| La méridienne (Le Repérage des astres) est l'intersection du plan méridien avec l'horizon. C'est une ligne qui va du Nord au Sud. Elle a été historiquement d'une très grande importance. Voici les trois principales méthodes traditionnellement utilisées pour sa détermination. 1° Par la boussole. La déclinaison magnétique étant occidentale à Paris et de 15°12' par exemple, si l'on prend une boussole de déclinaison munie d'une lunette, et si cette boussole est orientée, de manière à ce que l'aiguille aimantée soit dans la direction de 0-180°, comme la déclinaison de Paris est occidentale, on dirigera la lunette à 15°12' à l'Est, et cette lunette, étant assujettie à se mouvoir dans un plan vertical, permettra de jalonner une ligne en visant alternativement vers le Nord et vers le Sud, et donnera la méridienne. 2° Détermination de la méridienne par les hauteurs correspondantes du Soleil. Sur une table ou sur un terrain horizontal, on trace une ou plusieurs circonférence, au centre desquelles on place un gnomon ou une tige verticale qui porte ombre sur ces circonférences, d'abord avant midi, puis dans la soirée : Supposons que l'extrémité du gnomon ait son ombre en A vers neuf heures du matin et en A' vers trois heures du soir sur la même circonférence; comme le mouvement des astres est uniforme, le Soleil a mis le même temps pour passer de la position qu'il en, ensuite employé pour aller de midi à la position qu'il occupait à trois heures de l'après-midi. Si donc du centre O n abaisse une perpendiculaire Oa sur la ligne AA', cette ligne Oa sera la méridienne. On répétera cette construction pour deux ou plusieurs autres circonférences qui seront rencontrées par l'ombre en B et B', C et C', et l'on obtiendra deux nouvelles directions Ob et Oc qui seront deux nouvelles méridiennes, que l'on trouvera confondues avec 0a. On aura donc ainsi la ligne Nord-Sud qui sera la méridienne géographique du lieu. 3° Détermination de la méridienne par la polaire. - Comme l'étoile polaire, celle de la Petite-Ourse n'est pas située exactement au pôle, mais bien à 1°15' du pôle environ, elle passe deux fois par jour au méridien et le rayon visuel mené à la polaire ne s'écarte jamais de la méridienne d'un angle supérieur à 1°15'. La Connaissance des Temps et l'Annuaire du Bureau des Longitudes permettent de trouver pour chaque jour de l'année les heures des passages de cet astre au méridien. On peut donc installer une lunette assujettie à se mouvoir dans un plan vertical, et viser l'étoile polaire avec cette lunette, que l'on abaisse ensuite jusqu'à un jalon qui se trouvera au Nord dans le méridien. On fait ensuite osciller cette lunette vers le S. et placer un second jalon qui se trouvera également dans le même plan. La ligne obtenue en joignant les deux jalons est donc la méridienne. On donne encore la méthode suivante : un premier fil à plomb étant fixé, un autre mobile, à un ou plusieurs mètres de distance, mais à peu près dans la direction de la méridienne, au commencement ou à la fin de la nuit, à l'heure du passage de la polaire au méridien, on déplace le second fil à plomb de manière que l'étoile polaire soit cachée par le plan des deux fils qui est le plan méridien et la direction de ces deux fils donne la méridienne, déterminée fort exactement quand même il y aurait une erreur de quelques minutes dans l'évaluation du passage de l'étoile polaire. L'opération est beaucoup plus exacte quand on emploie la méthode des hauteurs correspondantes si l'on opère à l'époque des solstices. (L. Barré).
| En librairie - Denis Guedj, La Méridienne, Pocket Editions, 2003. - Andrée Gotteland, Les cadrans solaires et méridiennes disparus de Paris, CNRS, 2002. Emmanuel de Roux, On a marché sur la Méridienne (de la Mer du Nord aux Pyrénées), Fayard, 2001. | | |