| Abydos. - Ville de l'ancienne Asie Mineure, en Mysie, qui s'élevait un peu au Sud-Est de Sestos, sur la rive méridionale de l'Hellespont, dans un des endroits les plus resserrés du détroit qu'Hérodote évaluait à environ sept stades et que nos géographes d'aujourd'hui représentent comme n'ayant que 2000 mètres. Cette ville, aujourd'hui en ruine, fut, au dire des anciens, fondée par les Troyens, puis conquise par les Thraces et par les Milésiens. Elle est citée par un grand nombre d'auteurs de l'Antiquité , entre autres par Homère, Thucydide, Hérodote, Xénophon, Diodore, Strabon, Tite-Live, Méla, Ptolémée. Elle est célèbre dans l'histoire par l'héroïque défense de ses habitants, qui, assiégés par Philippe II, aimèrent mieux s'ensevelir sous les ruines de leur ville que de se rendre à discrétion. C'est là que Xerxès Ier, roi des Perses, jeta le fameux pont de bateaux à l'aide duquel il put, en l'an 480 avant l'ère chrétienne, faire passer l'Hellespont à son armée; c'est aussi dans le port d'Abydos qu'Alexandre débarqua lorsqu'il se rendit en Asie pour y venger l'invasion des Perses. Mais ces événements historiques ont moins illustré Abydos que les amours légendaires de Léandre et d'Héro, dont elle fut le théâtre. Léandre, toutes les nuits, traversait le détroit à la nage pour rendre visite à sa maîtresse; comme il accomplissait l'un de ces voyages, il fut assailli par une tempête, et périt sous les yeux d'Héro. Ce passage à la nage qui paraissait merveilleux aux anciens a été exécuté par Byron, et le poète, en mémoire de Léandre et d'Héro, a chanté leurs amours en un petit poème bien connu : la Fiancée d'Abydos. Les Abydeniens passaient: pour être mous et efféminés, et leur mollesse avait donné lieu à ce proverbe : N'abordez pas sans précaution à Abydos. Le village turc qui s'élève sur les ruines de l'antique cité s'appelle Bovali-Kalehsi. | |