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Les Légumineuses
ou Fabales sont une famille de plantes Dicotylédones'
dialypétales'
périgynes.
Certaines espèces de ce groupe de végétaux,
telles que le Pois, le Haricot, la Fève, etc. nous fournissent des
graines alimentaires; d'autres comme la Luzerne,
le Trèfle, etc., constituent d'excellents fourrages en même
temps qu'elles améliorent la terre où on les cultive, en
l'enrichissant en azotates. Les Haricots, les Fèves et les Lentilles
renferment, outre leur amidon, jusqu'à 27% de matières azotées
ou aleurone, et c'est ce qui explique
la valeur alimentaire de ces graines. Les Lupins en renferment au-dessus
de 30 %.
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Organes
de Légumineuses : Fleur (Pois), étamines, gousse.
Les Légumineuses sont composée
d'herbes, d'arbustes
et d'arbres à feuilles
alternes, très souvent composées, munies à leur base
de deux stipules souvent persistantes.
Les fleurs, en général hermaphrodites,
sont régulières ou plus souvent irrégulières,
fréquemment de forme papilionacée. Elles sont ordinairement
pentamères, plus rarement construites sur le type 4, 3 ou 6. Les
sépales
sont soudés ou libres, égaux ou inégaux, valvaires
ou imbriqués dans le bouton.
Quand la corolle
est régulière, la préfloraison est valvaire ou imbriquée
: lorsqu'elle est irrégulière, la préfloraison est
imbriquée et parfois résupinée; souvent l'imbrication
est vexillaire (Papilionacées).
Les étamines, périgynes
ou plus rarement hypogynes, sont au nombre
de cinq ou de dix ou en nombre indéfini; les anthères
sont biloculaires et généralement à déhiscence
longitudinale.
L'ovaire libre
se compose d'un seul carpelle, à placenta
pariétal, ordinairement multiovulé; le fruit
est en général une gousse
(legumen); il est rarement indéhiscent;
parfois c'est un akène, une drupe
ou une baie. Les graines'
anatropes
ou campylotropes, assez souvent arillées,
renferment un embryon charnu, entouré
d'un albumen, à de rares exceptions près.
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Diagramme
d'une fleur de Légumineuse.
La classification
des Légumineuses.
L'immense famille des Légumineuses
est répandue sur tout le globe, sauf sur les îles
glacées de l'Antarctique. D. Candolle,
qui s'est occupé d'une façon toute spéciale de cette
importante famille, dont la classification admise aujourd'hui dérive,
a fait, en 1825, le recensement de toutes les espèces connues à
son époque et les a trouvées réparties ainsi : 1602
dans la zone intertropicale, 1312 dans l'hémisphère boréal,
au delà du tropique, et 424 dans l'hémisphère austral,
au delà du tropique, ce qui fait un total de 3338 espèces.
Aujourd'hui, on en connaît plus de 7000 réparties dans environ
400 genres, dont l'ensemble a été subdivisé en trois
grands groupes (sous-familles) considérés par quelques auteurs
comme autant de familles distinctes :
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Mimosoïdées |
Mimosées |
Mimosa
(400
espèces), Adenanthera, Aubrevillea,
Dichrostachys, Elephantorrhiza, Entada, Leucaena, Neptunia, Newtonia, Piptadenia,
Prosopis, Stryphnodendron, Xylia |
Acaciées |
Acacia
(600 espèces), Faidherbia |
Ingées |
Inga
(600
espèces), Abarema, Affonsea, Albizia,
Archidendron, Havardia, Lysiloma, Pithecellobium, Serianthes, Zygia |
Autres
tribus de Mimosoïdées : Mimozyganthées,
Parkiées |
Césalpinioïdées |
Césalpiniées |
Caesalpinia
(80 espèces), Delonix, Dimorphandra,
Erythrophleum, Gymnocladus, Gleditsia, Haematoxylum, Hoffmannseggia, Parkinsonia,
Pterolobium, Sclerolobium, Tachigali |
Détariées |
Detarium,
Afzelia, Brownea, Copaifera, Crudia, Daniellia, Elizabetha, Eperua, Guibourtia,
Heterostemon, Hymenaea, Kingiodendron, Maniltoa, Peltogyne, Saraca, Tessmannia |
Autres
tribus de Césalpinoïdées : Amherstieae,
Cassieae, Cercideae |
Papilionacées
(Faboïdées) |
Aeschynomeneae |
Aeschynomene,
Arachis (Arachide),
Belairia, Chaetocalyx, Kotschya, Nissolia, Ormocarpum, Pictetia, Poiretia,
Smithia, Stylosanthinae, Zornia |
Cicereae |
Cicer
(Pois chiche) |
Dalbergieae |
Dalbergia
(une
centaine d'espèces), Andira, Hymenolobium,
Machaerium, Pterocarpus |
Galegeae |
Galega,
Alhagi, Astragalus (2000 espèces),
Biserrula, Calophaca, Caragana, Chesneya, Colutea, Eremosparton, Glycyrrhiza,
Gueldenstaedtia, Halimodendron, Lessertia, Oreophysa, Oxytropis, Smirnowia,
Sphaerophysa |
Genisteae |
Genista
(Genêt),
Adenocarpus, Argyrocytisus, Argyrolobium, Calicotome, Chamaecytisus, Cytisophyllum,
Cytisus (50 espèces),
Echinospartum, Erinacea, Gonocytisus, Laburnocytisus, Laburnum, Lupinus,
Petteria, Retama, Spartium, Spartocytisus, Ulex (Ajonc). |
Hedysareae |
Hedysarum,
Ebenus, Eversmannia, Onobrychis (Sainfoin),
Stracheya |
Indigofereae |
Indigofera
(350
espèces), Cyamopsis, Phylloxylon, Rhynchotropis |
Loteae |
Lotus
(une
centaine d'espèces), Anthyllis (Vulnéraire),
Cytisopsis, Hymenocarpos |
Phaseoleae |
Phaseolus
(Haricot; 150
espèces), Apios, Butea, Cajanus, Canavalia,
Centrosema, Clitoria, Dioclea, Dolichos, Dunbaria, Eriosema, Erythrina,
Flemingia, Glycine (25 espèces, dont
Soja),
Kennedia, Lablab, Mucuna, Phytostigma(Fève
de Calabar),Pueraria, Rhynchosia, Teramnus,
Vigna |
Robinieae |
Robinia(10
espèces), Coursetia, Diphysa, Sesbania |
Sophoreae |
Sophora
(25 espèces), Ateleia, Baphia, Cadia,
Cladrastis, Diplotropis, Maackia, Ormosia, Myroxylon, Salweenia |
Trifolieae |
Trifolium
(Trèfle),
Medicago (Luzerne,
100 espèces), Melilotus, Ononis
(150 espèces), Parochetus, Trigonella |
Vicieae |
Vicia
(Vesce), Faba
(Faba vulgaris=
Fève) Lathyrus (Gesse),
Lens (Lentille),
Pisum (P. sativum
= Pois cultivé),
Vavilovia |
Autres
tribus de Papilionacées : Abreae,
Adesmieae, Amorpheae, Bossiaeeae, Brongniartieae, Carmichaelieae, Coronilleae,
Crotalarieae, Desmodieae, Dipteryxeae, Euchresteae, Liparieae, Mirbelieae,
Podalyrieae, Psoraleeae, Swartzieae, Tephrosieae, Thermopsideae |
Genres
divers |
Borbonia,
Cracca, Ervum, Guilandina, Petalostemon, Phaca, Taverniera, Tibetia, Toluifera |
Les
Mimosoïdées.
Les caractères des Mimosoïdées
sont : tige ligneuse, rarement herbacée;
feuilles
bi-tripinnées ou simples (phylIodes);
fleurs
presque toujours petites, régulières,
hermaphrodites
ou polygames, à périanthe
double; calice à folioles
libres ou unies dans une étendue variable; pétales
valvaires, libres ou cohérents en un tube plus ou moins long; étamines
libres on monadelphes, hypogynes, en nombre
défini on indéfini et dépassant la corolle;
gousse parfois indéhiscente; graines sans albumen.
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Fleur
d'Acacia (Acacia à cachou).
Les
Césalpinioïdées.
Les Césalpinoïdées
sont des arbres ou arbustes, à feuilles généralement
composées, à fleurs plus ou moins irrégulières,
parfois presque papilionacées; sépales libres ou connés
dans une certaine étendue; pétales imbriqués, le supérieur
ou vexillaire tout à fait enveloppé; étamines ordinairement
libres, périgynes en général
au nombre de dix ovules anatropes; gousse
souvent divisée par de fausses cloisons transversales; graines
avec ou sans albumen; embryon
droit.
Les
Papilionacées
Les Papilionacées
ont les caractères suivants : tige
ligneuse ou herbacée feuilles composées à rachis souvent
terminé en vrille; fleurs à réceptacle
plus ou moins concave, portant sur ses bords le périanthe
et l'androcées; corolle
irrégulière, de forme papilionacée, à cinq
pétales
dont le supérieur (étendard) enveloppe, pendant la
préfloraison, les deux latéraux plus petits et étroits
(ailes), ces deux derniers recouvrant les bords postérieurs
des deux pétales inférieurs qui sont très rapprochés
sur la ligne médiane de façon à former une pièce
en apparence unique (carène);
étamines
au nombre de dix monadelphes ou diadelphes; ovaire
pluriovulé; gousse ordinairement déhiscente
et polysperme; graines avec ou sans albumen;
embryon en général courbé,
à cotylédons charnus et herbacés.
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Cytise.
Usages des Légumineuses.
Les Légumineuses, au point de vue
de leurs propriétés, ont un haut intérêt économique
et médical (ou paramédical). Elles fournissent de nombreuses
substances alimentaires, des substances médicales, des bois magnifiques
pour la construction et les arts, des substances tinctoriales, des gommes
et des résines, etc.
1° Un grand nombre de Légumineuses
fournissent des graines ou même des fruits
comestibles : Haricot, Lentille, Pois, Fève; ces graines renferment
beaucoup d'amidon et une proportion de matière azotée supérieure
à celle des viandes de boucherie; elle s'y trouve sous la forme
de grains d'aleurone (25 à 30 %). Les graines de l'Arachide (Arachis
hypoeae), cultivées dans les pays chauds, fournissent l'huile
d'arachide; l'Hedysarum alhagi, qui fournit une exsudation sucrée,
connue sous le nom de manne alhagi.
2° Pour la médecine, des purgatifs
dans différentes espèces de cassia, qui constituent le séné
du commerce; des laxatifs doux dans les fruits du caroubier, du canéficier
et du tamarin, qui sont en même temps comestibles et d'un goût
très agréable; des astringents dans le cachou et plusieurs
acacias et le bois de Campêche.
3° Parmi les résines et les
gommes fournies par la famille des Légumineuses, nous avons les
baumes du Pérou, de Tolu, provenant du genre myroxylon, la résine
animée, qui s'obtient de l'hyménée courbaril, la gomme
adragante provenant de plusieurs espèces d'astragales, la gomme
arabique, de plusieurs acacias.
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Mélilot
(Melilotus oficinalis).
4° D'autres légumineuses constituent
d'excellents pacages et sont cultivées à cet effet en prairies
artificielles. Ce sont : le Lupin, la Luzerne avec ses racines
pivotantes atteignant un mètre, le Trèfle (trèfle
blanc, rouge et incarnat), le Sainfoin, le Mélilot, la Vesce commune
à fleurs purpurines et les Gesses ou Lathyrus. Le Lathyrus odoratus
ressemble au Pois et est cultivé dans les jardins sous le nom de
Pois
de senteur.
5° Des Légumineuses exotiques
nous fournissent des bois très recherchés en ébénisterie
; l'Indigotier (Indigofera tinctoria) produit l'indigo, matière
colorante bleue; le bois de Campêche (Hematoxylon campechianum),
cultivé en Inde, fournit une matière
colorante rouge; l'Acacia Catechu, également très abondant
en Inde, possède une écorce
riche en tanin qui la fait employer pour
le tannage des peaux; de son bois on extrait le Cachou.
6° Enfin, les Légumineuses herbacées
cultivées dans les régions tempérées peuvent
jouer un rôle de premier ordre comme engrais verts. Les agriculteurs
ont appris depuis longtemps par l'expérience que lorsqu'une terre
a été épuisée par la culture répétée
d'une plante telle que le blé, on peut lui rendre une partie de
ses principes fertilisants en l'ensemençant d'une Légumineuse
fourragère telle que la Luzerne, le Trèfle, le Lupin.
Dans
la pratique, on intercale une culture de Légumineuses entre deux
cultures de céréales. On dit que la Luzerne et le Trèfle
sont des plantes améliorantes, tandis que les Graminées
sont des plantes épuisantes. Les premières ont la propriété
d'enrichir le sol en azotates, sels qui, comme on le sait, constituent
des matériaux nutritifs très recherchés par les plantes.
Leurs racines sont toujours couvertes de petites
nodosités irrégulières qui ne sont pas autre chose
que des accumulations d'organismes microscopiques appelés des bactéroïdes
ils sont très voisins des bactéries
et ont envahi par endroits les cellules de la racine. Ces bactéroïdes,
contrairement à tous les organes végétaux, ont la
propriété d'absorber directement l'azote de l'air enfermé
dans le sol et de l'utiliser pour faire la synthèse de leurs composés
azotés. Une partie de ceux-ci est naturellement absorbée
par les racines sur lesquelles vivent les bactéroïdes; de plus,
une fois que les Légumineuses ont été fauchées
et que leurs racines se décomposent dans le sol, les bactéroïdes
dont sont bourrées leurs nodosités et qui sont de nature
azotée, subissent toute une série de transformations et deviennent
finalement de l'acide azotique; celui-ci se combine avec les bases telles
que la chaux, la potasse, la soude, qui sont très communes dans
le sol, et donne ainsi des azotates qui augmentent la fertilité
de la terre. Le résultat est encore meilleur si, au lieu de faucher
le Trèfle ou la Luzerne, on enfouit la plante tout entière
dans le sol en labourant. (Dr L. Hn. / DGS / A. Pizon).
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Evelyne
Bloch-Dano,La
Fabuleuse Histoire des légumes, Le Livre de Poche,
2011. - Du sulfureux artichaut, apprécié
à la Renaissance pour ses vertus aphrodisiaques et adoré
de Sigmund Freud, à l'exotique topinambour,
Evelyne Bloch-Dano nous raconte le destin des favoris du marché
comme des oubliés du potager. Elle nous apprend à goûter
en connaissance de cause. Car manger un légume, c'est assimiler
une partie de l'histoire du monde…
Marianne Loison, Légumes
anciens, saveurs nouvelles, France agricole, 2006. - L'ouvrage
présente plus de 80 sortes de plantes
comestibles oubliées ou délaissées. L'auteur explique
pour chacune d'elles, l'origine, la culture et la préparation. La
redécouverte des légumes anciens a débuté il
y a une vingtaine d'années, à l'initiative de jardiniers,
de pépiniéristes et d'ethnobotanistes. Qu'ils soient remerciés
car ils ont permis de faire revivre des espèces et variétés
en voie de disparition, et surtout, de nous les faire connaître.
Si bon nombre d'entre elles ont été oubliées, ce n'est
pas à cause de leur manque d'intérêt, mais plutôt
en raison du savoir-faire perdu, de la difficulté de trouver des
graines, et aussi, du fait qu'elles restent méconnues. S'il faut
les réhabiliter, c'est avant tout par gourmandise car leur diversité
révèle en effet une infinie variété de saveurs
et de textures à explorer. On y trouve des aliments pour toutes
saisons : racines à récolter
qu'il neige ou qu'il vente, légumes feuillus qui résistent
au froid, légumineuses, courges et
les petites herbes condimentaires qui donnaient
autrefois piquant et parfum, comme l'ache, le carvi, le raifort... L'histoire
de ces légumes est finalement un long voyage à travers le
temps, dans nos potagers comme sur nos tables. L'alimentation des peuples,
fait dit-on, partie de leur culture. C'est pourquoi, nous souhaitons, aux
lecteurs de cet ouvrage, autant de plaisir dans l'assiette que de satisfaction
de l'esprit. (couv.). |
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