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Au delà des Pyrénées,
quand on écrit l'histoire littéraire de l'Espagne,
on remonte volontiers à l'Antiquité
la plus reculée et ce n'est pas tout à fait sans raison. En effet, lorsque
le pays parla latin, ses enfants s'illustrèrent
dans la littérature latine et se firent
remarquer par des qualités et des défauts pour ainsi dire nationaux,
par une certaine emphase mêlée de subtilité; tels furent les Sénèque,
Lucain,
Quintilien,
Silius
Italicus,
Florus,
Martial,
qui représentèrent glorieusement la part de l'Espagne dans le concert
du monde romain et qui sont parmi les écrivains les plus éminents de
la littérature latine au Ier et au IIe
siècle de notre ère. Dans l'Espagne devenue chrétienne,
puis soumise aux Wisigoths,
brillèrent, du IIIe au VIIe
siècle, Aquilius Severus, auteur d'une curieuse autobiographie;
le poète Caius Vectius Aquilins Juvencus, Osius, l'éloquent adversaire
des Ariens; l'hérésiarque Priscillien, le
poète Abundius, Avitus de Tarragone, les controversistes saint Grégoire
d'Illiberris
et saint Pacien de Barcelone, les poètes
Prudence
et Dracontius, les chroniqueurs Idace
et Orose, Montanus, auteur de lettres estimées;
Isidore
de Séville, qui résume toute la science du VIIe
siècle, et un grand nombre d'hagiographes.
Mais nous ne nous occuperons pas de cette
littérature
latine plutôt qu'espagnole, non plus que de la part, d'ailleurs assez
faible, des Espagnols dans la littérature
arabe; pas davantage nous ne parlerons ici de ceux qui écrivirent
en langue catalane ou en galicien.
Nous ne considérons comme appartenant vraiment à la littérature espagnole
que les oeuvres écrites en langue espagnole,
ou, comme on dit plus exactement, en castillan, et, laissant provisoirement
de côté l'époque contemporaine (soit, depuis le début du XXe
siècle), nous y distinguerons quatre époques : celle des origines (le
Moyen âge),
alors que l'unité espagnole n'est pas faite encore, celle des grandes
oeuvres lyriques et héroïques, correspondant aux règnes de Charles-Quint
et de Philippe II (Renaissance),
celle de la floraison dramatique, qui dure pendant la plus grande partie
du XVIIe
siècle, et enfin la période d'imitation étrangère, qui commence
au XVIIIe
siècle et se poursuit au XIXe.
Le
Moyen âge
La période archaïque.
L'époque de la formation de la littérature
en Espagne va des origines au milieu du XIVe
siècle. L'influence française
y est prépondérante. A côté de Charlemagne,
de Roland, de Mainet,
l'épopée chante le Cid,
Fernan Gonzalez, Bernardo del Carpio, les Infants
de Lara,
etc. Le Poème du Cid, composé par un auteur inconnu, vers la fin
du XIe siècle, est l'oeuvre la plus importante.
El
Rodrigo, de date incertaine, lui est de beaucoup inférieur, ainsi
que le poème de Fernan Gonzalez. Ce dernier, plus savant, appartient
à la nueva maestria de Clerecia, tandis que les premiers, plus
populaires, représentent la maestria de joglaria. Gonzalo dit "de
Berceo" compose, en cuaderna via, de nombreux poèmes (Milagros
de Nuestra Señora, Vidas de S. Millan, de Santo Domingo de Silos,
et probablement le poème d'Alexandre).
La Vida de Santa Maria Egipciaca provient d'une source française,
le long poème d'Apollonio, d'un modèle latin. Le poème de Alfonso
XI (1321-1350), attribué à Yañez est en redondillas octosyllabiques.
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La poésie
épique
L'expression de poésie
lyrique ne s'applique qu'aux cycles divers ou ensemble de romances
sur le même sujet, constituant un récit, tels que les cycles de Bernard
de Carpio, des Infants de Lara, et du Cid.
Là on rencontre le mâle accent, l'enthousiasme patriotique et guerrier,
la vive peinture des temps et des caractères. La poésie des romanceros
nous enchante : voilà le meilleur des arguments en faveur de leur
caractère épique. Il n'est pas au contraire, de lecteur si vaillant
qui ne soit rebuté par la lecture de toutes les compositions qualifiées
d'épiques par les historiens de la littérature espagnole, et qui passent
le nombre de 50. Nous n'en excepterons que l'Araucana,
parue bien plus tard. |
Les premières manifestations
dramatiques eurent une origine religieuse (Misterio
de los Reyes Magos),
morale (les Débats, les Danses de la mort), ou satirique (Fuegos
de escarnio). La lyrique fleurit d'abord en Galice
( les Cancioneros
de Ajuda et du Vatican et les poésies d'Alphonse
X). Elle aboutit aux cancioneros de Baena et de Resende. L'influence
française
et provençale est manifeste. Celle des Arabes,
souvent exagérée, se fait sentir dans le Poema de José et autres
oeuvres aljamiadas, dans les Proverbes de Sem Tob, dans Calila
é Dimna,
dans le Comte Lucanor, dans le Libro de los Engannos, etc.
La prose, d'ailleurs, est moins riche que la poésie.
Son principal représentant est Alphonse X le Savant [1230-1284] (las
Siete Partidas, recueil législatif; Cronica ou
Estoria de
España, vaste compilation historique; Tablas Alfonsinas,
traité d'astronomie, etc.). La gran Conquista de Ultramar appartient
à son fils, Sancho IV. Juan Manuel, son neveu, écrivit de nombreux traités,
et surtout le Comte Lucanor, recueil de contes
et d'apologues, dont on peut rapprocher
les Castigos é documentos para bien vivir, les Bocados de oro,
le Libro de los doce Sabios, les Buenos proverbios, etc.
De l'avènement
des Trastamare aux Rois catholiques.
La période qui s'étend du milieu du
XIVe siècles aux premières années du
XVIe, se caractérise par la prédominance
de la littérature courtoise; à la fin de la période, l'influence de
la Renaissance,
qui a déjà pris son élan ailleurs en Europe, commence à se faire sentir.
Poésie.
Les deux poètes les plus remarquables
du XIVe siècle sont Juan
Ruiz, archiprêtre de Hita, et Pedro Lopez de Ayala,
chancelier de Castille.
Le premier a laissé une sorte de biographie
romanesque (el Libro de buen amor), semée de contes,
de fables, d'allégories,
de satires, de poésies
lyriques, dont le mélange trahit une imagination singulièrement riche.
Le second (qui est aussi l'auteur des Chroniques de D. Pèdro, Enrique
II, Juan Ier et Enrique III) a écrit Rimado
de Palacio, peinture et souvent satire vigoureuse du temps. La poésie
lyrique brille d'un éclat particulier, sous le règne de Juan II de Castille.
Lopez
de Mendoza, marquis de Santillana (Carta al condestable de Portugal,
Querella
de amor, Comedieta de Ponza, Coronacion de Poseu Jordi,
Infierno
de Enamorados, Dialogo de Blas contra Fortuna, Trabajos de Hércules),
le marquis de Villena (Arte de trovar), les cancioneros
de Baena et de Stuñiga, attestent la fécondité des poètes. Le plus
illustre est Juan de Mena, auteur du Laberinto, allégorie dantesque,
et de la Coronacion (en l'honneur de Santillana).
Prose.
La prose fournit surtout des chroniques
(celles d'Ayala, celles de Juan II, de Enrique
IV, Ferdinand et d'Isabelle);
des récits de faits particuliers (le Paso honroso, le Pacte
de Tordesillas, l'ambassade de Clavijo près de Tamerlan,
les voyages de Pero Tafur); des biographies (les Claros Varones de Castilla,
de Pulgar, analogues aux Claros Varones de
España et aux Generaciones y semblanzas de Perez
de Guzman, les chroniques de Pero Nuño, d'Alvaro
de Luna, de Gonzalo de Cordoba), ou enfin des écrits de morale ou
de philosophie pratique (Vida beata, de Lucena; Vision deleitable
d'A. de La Torre, el Valerio de las historias d'Almela,
la Carcel de Amor de San Pedro, le Doctrinal de Caballeros,
d'A. de Cartagena, etc.).
L'âge d'or :
le XVIe et le XVIIe
siècle.
L'épanouissement de la littérature
et des beaux-arts correspond exactement à la prépondérance politique
et militaire de l'Espagne.
Cette magnifique période comprend deux époques : la première s'étend
jusqu'Ã Cervantes, qui marque le point culminant
(la
Littérature
espagnole au XVIe siècle); la seconde
va de Cervantes à Calderon. Deux traits
caractérisent cette dernière : la prépondérance du théâtre,
l'envahissement du goût culto ou gongorisme
(la
Littérature
espagnole au XVIIe siècle).
Poésie.
Le rajeunissement de la poésie'
lyrique
est dû aux imitateurs des Italiens
: Boscan,
Garcilaso,
Fernando
de Herrera. Autour de ce dernier se presse l'école andalouse (Rioja,
Caro, Arguijo, Céspedes, Alcà zar, Salinas, Fauregui, Espinel,
etc.); quelques-uns restent fidèles à la vieille poésienationale
(Castillejo, Silvestre, Montalvo). Les romances
(historiques, chevaleresques, fronterijos, satiriques, burlesques,
etc.) se multiplient. Elles sont réunies dans le Romancero
general, de 1600. La poésie épique produit une foule d'oeuvres, parmi
lesquelles la Araucana,
d'Ercilla, Benardo del Carpio, de Valbuena,
la Austriada, de Rufo, la Jerusalén conquistada, de
Lope
de Vega, le Monserrate, de Virués. La Célestine,
de Rojas, ouvre avec éclat la littérature dramatique (1499).
Juan
de la Encina avec ses autos,
Lucas Fernandez avec ses farces, Torres Naharro
et Lope de Rueda sont les initiateurs de la Comedia
española, dont le législateur et le plus illustre représentant est
Lope de Vega. Les tentatives pseudo-classiques des Bermudez,
Virués, Lupercio de Argensola, ou des dramatiques valenciens : Juan
de Timoneda, Tarrega, Aguilar, Guillén de Castro,
pâlirent devant le génie de Lope, que suivirent
Tirso
de Molina, Alarcon, Vélez de Guevara, Moreto,
Rojas,
Montalvan, et bien d'autres. Calderon termine
cette étonnante série par quelques chefs-d'oeuvre, gâtés par le mauvais
goût triomphant.
Prose.
Tous les genres de prose sont représentés;
mais les plus féconds sont le roman, l'histoire
et la littérature religieuse et mystique. Le roman passe de l'idéalisme
chevaleresque (avec l'Amadis,
vers 1492, la Diana, de Montemayor,
la Galatea,
de Cervantes, l'Arcadia, de Lope,
le Siglo de Oro, de Valbuena, auxquels on peut joindre les Guerras
civiles de Granada,
de Pérez de Hita) au réalisme le plus audacieux
avec le Lazarillo de Tormes
(1554), Guzman de Alfarache, de Aleman, l'Obrégon, d'Espinel,
le Buscon, de Quevedo, les Novelas
ejemplares,
de Cervantes. Ce dernier nom est le plus illustre de toute la littérature
espagnole et le Don Quijote
a rejeté dans l'ombre les autres oeuvres de l'auteur (la Galatea,
Pérsiles y Segismunda,
Viaje del Parnaso, drames et entremeses).
Si la période précédente fut celle des
chroniques, celle-ci est la période de l'histoire.
Ocampo, Antonio de Guevara, Sepulveda, Mejia,
Zurita,
Morales et surtout Mariana, rédigent l'histoire
nationale. Celle des différents pays conquis et colonisés trouve ses
interprètes dans Gomara, Antonio de Herrera,
Oviedo,
Las
Casas,
Bartolomé de Argensola, Diaz del
Castillo et Solis. Ajoutons à ces noms ceux de Sandoval (Histoire de
Charles V), de Mendoza
(Guerra de Granada), de Moncada (Expéditions
des Catalans et Aragonais),
de Coloma (Guerre des Pays-Bas), de Mello
(Guerre de Catalogne)
La littérature mystique
reçoit un éclat exceptionnel des écrits de Juan de Avila, de Luis
de Léon, de Juan de la Cruz, de sainte Thérèse. Le XVIe
siècle est, d'ailleurs, l'époque des grands théologiens, qui marquèrent
d'une empreinte si profonde le catholicisme
espagnol. La morale mondaine, la philosophie
pratique se réclament des noms d'Antonio de Guevara
(Marc-Aurèle, Epistolas familiares, Epistolas de Oro, etc.), de
Pérez
de Oliva, de Fernandez de Navarrete, de
Quevedo,
écrivain de haute volée poète, satirique, romancier, philosophe, de
Saavedra Fajardo, de Nieremberg. La critique littéraire inspira le Dialogo
de las lenguas (1535) attribué Ã
J. Valdès,
la Filosofia poética, de Alonso Lopez, l'Agudeza, le Grilicon,
de Gracian, et des recueils érudits, tels que
la Biblioteca, de Nicolas Antonio.
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Les écrivains
religieux
Mystiques.
Il s'est rencontré
de tout temps en Espagne
des hommes peu soucieux de la vie positive, jusqu'à la prendre en dédain.
Ces contempteurs du monde ont puissamment agi sur l'esprit de leurs compatriotes:
la société espagnole a reçu de leurs leçons, et surtout de leurs exemples
un choc dont elle garde encore l'empreinte. Dieu
et les choses de l'autre vie ont toujours tenu plus de place dans ses préoccupations
que les questions modernes de travail et de richesse.
Cette tendance contemplative
fait une partie de la culture de l'Espagne. Elle a produit deux des plus
grands phénomènes des âges modernes, Sainte Thérèse et Saint Ignace.
Sainte Thérèse est surtout célèbre par la réforme de l'ordre des
Carmélites,
qu'elle ramena à toute sa rigueur première. Elle a laissé l'histoire
de sa vie, le Livre des Fondations, le Chemin de la perfection,
le Château intérieur ou les Demeures de l'âme. Jamais la foi au
supernaturel n'éclata d'une manière plus ferme et plus vive. Thérèse,
ainsi qu'elle le, dit, a été ravie en Dieu. Sous le rapport du style,
la plus grande sainte de l'Espagne fut aussi un de ses plus grands écrivains.
Les autres mystiques
de l'Espagne sont : Jean d'Avila, surnommé l'Apôtre de l'Andalousie,
auteur de Sermons remarquables par beaucoup d'élan, de chaleur
et de passion, mais qui, improvisés, laissent à désirer sous le rapport
de la forme; Luis de Léon, dont on signale surtout
l'Imposition du Livre de Job
et les Noms du Christ; Pedro Malon de Chaido, Fernand de Zarate,
etc.
Orateurs
sacrés.
L'alliance de l'inspiration,
de l'imagination, de l'art et du jugement, n'est pas moins rare dans l'éloquence
de la chaire que dans les autres genres. S'il est un nom parmi les orateurs
sacrés qui peut être rapproché des Massillon et de Bossuet,
ce serait peut-être Louis de Grenade. Profondément versé dans l'Antiquité,
admirateur passionné de Cicéron, il a transporté
dans ses sermons quelque chose de la perfection antique. Les Espagnols
le regardent comme le premier prosateur de leur grand siècle. Ils admirent
l'abondance, l'énergie, la majesté de son style, qu'accompagnent toujours
l'élégance de l'expression et la perfection de la période.
Historiens
religieux.
Sans énumérer
toutes les histoires particulières de couvents, d'ordres religieux, de
saints personnages, on ne peut passer sous silence l'historien de St Jérôme
et de l'ordre des Hiéronymites, Fray Jose de Sigüenza, ni l'historien
de Ste Thérèse, Diego de Yepes. On nomme aussi avec beaucoup d'estime
le P. Martin de Roa, qui a laissé : Ecija y sus santos; Vida y hechos,
de Doña Ana Ponce de Léon, etc. |
Le XVIIIe
siècle.
Dès l'avènement de Charles
II, la décadence commence, jusqu'à ce que, sous la dynastie des Bourbons,
des germes de rénovation se montrent. Les académies entreprennent d'utiles
travaux linguistiques. Les doctrines classiques françaises sont adoptées
par l'élite des lettrés : Luzan, Mayans, Velazquez,
Nasarre, Nicolas de Moratin, Montiano, Hervas
(Pitillas), et combattues par les partisans des traditions nationales
comme La Huerta. Mais la foule goûtait surtout les insipides et folles
productions des Valladares, Zabala et Comella. Les poètes, Forner,
Iglesias,
Cadahalso,
Cienfuegos, Noroña, Arroyal, Iriarte, connu surtout, comme son rival Samaniego,
par ses fables, cherchent des voies nouvelles.
La prose se met au service de la critique et de la philosophie.
Le Fray gerundio, du P. Isla, est une satire
du mauvais goût et de l'ignorance des prédicateurs; le bénédictin
Feijoo
entreprend, dans son Teatro critico, une révision de tous les vieux
préjugés. Sarmiento, Sedano, T. Sanchez, Cerda,
Rios, le P. Florez (España Sagrada), les Mohedanos, L.-J. Velazquez,
Pellicer, Capmany, habituent les esprits à des méthodes plus scientifiques.
Cinq noms couronnent cette période. Ce sont ceux de Jovellanos,
Melendez
Valdès, Ramon de la Cruz, Leandro de Moratin,
et Quintana.
Le XIXe
siècle.
La littérature subit des inspirations
fort diverses et reflète les passions les plus apposées. Le romantisme,
introduit par les exilés que ramène la monarchie
constitutionnelle (Martinez de La Rosa, le duc de Rivas), triomphe de 1830
à 1850. Espronceda, La
Avellaneda parmi les lyriques; Garcia Gutiérrez, Hartzenbusch, Escosura,
Gil y Zarate, et surtout Zorilla dans le drame;
Breton de Los Herreros, Rubi, Ventura de La Vega, dans la comédie;
Mesonero Romanos, Larra, Estebanez Calderon,
Gil, Fernandez Navarrete dans le roman; Alcala
Galiano, Olozaga, Lopez, Donozo Cortes, Ã la tribune; Marchena, Martinez
de La Rosa, Lista, Hermosilla, Gallardo, Böhl de Faber, Clemencim, Duran,
dans la critique, sont les écrivains les plus connus de cette première
moitié du siècle.
Le romantisme se survécut dans Echegaray,
le chef de l'école "effectiste"; mais une tendance à se rapprocher de
la réalité se dessine chez Becquer, Campoamor, Nuñez de Arce, Aguilera,
Ferrari, Grilo. Le théâtre d'observation
date de Tamayo, d'Avala, d'Equilaz, de Serra. Des tentatives ultérieures
de Guimera, Feliu y Codina, et Dicenta ont continué ce théâtre
réaliste et national. De même, le
roman,
encore idéaliste avec Fernan Caballero et Trueba, devient psychologique
avec Valera et Alarcon. Pérez Galdos et Perada
tiennent la tête des romanciers de la seconde moitié du siècle. A côté
d'eux, Mme Pardo Bazan, Palacio Valdès, le P. Coloma, Munilla, Picon,
Rueda,
Blasco Hanez forment un groupe brillant. A. Fernandez Guerra, Mila y Fontanals,
Amador de los Rios et l'encycIopédique Menendez y Pelayo renouvellent
la critique. Les philosophes sont rares : Ã peine peut-on citer quelques
propagateurs des doctrines de Krause, Francisco
et Hermenegildo Giner, Salmeron, et, dans le camp opposé,
Balmès.
En revanche, les orateurs abondent, et Castelar a conduit longtemps leur
choeur infatigable. (NLI).
La littérature
espagnole depuis 1900.
La
Génération de 1898.
Les écrivains de
la Génération de 1898 ont réagi à la défaite de l'Espagne dans la
guerre hispano-américaine de 1898. Ils ont cherché à renouveler la culture
espagnole et à réfléchir sur l'identité nationale. Parmi les auteurs
notables, on trouve : Miguel de Unamuno, auteur d'essais philosophiques
et romans introspectifs; Antonio Machado, poète lyrique dont l'oeuvre
est ccentrée sur la réflexion et la nature; Ramón MarÃa del Valle-Inclán,
qui a produit des oeuvres dramatiques et narratives aux styles variés.
Juan Ramon Jimenez publie en 1914 son poème
en prose Platero y yo.
La
Génération de 1927.
La Génération
de 1927 réunit des auteurs influencée par le surréalisme
et les avant-gardes européennes. Parmi les auteurs de cette époque, on
mentionnera : Federico GarcÃa Lorca, qui a produit une poésie lyrique
et des pièces de théâtre influencées par le folklore andalou; Rafael
Alberti a écrit de la poésie variée allant du romantisme à l'engagement
politique; Luis Cernuda, auteur d'une poésie introspective et aussi tournée
vers la critique sociale.
Post-guerre
civile et Exil (1939-1975).
La guerre civile
(1936-1939) et la dictature de Franco ont profondément marqué la littérature.
De nombreux écrivains se sont exilés. On peut citer : Camilo José Cela,
auteur de La familia de Pascual Duarte, un roman marqué par un
style brutal et direct;
Carmen Laforet,
autrice de Nada, qui décrit les difficultés de la vie après la
guerre; Max Aub, témoin de la Guerre d'Espagne et qui aborde la guerre
et l'exil.
Transition
et démocratie (1975-1990).
La mort de Franco
et la transition vers la démocratie ont ouvert une période de renouveau
et de diversité littéraire. Manuel Vázquez Montalbán investit le domaine
du roman policier avec le personnage de Pepe Carvalho; Eduardo Mendoza
écrit des romans humoristiques et satiriques comme La verdad sobre
el caso Savolta. Ana MarÃa Matute, récompensée par le Prix Cervantes,
publie des oeuvres tournées vers l'enfance et la guerre.
Littérature
contemporaine (depuis 1990).
La littérature
espagnole contemporaine aborde les thèmes de la mémoire et de la réalité
sociale. Javier MarÃas propose des romans introspectifs et narrations
complexes comme Corazón tan blanco. Arturo Pérez-Reverte, créateur
de la série Alatriste, écrit des romans d'aventure et historiques.
Almudena Grandes a écrit des romans historiques et sociaux, comme la série
Episodios
de una guerra interminable.
La fin du XXe
et le début du XXIe siècle ont vu aussi
l'émergence de nombreuses voix féminines et nouvelles dans la littérature
espagnole. Elles abordeant des thèmes tels que le féminisme,
l'identité et la migration. LucÃa Etxebarria produit des oeuvres analysant
les relations et l'identité féminine.La philologue Irene Vallejo étudie
l'histoire et la culture et s'est fait connaître avec son essai L'Infini
dans un roseau : l'invention des livres dans l'Antiquité (2019). Elvira
Navarro publie des romans sur les réalités sociales et personnelles.
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En
bibliothèque - Isidore,
De
claris Hispania scriptoribus, Tolède, 1592; L.-J. Velasquez,Origenes
de la poesia castellana, Malaga, 1754; Mohedano y Rodrigo, Historia
literaria de España, Madrid, 1777, 5 vol.; Andrès, Origen, progresos
y estado actuel de toda la literatura, Madrid, 1784; Latassa y Ortin,
Biblioteca
de los escritores aragoneses, Saragosse, 1796, 6 vol.; Lampillas, Essai
historique sur la littérature espagnole, Gênes, 1778-81, 6 Vol.;
Maury, l'Espagne poétique, Paris, 1827, 2 vol.; P. Viardot, Etudes
sur l'histoire de la littérature, etc., en Espagne, Paris, 1835; Puibusque,
Histoire comparée des littératures espagnole et française, Paris,
1842, 2 vol.; Brinckmeyer, Littérature nationale espagnole, en
allem., Leipzig, 1844; Schack, Histoire de la littérature dramatique
en Espagne, en allem., Berlin, 1846, 3 vol.; Ticknor, History of
the spanish literature, Boston, 1852, 3 vol. in-8° ; R. Dozy, Recherches
sur l'histoire et la littérature de l'Espagne pendant le moyen âge,
Leyde, 1869, 2 vol. in-8°. |
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