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Les notions de lobe
et de surface de Roche, du nom d'Edouard Albert Roche
qui les a élaborées, reposent en grande partie sur les travaux
de Joseph Louis de Lagrange.
Ce dernier, dans ces recherches de mécanique céleste, avait
mis en évidence l'existence de points particuliers, dits points
de Lagrange, situés dans le plan orbital d'un système
composé de deux masses quelconques (deux planètes,
aussi bien que deux étoiles, ou une étoile
(le Soleil, par exemple), et une planète),
autour desquels pourraient se maintenir en orbite stable un troisième
corps de faible masse. L'un de ces points, baptisé L1, ou premier
point de Lagrange, appartient à l'axe qui joint les deux astres
principaux et se place au barycentre
du système. Il correspond exactement au point où l'attraction
gravitationnelle des deux objets s'équilibre. Édouard
Roche, quand il s'est intéressé aux effets de l'attraction
gravitationnelle cumulée de deux astres, a calculé pour sa
part la forme des surfaces autour de chacun des astres (assimilés
à des points) correspondant à un potentiel
gravitationnel donné. Un point matériel
de masse négligeable peut se déplacer
une telle surface sans gain ou perte d'énergie. Autour d'une étoile
isolée (ou d'un autre astre), ces surfaces équipotentielles
seraient sphériques. Dans un système binaire, elles forment
deux familles centrées sur chacun des astres et prennent une forme
allongée, qui rappelle celle d'une poire. Il existe alors autour
de chaque astre une surface spéciale, qui est celle qui est en contact
au point L1 avec son homologue centré l'autre astre. On appelle
cette critique la surface de Roche, et le volume qu'elle renferme,
le lobe de Roche.
Dans le cas des étoiles doubles,
le matériau de l'enveloppe d'une des composantes restera lié
à cette étoile tant qu'il restera confiné à
l'intérieur du lobe de Roche. Il s'en évadera, et pourra
passer sous la coupe de l'autre étoile dès qu'il dépassera
la surface critique. Situation que l'on s'attend à rencontrer, on
l'a dit, au moment du gonflement en géante rouges,
si les distances entre les deux composantes ne sont pas trop importantes.
(Les
transferts de matière dans les sytèmes binaires). |
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