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Origine
et développement; caractère général
Les Arabes, antérieurement
à Mohammed, n'étaient pas restés
enfermés dans leur péninsule : leurs incursions guerrières
les avaient amenés souvent à franchir la frontière
septentrionale de leur pays; leurs relations commerciales s'étendaient
très loin, et les maintenaient en communication constante avec l'Asie
Mineure ,
la Phénicie, la Mésopotamie, la Perse ,
l'Inde
et même la Chine ,
et leur avaient permis de prendre une idée de la civilisation contemporaine;
de nombreux juifs, réfugiés
au milieu d'eux, plusieurs très instruits, apportant avec eux des
textes littéraires et scientifiques, purent leur inspirer déjà
quelque désir d'apprendre. Avant l'islam ,
la médecine, jusqu'alors simplement
empirique, fit l'objet de l'étude de rares curieux; c'était
alors de la Syrie que venaient les maîtres et les enseignements.
La période de la conquête resta forcément stérile;
fanatisés par le succès, les Arabes ne songeaient pas encore
à servir la civilisation; l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie
en est le témoignage incontestable. Mais ces dispositions hostiles
ne durèrent pas; bientôt, au contraire, l'activité
de la vie intellectuelle prit un essor extraordinaire, facilité
grandement par l'adoption de l'arabe comme
langue religieuse, officielle. Il fut adopté par les peuples soumis
et convertis, depuis Gibraltar
jusqu'aux rivages indiens; les anciens dialectes continuèrent de
servir pour l'usage courant; ils eurent encore une littérature sans
doute; mais l'esprit de l'islam envahit tout. La part que prirent directement
les Arabes au développement du mouvement civilisateur qui porte
leur nom fut probablement assez restreinte; les califes eurent surtout
le mérite de rechercher, de protéger, d'encourager les hommes
studieux ou instruits de leurs vastes empires, en les appelant à
leurs cours, en leur fournissant des livres, en créant des centres
d'études et d'enseignement, dans lesquels la médecine tenait
une large place.
Nous savons déjà
que l'une des principales sources de la médecine arabe doit être
cherchée dans les écoles de la Mésopotamie et surtout
de la Perse ,
où se trouvaient traduits soit en syriaque, soit en persan, les
principaux ouvrages de la Grèce
et de l'Inde .
Les califes les firent de nouveau traduire en
arabe;
quelques ouvrages furent sans doute aussi directement traduits du grec.
Tous les moyens étaient
mis en usage pour
se procurer les livres, même les plus rares; on vit le calife AI-Mamoun
introduire l'obligation de fournir des manuscrits
comme conditions d'un traité de paix.
Les nestoriens
( La
Médecine byzantine) furent aidés dans leur tache par
les juifs et les jacobites. Non seulement les juifs fournirent ce que pouvait
donner la tradition hébraïque ( La
Médecine dans le Croissant fertile); mais, ayant à leur
disposition, en Palestine, à Nisibe
en Syrie, à Sura et à Pumbeditha en Perse, et ailleurs encore,
d'excellentes écoles, ils contribuèrent à la vulgarisation
de la science grecque. Le plus connu des jacobites est Sergius, le meilleur
traducteur que Khosroès Nouchirvan ait eu à son service.
Sergius, qui était médecin et connaissait à fond le
grec et le syriaque, commenta Aristote et fit passer en syriaque beaucoup
de livres grecs dont plusieurs tirés de la collection hippocratique.
L'école
d'Alexandrie, dont la décadence
n'était pas complète au commencement du VIIe
siècle, contribua aussi notablement
au développement de la civilisation arabe et à la diffusion
de la médecine grecque. Il y
avait des médecins arabes à Alexandrie au moment de la conquête;
Ibn-Abi-Ossaïbiah, auteur d'un ouvrage précieux sur les vies
des médecins célèbres, cite Ebn-Abdjar nommé
aussi Alkinani, qui y professait alors, et qui fut contraint par Omar à
se faire musulman. Amrou, qui avait incendié
la bibliothèque, sur l'ordre d'Omar, revint à de meilleurs
sentiments et fit son ami de Jean Philipponus,
le grammairien, un des réviseurs de Galien,
un de ceux aussi qui avaient fait tous leurs efforts pour éviter
le désastre. On se mit à l'étude de bonne heure, s'il
est vrai, comme le dit Lassen, que déjà du vivant de Mohammed
il existait à Sanaa ,
dans le Sud de l'Arabie (Yémen ),
une école de médecine dirigée par Haret-ben-Caladah,
disciple de l'école de Djondisabour, favori du roi Khosroès
Nouchirvan, et ensuite ami de Mohammed, et peut-être son médecin
particulier. La première période de la médecine arabe
ne fut naturellement pas la plus brillante; néanmoins dès
cette époque les encouragements n'avaient pas fait défaut
aux travailleurs. Moawiah, le premier calife
de la famille des Ommeyyades, établi à Damas ,
consacra ses soins à la fondation de nombreuses écoles, de
bibliothèques, d'observatoires, appela à lui tous les savants
qu'il put découvrir et fit régner l'activité dans
les écoles; il attacha à sa personne des médecins
chrétiens, de même que le sanguinaire Al-Hadjdjàdj,
mort en 714,
gouverneur de l'Irak, qui prit à son service Théodocus, mort
en 708,
et Théodunus, les derniers élèves notables de la vieille
école alexandrine. Théodocus eut de la célébrité
et forma de nombreux disciples.
Sous les Abbassides,
l'attention se porta davantage encore sur les sciences, et l'oeuvre entreprise
fut poursuivie avec ardeur. Le deuxième des califes de cette famille,
AI-Mansour,
fondateur de Bagdad ,
s'attacha George Bakhtichou, le chef d'une célèbre famille
médicale, et le chargea de la traduction en arabe d'ouvrages considérables
qu'il se procurait près de l'empereur de Constantinople
auquel il envoyait des ambassades dans ce but. Son successeur, Haroun-er-Rechid
(786-809),
contemporain de Charlemagne, ne montra pas
moins de zèle. Il enleva, de diverses villes grecques et de Chypre ,
de nombreux livres qui passèrent en arabe. Il avait pour guide le
fameux médecin Mésuë, qui conserva
sa position sous Al-Mamoun. Celui-ci créa
un véritable institut de traductions, divisé en sections
ayant chacune à leur tête un directeur spécial. Aristote
et Galien furent traduits dans ce savant cénacle.
C'est aussi sous Al-Mamoun que fut traduite du persan
en arabe la Samhitâ de Charaka,
ainsi qu'un livre sur les poisons attribué à Chanak, qui
peut n'être pas le même que Charaka. L'Ayurvéda
de Suçruta était déjà connu des Arabes sous
Haroun-er-Rechid, et des Persans
peut-être assez longtemps auparavant.
Vers 710,
un Chaldéen, Ibn-Wahchiya, passe pour avoir traduit en arabe un
livre sur les poisons et un traité d'agriculture, contenant des
chapitres de médecine. Les successeurs d'Al-Mamoun, continuèrent
son oeuvre, aidés par des savants comme Honein-ben-lshac (Johannitius)
qui fit encore de grandes traductions.
La dislocation de
l'empire en un grand nombre d'Etats séparés favorisa la création
de nombreux foyers scientifiques secondaires au grand bénéfice
de la science. Il y eut des centres d'instruction à Boukhara ,
à Ghazna
dans le Maghreb, dans le Kairoan, en Egypte ,
en Syrie, etc.
C'est en Espagne ,
sous les Ommeyyades, établis là au VIIIe
siècle, que les sciences eurent
leur plus grande prospérité; on s'y occupa moins de théologie
et de grammaire et l'esprit se dégagea davantage des entraves étroites
où le retenait la, rigidité du Coran ;
il y eut un semblant d'émancipation de a pensée, favorisé
par la présence des nombreux juifs
instruits, dont l'arrivée avait précédé celle
des Arabes. Abderraman Ier,
s'occupa surtout d'architecture et édifia
des palais splendides dans sa résidence de Cordoue;
sous Abderraman III, des savants furent appelés des grands centres
d'Orient, et formèrent à Cordoue une sorte d'académie
qui s'occupait de toutes les branches de la science. On en eut fini bientôt
avec les traductions et ce fut une active période où les
encyclopédies
succédaient aux compilations qu'on enrichissait de notions nouvelles.
Hakim II, qui succéda à Abderraman
III, s'occupait lui-même de sciences; il composa une bibliothèque
immense et prenait part aux discussions scientifiques dans les réunions
des savants de son entourage. La même animation régnait dans
toute la péninsule; au XIIe
siècle, l'Espagne possédait
70 bibliothèques et 17 grands établissements d'instruction,
tandis que le monde latin n'avait que ceux de Salerne et de Paris,
et pas une bibliothèque un peu considérable.
Le caractère
général de la médecine arabe, c'est, on doit s'y attendre
d'après l'histoire de son développement, de manquer à
peu près complètement d'originalité; elle est le reflet
des idées et des doctrines qui l'ont alimentée, c.-à-d.
de la médecine grecque et de
la médecine indienne; mais
elle est surtout grecque. Entre les mains des Arabes, la science ne progressa
guère; ils en furent les gardiens fidèles; mais, par faute
d'indépendance d'esprit, ils se bornèrent à entreprendre
de l'adapter à leurs besoins et à augmenter la somme déjà
respectable des remèdes qu'elle mettait en usage. Ils eurent à
leur disposition surtout Hippocrate, Galien,
Aristote,
Dioscoride,
Oribase,
Paul d'Egine, des traités d'Alexandre
de Tralles, de Philagrius et un certain nombre d'auteurs grecs aujourd'hui
perdus. La doctrine galénique règne chez eux sans conteste;
on y trouve à peine quelques traces du méthodisme, qui se
conserva si longtemps en Occident. Certaines branches de la science ont
été complètement négligées par eux,
et avant tout l'anatomie ,
dont leurs scrupules religieux les empéchaient de s'occuper eux-mêmes.
Ils s'en sont pour cela rapportés aux anciens. La physiologie,
qui aurait pu tirer quelques profits des progrès de la chimie et
de la physique, resta également stationnaire. La chirurgie n'avança
guère non plus; Albucasis a beaucoup
emprunté à Paul d'Egine. Les Arabes qui avaient horreur des
opérations sanglantes, remplaçaient partout le bistouri par
le cautère. Ils s'occupèrent assez rationnellement d'ophtalmologie;
quant aux maladies des femmes, elles étaient abandonnées
aux sages-femmes. En médecine, ils étaient remarquables par
la minutie avec laquelle ils examinaient les malades; ils donnaient surtout
leur attention au pouls et à l'état des urines. Leur matière
médicale a pour base Dioscoride, enrichi d'une foule de produits
de la Perse et de l'Inde. Ils avaient
le goût des associations de remèdes et des mélanges
de parfumerie, et une grande aversion pour les remèdes très
actifs. Les Arabes créèrent un grand nombre d'hôpitaux
dont plusieurs furent très remarquables; il y en eut dans toutes
les grandes villes, à Djondisabour, à Bagdad
ou on en érigea plusieurs, à Merv, à Ispahan ,
à Antioche, à Jérusalem,
à Damas ,
à La Mecque, etc.
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Anatomie
de l'oeil, par al-Mutadibih (XIIIe siècle).
Principaux médecins
arabes.
Nous avons déjà
eu l'occasion de citer quelques-uns des principaux traducteurs, en tête
desquels est la famille des Bakhtichou de l'école de Djondisabour,
puis Mésuë le Vieux, dont de nombreux
écrits ont été traduits en latin; Honeïn (Johannitins),
qui passa deux ans en Grèce
pour apprendre la langue; ses fils et son neveu furent comme lui d'habiles
traducteurs. Plusieurs des livres d'Honeïn ont été publiés
en arabe; l'un fut traduit du syriaque en
hébreu.
Parmi les savants
arabes du IXe
siècle, Rhazès
mérite une place à part. Persan d'origine, il fut, depuis
l'âge de trente ans, professeur à l'institut de Bagdad ,
et ensuite directeur de l'hôpital de Raï, sa ville natale. Il
composa de nombreux ouvrages (237, dit Wustenfeld); 36 de ses traités
sont conservés, dont le plus considérable et le plus connu
est le Continent, vaste compilation contenant des extraits de presque
tous les auteurs, et enrichi de nombreuses observations personnelles; l'ouvrage
ne fut mis en ordre qu'après sa mort; il a été fort
maltraité par les traducteurs. Le Continent, pour la théorie,
est essentiellement galénique; les conseils pratiques rappellent
les hippocratistes; la thérapeutique
donne une grande place au régime; la chirurgie procède de
Paul
d'Egine, mais contient quelques notions nouvelles. Le Livre medical
à Al-Mansour est un recueil en 10 parties, mieux ordonné
que le Continent, et dont la pathologie (9e
livre) a été longtemps étudiée et commentée.
Le traité de la Variole et de la Rougeole est le plus répandu
et le plus original de la collection. Rhazès ouvre la série
de ceux qui ont essayé de travailler par eux-mêmes et de compléter
les anciens. Ensuite, nous ne pouvons que nommer Sérapion
le Vieux, auteur des Aphorismes et des Pandectes, Isaac
le Juif, dont il reste un livre sur le régime; Ali-ben-al Abbas,
auteur de l'Almalaki, compendium intéressant en 20 livres;
Soleiman-ben-Djoldjol, auteur fécond, médecin du calife espagnol
Hichâm II, qui a écrit sur l'histoire médicale, et
dont rien n'a été imprimé.
Au XIe
siècle, période brillante,
appartiennent Mésuë le Jeune, Albucasis,
Avicenne.
Le premier a été souvent confondu avec Mésuë
le Vieux; on ne sait rien de lui, quoique sous son nom plusieurs ouvrages
aient été imprimés plus de vingt-cinq fois : un Antidotarium,
une Practica medica, etc. L'At-Tasrif d'Albucasis (Aboul-Kasim
Al-Zahrawi) est une des plus intéressantes oeuvres laissées
par les Arabes; l'auteur la composa à Cordoue;
on ne sait rien de sa vie. La partie médicale a été
traduite en latin; mais on s'est, avec raison,
beaucoup plus occupé de la partie chirurgicale; c'est le seul traité
complet de chirurgie arabe connu; son importance pour l'histoire de l'art
est considérable. La chirurgie d'Albucasis procède de Paul
d'Egine; mais on y rencontre, surtout en ophtalmologie, des procédés
originaux; l'exposition en est très claire. Les manuscrits contiennent
la représentation de nombreux instruments chirurgicaux.
Avicenne
(Ibn-Sina) fut un savant encyclopédiste, dont la vie est assez bien
connue; il naquit en 980,
près de Boukhara ,
et passa dans cette ville de longues années, mais il voyagea beaucoup.
Il composa des ouvrages considérables sur toutes les sciences. On
possède les manuscrits de nombreux ouvrages de médecine portant
son nom. Six d'entre eux ont été publiés ou traduits
en latin, et, parmi eux, un livre célèbre, qui fut classique
pendant cinq cents ans, le Canon de la médecine. Le texte
arabe
a été imprimé à Rome
dès 1593.
C'est un traité complet de médecine en cinq parties, où
l'anatomie ,
la physiologie, la pathologie générale,
la thérapeutique, la matière médicale et la chirurgie
sont exposées avec de grands détails. Au point de vue doctrinal,
Avicenne se rattache à Galien, dont il
examine et discute les théories avec une grande finesse. Il est
tout empreint des principes d'Aristote. Dans
le Canon, la répartition des matières est en ordre
parfait, ce qui le rend facile à consulter, et presque agréable.
C'est avec raison qu'on tient Avicenne pour le plus brillant représentant
de la médecine arabe. Le XIIe
siècle est moins brillant que le
précédent; la décadence s'annonce. Les noms importants
de cette époque sont ceux d'Avenzoar, d'Averroès
et de Maïmonide.
Avenzoar
(lbn-Zohr, 1113-1162),
né près de Séville,
fut célèbre à la fois comme philosophe et comme médecin;
il était d'une famille distinguée, dont plusieurs membres
suivirent la carrière médicale. Sept de ses ouvrages médicaux
ont été traduits en latin; le plus important est l'At-Teisir,
qu'on intitule De Rectificatione regiminis et médicationis;
le Colligens lui sert de complément. Ses livres contiennent
beaucoup de remarques personnelles et des détails de moeurs intéressants;
ils sont, pour ce motif, d'une grande importance pour l'histoire. Avenzoar
était un observateur sérieux et positif; il accordait aux
faits le pas sur les théories et se prononça avec une louable
énergie sur l'abus du dogmatisme et sur les fantaisies des humoristes
et des dynamistes, ainsi que sur les abus de la thérapeutique.
Averroès
(Ibn-Rochd, 1126-1198),
l'ami et le disciple d'Avenzoar, appartenant comme lui à une famille
de savants, se livra, à son exemple, à l'étude des
mathématiques et de la philosophie,
avant d'aborder la médecine. Né à Cordoue,
il passa une partie de sa vie à Séville
et mourut au Maroc .
Il composa plus de quarante traités divers, en dehors de ses publications
médicales, dont la plus considérable est le Colliyât,
en grande partie dérivé du Canon d'Avicenne.
On a aussi publié de lui un traite des fièvres; mais sa réputation
et sa valeur comme philosophe l'emportent de beaucoup sur sa renommée
médicale.
Maïmonide
(Ibn-Meimoun, 1135-1204),
d'une riche famille juive
de Cordoue, fut forcé de quitter son
pays pour des motifs religieux; il se rendit à Fès,
puis voyagea en Palestine, en Egypte ,
où il pratiqua avec activité; il trouva le temps d'écrire
nombre de livres de philosophie et de médecine. Le plus répandu
parmi ces derniers fut son Traité du régime de la santé,
plusieurs fois traduit. On lui doit aussi un petit ouvrage sur les Poisons
et un recueil assez considérable d'aphorismes;
quatorze autres traités, dont un très important sur les
Causes et les Signes des maladies est resté inédit. C'est
un des auteurs les plus estimés de la littérature
hébraïque.
Ibn-al-Beithar, mort
en 1248
à Damas ,
est le plus célèbre des botanistes arabes; il voyagea longtemps
en Egypte et en Syrie, où il recueillit un grand nombre de plantes,
dont la description enrichit son Corpus simplicia medicamentorum et
ciborum continens (traduit en français, 1877-1883,
3 vol.), vaste compilation des ouvrages antérieurs.
Ibn-Abi-Ossaibiah
(1203-1273),
l'ami d'Ibn-al-Beithar, est justement célèbre à cause
de son ouvrage historique, Fontes relationum de classibus medicorum;
où, en quinze chapitres, sont relatées des notices biographiques
sur les principaux médecins indiens, grecs, chrétiens et
arabes. Ce curieux recueil, a été publié en arabe
par August Müller en 1884.
(Dr. M. Potel). |
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