| Les langues caraïbes sont des langues amérindiennes du groupe Gé-pano-caraïbe. Elles sont (ou ont été pour certaines) parlées par les Indiens des Petites Antilles, de la Colombie et des Guyanes. On a trouvé des affinités avec la langue de la Floride, et on y reconnaît près de 30 langues, dont les principales sont : le caraïbe proprement dit ou Cariña, encore en usage dans la Guyane française; le chaymas, dans le pays de Cumana, dont Tauste a rédigé la grammaire et le dictionnaire; le cumanogotte ou Cumanogoto, parlé dans le pays de Barcelone, et dont on a une grammaire et un dictionnaire, publiés par Ruiz Blanco, auteur également d'ouvrages théologiques en ce dialecte, et son voisin le Maquiritare, également du Venezuela, le Pemon, le Waywai, etc. Ces langues, malgré les nuances qui les séparent, offrent les mêmes caractères généraux. Par exemple, la prononciation est douce et harmonieuse; la plupart des mots finissent par une voyelle; les consonnes sont mollement articulées, l et r, b et p, c et g, s'y confondant complètement. Le pluriel se forme, non par des désinences, mais par l'addition de mots signifiant beaucoup et tous. La conjugaison est très riche: ainsi, on distingue quatre temps pour exprimer le passé, selon que le fait s'est passé récemment, depuis plus d'une semaine, plus d'un mois ou plus d'un an. A l'aide de préfixes on peut former d'un verbe radical un grand nombre de verbes dérivés. Le régime prend des flexions particulières, selon que l'objet qu'il représente est animé ou inanimé, unique ou multiple. Les particules qui répondent aux prépositions du français se placent après leur complément, et les conjonctions à la fin de la phrase. Toute négation s'exprime en ajoutant un m au commencement du mot ou la syllabe pra à la fin. (B.). - Carib | Cariña, Galibi, Kalihna ou Kaliña : 7400 locuteurs, dont 4500 au Venezuela; également parlé en Guyane française (villages Paddock et Pierre), au Surinam et au Guyana. Dialectes : Murato, Tabajari, etc. Langue agglutinante avec une morphologie des verbes complexe. | Caribéen central | Mapoyo-Yavarana (langues du Venezuela) | Mapoyo ou Wanai (une douzaine de locuteurs). Pemono (langue éteinte). Tamanaku (langue éteinte; avait une conjugaison très complexe; était parlée sur la rive droite de l'Orénoque). Yabarama (une vingtaine de locuteurs); dialectes : Orechicano, Wokiare. | Wayana | Wayana, Upurui ou Alukuyana (500 locuteurs au Surinam; également parlé au Nord-Est du Brésil et en Guyane française). Kaxuiâna ou Warikiana (parlé au Brésil). | Apalai ou Aparai (450 locuteurs au Brésil; langue proche du Wayana)) | Makiritare | Maquiritari, Pawana, Soto ou Yekuana (principalement parlé au Venezuela : 5500 à 6000 locuteurs). | Cumana (langues parlées au Venezuela) | Chaima, Chaymas ou Warapiche (563 locuteurs); Cumanagoto (une cinquantaine de locuteurs) | Kashuyana | Sikiana (une trentaine de locuteurs au Brésil, à la frontière du Surinam et de la Guyane française). | Nord-Amazonien | Pemon | Macushi ou Teweya (16 500 locuteurs principalement au Brésil), Pemon proprement dit (5000 locuteurs au Venezuela). Kapong (langues du Guyana principalement) : Akawaio (envrion 5000 locuteurs), Patamona (4700 locuteurs) | Yawaperi ou Atroaí (930 locuteurs au Brésil) | Sud-Amazonien | Arara ou Para (340 locuteurs au Brésil) Ikpeng ou Chicao (310 locuteurs au Brésil) | Bakairi | Bakairi ou Kurâ (950 locuteurs au Brésil) Amomap : Matipuhy, Kuikúro-Kalapálo (1000 locuteurs au Brésil). | Abira, Panare ou E’ñapa Woromaipu (3500 locuteurs au Venezuela) | Tiriyò | Tiriyó (Trio, Akurio), langues du Surinam Saluma (240 locuteurs au Brésil) Karihona ou Carijona (6 locuteurs en Colombie, en 2013) | Waiwai | Le Waiwai proprement dit (2000 locuteurs au Brésil) et son dialecte le Katawian. Hixkaryána (600 locuteurs au Brésil). | Yukpa | Yucpa-Yapreria : Japreia (17 locuteurs au Venezuela); Yukpa ou Macoita (3000 locuteurs en Colombie). Coyaima (langue éteinte de Colombie). | | |