| La lettre Z dérive d'un hiéroglyphe égyptien qui représentait un canard. Introduit, par l'intermédiaire des colonies grecques de l'Italie méridionale, dans l'alphabet latin primitif, ou il fut placé entre l'F et l'H, il tomba en désuétude de bonne heure, et dès l'époque de la loi des Douze Tables il n'était plus en usage. Il fut ensuite réintroduit, pour la transcription des noms grecs, et placé alors à la fin de l'alphabet romain. 1 - Origine et dérivation du Z latin
Le Z est très rare dans les écritures antiques et surtout sur les inscriptions. Pendant le haut Moyen âge, il reproduit souvent les formes primitives. La barre diagonale du Z est souvent traversée d'une petite ligne oblique. 2 - Ecritures de la première moitié du Moyen âge
Le z minuscule a deux formes, qui apparaissent dès la plus haute antiquité : l'une est, comme le Z épigraphique, contenue entre la ligne de base et la ligne de sommet de l'écriture; l'autre a sa queue prolongée au-dessous de la ligne. A l'époque carolingienne, le z minuscule et cursif est très haut et forme, à sa tête et à sa base, deux courbes très marquées. Il a été souvent confondu, dans les transcriptions des manuscrits, avec la lettre h. 3 - Ecritures gothiques
Jusqu'à une époque très moderne, la tête du z ne repose pas sur la ligne de sommet de l'écriture, mais se trouve placée notablement au-dessus (fig. des majuscules du XIIe siècle, de la néogothique, de l'italique, etc.). Le ç (c cédille) dérive du z, sous une forme dans laquelle la tête, arrondie et redressée verticalement, a été complètement séparée de la queue, réduite à une simple ligne ondulée (3e fig. de la cursive du XIe siècle et fig. de la minuscule du XIIIe siècle). 4 - Ecritures modernes
Cette transformation eut lieu probablement à l'époque carolingienne en Italie, où le ç est très fréquent et resta la forme normale du z jusqu'à la Renaissance (fig. 10 du fronstispice). Le Z est quelquefois placé en sens inverse sur les inscriptions antiques et au Moyen âge, souvent par suite d'une simple faute de gravure lapidaire. (E.-D. Grand). - 1. Evangéliaire de Kells (ms. de la bibliot. de Dublin), VIIe s. 2. Initiale wisigothique du VIIIe siècle. 3. Initiale de ms. allemand, XIIe siècle. 4. Grande lettre ornée de ms. français, XIIe s. 5. Lettre ornée, XIVe siècle. 6. Initiale à rinceaux, XIVe siècle. | 7. Initiale du XVe siècle. 8. Initiale encadrée du XVe siècle. 9. Lettre ornée, XVe siècle. 10. Ms. choral (Mont-Cassin), XVIe siècle. 11. Lettre grisaille du XVIe siècle. 12. Bible de Wittemberg, XVIe siècle. | | |