. (A.
Brutails).
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Aire-sur la-Lys,
(Aria, Aeria Atrebatum) est une commune du département
du Pas-de-Calais,
à 18 kilomètres au Sud-Est de Saint-Omer,,
située au confluent de la Lys,
de la Melde, du Maldick et de la Laquette, à la jonction des canaux
de Neuffossé, de Saint-Orner et de la Bassée. Population
: 9976 habitants.
Histoire.
La charte communale d'Aire, qui nous est parvenue, émane du comte Philippe d'Alsace et porte la date de 1188, mais la plupart de ses dispositions, qui rappellent le droit le plus ancien, témoignent qu'en réalité c'est là une confirmation des lois et coutumes qui régissaient la ville depuis longtemps déjà quand les habitants en obtinrent la reconnaissance du comte Robert, à la fin du XIe siècle. Cette charte est célèbre dans l'histoire des institutions municipales françaises, sous le nom de Loi de l'amitié. Elle a été souvent publiée, traduite ou commentée. L'amitié (amicitia communis, amicitiae communitas), c'est l'association des habitants (amici, conjurati) tous solidaires les uns des autres, liés ensemble par un serment, ce que, ailleurs, on nommait la commune. Les magistrats de cette association, à la fois juges et administrateurs, étaient le préfet, gardien ou reward de l'amitié (praefectus amicitiae) et douze juges (XII selecti judices). Au cours du XIIIe siècle, ces magistrats prirent les noms plus usités de mayeur et d'échevins. L'autorité du suzerain, représentée d'abord par un châtelain qui gardait le château, le fut plus tard par un bailli. La charte de commune d'Aire fut confirmée en 1192, par Philippe-Auguste, lorsqu'il vint prendre possession de la partie de la Flandre à laquelle il prétendait. Reconquise par le comte Baudoin IX (1198), Aire fut rendue à Philippe-Auguste par la paix de Péronne (1199), puis, comprise dans le comté d'Artois lors de l'érection en comté des territoires distraits de la Flandre. Robert d'Artois à son avènement confirma la charte de commune (1237) qui fut encore confirmée par Philippe VI (1347). En 1374, Marguerite de Flandre octroya à Aire une constitution municipale compliquée, comme toutes celles que les juristes d'alors s'ingéniaient à élaborer. Elle eut pour conséquence de livrer le gouvernement de la ville à quelques familles bourgeoises dévouées au suzerain. En 1466, le duc Philippe le Hardi apporta quelques changements à cette organisation. En 1482, la ville fut rendue à Louis XI après un siège simulé. Le traité de Senlis (1493) la mit au nombre des villes séquestrées sous la garde d'un maréchal de France. En 1498, Louis XII la rendit à l'archiduc Philippe le Beau : elle fit partie depuis lors des Etats de la maison d'Autriche et vit ses privilèges et coutumes confirmés par Charles-Quint (1516). Le 27 juillet 1641, le maréchal de la Meilleraye s'en empara après un siège de deux mois, mais à peine était-elle occupée par les troupes françaises qu'elle fut assiégée de nouveau par les Espagnols; le commandant français dut capituler le 7 décembre de la même année. La paix des Pyrénées (1659) la laissa à l'Espagne. En 1676, le maréchal d'Humières l'investit et la prit après quelques jours de siège. Vauban, qui avait alors dirigé l'attaque, entreprit quelques années plus tard de transformer ses fortifications; elles étaient en construction quand, en 1710, les alliés envahirent l'Artois. Marlborough et le prince Eugène s'emparèrent de la place après 52 jours de tranchée (8 novembre 1710). La paix d'Utrecht la restitua définitivement à la France (1713). Après avoir été le chef-lieu d'une des châtellenies de la vaste Flandre du XIIe siècle, Aire devint l'un des neuf bailliages de l'Artois. Jusqu'à la fin de l'Ancien régime l'échevinage y eut juridiction sur les bourgeois; la juridiction royale était exercée par le grand-bailli. Les coutumes de la ville et banlieue d'Aire, rédigées par l'échevinage, furent adoptées par les divers états de la ville en 1509. Ses armoiries étaient : de gueules à un aigle d'argent becqué et onglé d'or. Avant la Révolution,
elle avait une collégiale, deux paroisses, cinq couvents de femmes,
un couvent de capucins, cinq hospices et hôpitaux, une pédagogie
qui avait remplacé un collège de jésuites, et une
école de frères de la doctrine chrétienne. Au Moyen
âge l'industrie de la draperie y avait été assez
florissante, mais elle était déjà déchue au
XVe siècle. Plus tard les principaux
établissements industriels furent des distilleries, des meuneries,
des tanneries et des brasseries.
Eglise des jésuites, devenue chapelle de l'Institution de Sainte-Marie; ancienne église du collège de jésuites fondé en 1613, supprimé en 1769. C'est un vaste bâtiment à une nef, élevé au XVIIe siècle sur le modèle des autres églises de la congrégation. Le bailliage (mon. hist.). Petit édifice gracieux et original en style de la Renaissance, élevé en 1595, pour servir de corps de garde et où le bailli siégea au XVIIe siècle. C'est un monument en forme de trapèze, orné de portiques sur deux de ses côtés. Le premier étage, en briques diversement colorées, est percé de deux fenêtres à meneaux. Des pilastres cannelés supportent un attique décoré d'une série de bas-reliefs représentant les quatre éléments et les vertus. Du côté de la place s'élève, au-dessus des portiques, une bretèche en encorbellement couverte d'un toit supporté par quatre colonnettes. Hôtel de ville, construit de 1714 à 1724, dominé par un beffroi haut de 94 m. Le rez-de-chaussée est occupé par une halle ouverte. (A. Giry). |
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